En entreprise de travaux agricoles, Ben apprécie un métier diversifié
Ayant toujours baigné dans les cultures légumières, Benjamin Grall ne s’est pas vraiment posé de questions au moment de son orientation : comme ses grand-parents ou ses oncles, il serait agriculteur. Mais ses stages en ont finalement décidé autrement, en lui faisant découvrir l’univers du machinisme. Et c’est en ETA qu’il s’épanouit aujourd’hui, entre conduite et entretien du matériel agricole.

"Cet été, j’ai enfin conduit la moissonneuse batteuse !" Salarié depuis 3 ans à l’ETA Le Caap, à Saint Vougay (29), Benjamin Grall est passionné de machinisme. Une vocation qui a mis un peu de temps à éclore. "Tout petit, je voulais être agriculteur, comme mes grand-parents ou mes oncles, comme mon père aussi, pendant 17 ans".
Un contrat pas si simple à décrocher
Il intègre donc le réseau des Maisons familiales, à l’Ireo de Lesneven, d’abord, en classe de 4e puis 3e, avant d’enchaîner sur un bac pro CGEA, toujours en ciblant ses stages sur le légume. "Au fil du temps, j’ai découvert que c’est le matériel agricole qui m’intéressait". Diplôme en poche, il s’inscrit tout naturellement en CS, certificat de spécialisation machinisme, au centre de formation de la chambre d’agriculture, à Saint Ségal. "Mais trouver une entreprise qui m’accueille comme apprenti n’a pas été chose facile", reconnaît le jeune homme, qui multiplie les candidatures, et les refus, durant une bonne partie de l’été. Et finit par décrocher un contrat d’apprentissage dans une ETA à quelques jours seulement de la rentrée.
Conduire la moissonneuse
"En formation, nous étions 12". Comme son nom l’indique, le certificat de spécialisation est accessible à des gens déjà diplômés, essentiellement Bac ou BTS. Mais, comme pour l’ensemble des formations machinisme, il n’attire, pour le moment, que peu de femmes. "Nous n’étions que des hommes", confirme Ben.
Avec une à deux semaines en formation par mois, et le reste du temps en entreprise, Il apprend peu à peu son futur métier. Et découvre un monde différent de celui du légume. "Au centre, j’ai appris les bases de la mécanique et approfondi mes connaissances en soudure. Et en entreprise, au fil des semaines, j’ai été formé sur les différentes machines". Si ses stages lui avaient déjà appris à passer la charrue et préparer le sol, en ETA, il commence par s’initier à la conduite du round baller, en binôme avec le fils du patron. "Il m’a d’abord montré comment faire. Puis il m’a laissé me débrouiller, tout en restant à proximité". Et trois ans après son arrivée dans l’entreprise, il vient tout juste d’achever le tour des différentes machines, avec la conduite de la moissonneuse batteuse puis le broyage du maïs grain.
Au fil des saisons
Du semis à la récolte, en passant par l’épandage de lisier, fumier ou sable, l’ETA Le Caap assure tous les travaux des champs pour les légumiers et les éleveurs des environs. Et les tâches s’enchaînent, au gré des saisons, voire même au fil de la journée. Si Ben peut passer deux à trois semaines à l’enrubannage, la moisson lui impose un passage à l’atelier, le matin, pour entretenir sa machine, avant de partir en exploitation. Et il apprécie le contact avec la clientèle des agriculteurs. "Quand le travail est bien fait, ils sont contents". Ce qu’il préfère ? "Moissonner, charruer. Et tasser l’ensilage de maïs aussi !"
En hiver, c’est à l’atelier que les sept salariés de l’ETA se retrouvent, pour démonter, nettoyer, entretenir puis ranger toutes les machines. "Il nous faut donc une double compétence, comme chauffeur, mais aussi comme mécano". En témoignent les diplômes de ses collègues de travail : Bac pro agroéquipement, BTS génie des équipements agricoles, CS machinisme… "Et on apprend aussi beaucoup sur le tas".
Si les contraintes sont nombreuses pour ce métier fortement dépendant des conditions météo, Ben en apprécie la diversité d’un bout à l’autre de l’année. "Et on arrive quand même à prendre deux semaines de congés en été. Et deux autres semaines au moment des fêtes de fin d’année".