ECS : Des automoteurs pour diminuer les heures
Basée à Saint-Macaire-en-Mauges dans le Maine-et-Loire, l’entreprise ECS s’est fait une spécialité des automoteurs nettoyeurs de logettes.

À l’instar d’un boys band américain, l’aventure d’ECS (Économie confort service) a débuté dans un garage, celui de Yannick Bureau, le fondateur, en 2006. Il a été rejoint, en 2008, par Étienne Loiseau. Les associés ont commencé à développer les premiers prototypes de nettoyeurs de logettes. En parallèle distributeurs de matériel BVL, c’est lors de différents salons pour la marque allemande que les acolytes ont compris qu’il y avait de réelles attentes de la part des éleveurs dans le nettoyage. Le premier modèle conçu est le Logettenet, un outil à poste marchant permettant de nettoyer les logettes, avec un châssis mécano-soudé, carrainé sur le dessous pour éviter les projections, le tout galvanisé.
Être à l’écoute du terrain
Un succès grandissant
Depuis, l’entreprise a grandi. Un troisième associé, André Barreau, a rejoint ECS. L’installation dans de nouveaux locaux, à Saint-Macaire-en-Mauges, a permis le recrutement de deux techniciens et de deux secrétaires. Disposant dorénavant d’un grand atelier, l’entreprise imagine et conçoit des prototypes, avant de les tester sur le terrain. Ainsi, la gamme s’est élargie (poste assis, électrique, paillage, alimentation,…) et les marchés auxquels l’entreprise accède également (bovin, caprin, repaillage avicole). Une stratégie payante pour ECS, puisque le chiffre d’affaires s’élève dorénavant à 1,6 million d’euros. "On distribue la majeure partie de nos outils en direct. Ça nous permet d’être à l’écoute sur le terrain", souligne Étienne Loiseau. L’innovation au service du bien-être de l’éleveur est au cœur de la démarche d’ECS. Tous les outils sont réalisés après avoir échangé avec les professionnels. De plus, les machines peuvent être conçues sur-mesure à la demande des éleveurs. Le leitmotiv est de "diminuer la pénibilité et le temps de travail de tâches journalières peu intéressantes". Au final, les membres d’ECS constatent une amélioration des conditions sanitaires dans les élevages, et une diminution drastique du temps de travail : "Chez certains clients, on est passé d’1h30 de nettoyage à 10 minutes, avec une diminution des mammites".
Répondre aux attentes
L’entreprise, qui fonctionne sans intermédiaire, se fait connaître principalement par le bouche à oreille, et mise sur la réactivité : "Un client qui nous appelle, on a forcément une solution pour lui", avance Étienne Loiseau. Le modèle qui monte est le Logette-Car, un automoteur à poste debout permettant de pailler et de balayer simultanément. Les prix, qui vont de 4 100 € pour le Logettenet à 32 500 € pour le Logette-Car, s’expliquent par l’utilisation de matériau haut de gamme, permettant de "résister à un environnement peu sain pour les machines". Si le prix à l’achat est un critère déterminant, l’entreprise mise sur sa réputation à réaliser des machines faites pour durer, et travaille sur la consommation de carburant, en limitant la puissance maximale et en améliorant l’efficacité. De plus en plus d’éleveurs sont en attente de solutions mécaniques. La diminution de la main-d’œuvre disponible et qualifiée, conjuguée à l’augmentation de la taille des troupeaux, amène de grands bouleversements dans le monde de l’élevage. L’engouement autour d’ECS traduit un mouvement plus large au sein du monde agricole, qui opère une réelle transition où la prise en compte des conditions de travail des agriculteurs est de plus en plus prégnante. Ainsi, "on parle beaucoup de bien-être animal. Mais celui-ci passe également par le bien-être de l’éleveur. Plus l’éleveur a du temps, mieux il arrive à s’occuper de son troupeau", constate Étienne Loiseau.
PRATIQUE : Pour plus d’informations sur www.ecs49.com. Contact : andre.barreau85@orange.fr
L’innovation au cœur de la stratégie
Toujours à la recherche de nouveautés, l’entreprise développe une gamme électrique, "dans l’air du temps". Maintenant, les éleveurs sont également à la recherche de confort. "Nos clients veulent des outils plus silencieux, qui n’utilisent plus d’essence et limitent l’entretien". Ainsi, c’est en écoutant les attentes des professionnels lors des différents salons, tels que Tech’Elevage ou encore le Space, qu’ECS a développé le Speed.e Net +. Automoteur électrique avec un balai avant et une cuve, permettant le nettoyage et le paillage simultané des bâtiments, l’outil possède une autonomie de 3 000 logettes. Le châssis mécano-soudé est peint et deux roues motrices sont installées à l’avant et profitent de deux vitesses d’avancement, capables de déplacer le véhicule de 0 à 4,2 km/h en position travail, et de 0 à 9 km/h en mode déplacement. Cette dernière création s’inscrit dans la démarche d’innovation de l’entreprise. "Tous les outils que l’on réalise sont susceptibles d’évoluer en fonction des besoins des éleveurs", explique Étienne Loiseau.
Une démarche récompensée, avec le Speed.e Net +, d’une étoile par le jury des Innov’Space 2019, et de la première place au concours Agreen’Proto au salon Tech’Elevage, accompagnée d’un chèque de 1 800 €. Cet argent va permettre "de continuer à innover, car c’est l’ADN de l’entreprise. On est tourné vers le futur, pour développer l’électrique et pourquoi pas l’automatisation". Chaque prototype prend environ trois ans à être commercialisé.