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Élevage de génisses : un peu, beaucoup... juste ce qu'il faut !

En France, l'élevage des génisses représente un poids conséquent dans les résultats technico-économiques des exploitations. Un poste qu’il est important de maîtriser comme en témoigne Hervé Dreustin, éleveur laitier en Ille et Vilaine avec son frère. Ils ont complètement revu leur stratégie de renouvellement, avec à la clé une économie de 25 000 euros. Retour sur la web conférence animée par Arnaud Frin, consultant en économie-système, responsable du GTE chez Eilyps.

Combien de génisses élever ?

Hervé et Pascal Dreustin sont deux frères éleveurs d’un troupeau de 75 vaches laitières sur 128 ha dont 45 ha en herbe et 35 ha en maïs, à Saint-Malon-sur-Mel (35). Jusqu’en 2017, les agriculteurs élevaient beaucoup de génisses, avec un taux d’élevage dépassant les 70 % (nombre de génisses/nombre de vaches adultes). Un poste lourd, gourmand en espace et en temps de travail, pour une valeur ajoutée faible. "Nous les vendions environ 1 100 €, on avait l’impression de les donner", confie Hervé. Lorsque des soucis de trésorerie s’ajoutent c’en est trop, les éleveurs remettent en question leur stratégie de renouvellement.

 

MaÎtriser le renouvellement

"On élevait plus de génisses que nécessaire, et on avait tendance à réformer sans raison apparente, diminuant la longévité du troupeau", explique Hervé. Or, "une primipare produit en moyenne 25 % de lait en moins", explique Arnaud Frin. "Donc plus il y a de primipares moins le volume de lait par vache est bon, diminuant l’efficacité économique du troupeau (...) Avec 20 % de primipares en trop, on observe un perte moyenne de 1 kg par vache et par jour", illustre-t-il.
Les éleveurs se fixent ainsi un nouvel objectif : atteindre les 30 % de taux d’élevage. Ces 30 % doivent pouvoir couvrir les 20 % de réformées, 5 % de mortalité et 5 % de marge de sécurité.

Élever trop de génisses entraine une perte moyenne de 172 € (moyenne Eilpyse).

Changer ses pratiques

Les éleveurs ont ainsi pris un véritable tournant dans leur stratégie de renouvellement. "Il fallait qu’on avance", confie Hervé. Les éleveurs élèvent dorénavant 22 génisses en lots de cinq ou six, passant ainsi à un taux d’élevage à 31 %. Pour obtenir de bons résultats et maintenir la productivité du troupeau, ils doivent sélectionner méticuleusement les vaches et génisses dont ils souhaitent garder la descendance, pour développer le potentiel génétique du troupeau. Pour cela, ils s’appuient sur le génotypage, les index de reproduction, les résultats de qualité du lait. Ils ont recours à des logiciels d’aide à la décision proposés par Eilyps et au sexage. Ainsi, toutes les génisses sont inséminées en Prim'Holstein (dont 45 % en semence sexée). Les vaches, quant à elles, sont à 30 % inséminées en pur et 70 % en croisement industriel (Blanc bleu belge). "Un virement qui fait un peu peur au début mais aujourd’hui nous ne regrettons absolument pas. Techniquement, les vaches vêlent très bien, le taux de fécondité est meilleur et la valorisation du veau est nettement supérieure, nous les vendons à trois semaines, 300/350 € pour les mâles, et 200/250 € pour les femelles, contre une petite cinquantaine d’euros les mâles Holstein", explique Hervé.

 

Maîtriser le coût de production

Élever une génisse a un coût. Le coût d’élevage d’une génisse doit prendre en compte la valeur du veau, le coût de production d’une génisse (moyenne 1 523 €/UGB*), l’âge au vêlage et la main-d’œuvre (référence 20 €/h). En diminuant, le nombre de génisses élevées à 22, et en ramenant l’âge au vêlage à 26 mois, le coût d’élevage de génisses au Gaec Dreustin, descend à 1 846 € pour une moyenne de référence de 2 039 €*. "Élever trop de génisses, avoir un taux de primipare dans le troupeau trop élevé (supérieur à 30 %) et un âge au vêlage supérieur à 24 mois peuvent entraîner des pertes économiques, allant jusqu’à -172 €* par vache laitière", explique Arnaud Frin. Grâce à leurs changements de pratiques, les éleveurs enregistrent aujourd’hui une perte moyenne de seulement 13 €/ vache. "On estime un gain de 25 000 € de trésorerie, et c’est beaucoup plus motivant de travailler dans ces conditions", conclut-il.

 

* Moyennes de référence des éleveurs du réseau Eilyps.

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