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FRSEA : la filière œuf en danger

Une vingtaine de producteurs ont bloqué, ce jeudi 1er avril, les sorties de camion du centre d’approvisionnement d’œufs de Naizin (Evellys). Loin d’être un poisson d’avril, la FRSEA demande aujourd’hui une revalorisation du prix de l’œuf, afin de faire face à l’évolution du prix des matières premières et des attentes sociétales. Leurs revendications.

Une vingtaine de producteurs ont bloqué, ce jeudi 1er avril, les sorties de camions du centre d’approvisionnement d’œufs de Naizin (Evellys).

Malgré plusieurs interpellations écrites, et face à l’absence de réponse des GMS, les producteurs d’œufs ont exprimé, à nouveau, leur mécontentement en bloquant, ce jeudi 1er avril, le centre d’approvisionnement d’œufs de Naizin (Evellys). Une opération qui survient un mois après une première double-action sur Rennes et Nantes et organisée simultanément sur cinq sites différents, dont deux en Bretagne.
Leur objectif : retarder les livraisons des GMS comme Auchan, Casino, Aldi, Système U, Intermarché… qui ne prennent pas en considération l’index Itavi, référence de la filière avicole. Et, "il y a urgence, le prix de l’aliment ne cesse d’augmenter, et pourtant les grandes surfaces continuent de tirer les prix vers le bas, une situation qui n’est plus vivable pour la filière", explique Patrick Hamon représentant FDSEA 22, section volaille.

 

Envolée du coût  des matières premières

Depuis, plus d’un an maintenant, la filière doit faire face à la flambée des prix des matières premières sous l’influence de plusieurs facteurs : diminution des stocks mondiaux, importations chinoises records en 2020, limitation des exportations de grands pays marchands comme la Russie. Exprimé en base 100, l’indice aliment Itavi, reflète l’évolution mensuelle du coût optimisé des matières premières utilisées dans les différentes formules volailles. Il est aujourd'hui de 123. "Cette hausse du prix de la matière première se répercute sur le prix de l’aliment, (qui représente 65 % du coût de production) entraînant des augmentations allant jusqu’à 60 € par tonne d’aliment", explique Franck Picard de Bignan. La compensation aux producteurs de ce surcoût représente un besoin de hausse de 1 centime par œuf. Or, aujourd’hui, seules deux grandes enseignes, Leclerc et Lidl appliquent aujourd’hui le principe d’indexation du prix d’aliment dans leur contrat d’approvisionnement. C’est pourquoi, la FRSEA avicole, demande aujourd’hui une revalorisation du prix de l’œuf. "Nous demandons aux GMS de s’appuyer sur les indices Itavi", explique Patrick Hamon. "C’est, à ce jour le seul système indépendant qui permet d’ajuster dans les deux sens, à la hausse ou à la baisse le prix d’achat des œufs en fonction du coût aliment", souligne Patrick Hamon. Cette augmentation du prix de l’œuf à hauteur de 1 centime, représenterait une augmentation de 2,20 € du budget annuel des consommateurs.

La qualité à un prix, elle doit être rémunérée !

Il faut accompagner l'évolution des pratiques

Tiraillés entre l’évolution effrénée de la hausse du coût de production, due à l’évolution des exigences sociétales, à laquelle s’ajoute la hausse conjoncturelle du coût de l’aliment, et face à la volonté des GMS de mettre à disposition des consommateurs des produits toujours moins chers, "les aviculteurs français sont aujourd’hui en danger", explique Jean-Pierre Gloux, éleveur sur Noyal Pontivy (56). Les transitions de marché trop rapides ne laissent pas suffisamment de temps aux éleveurs pour rebondir. En effet, depuis 2012, 1 milliard d’euros ont été investis pour la mise aux normes bien-être animal des bâtiments d’élevage en cage. Des investissements lourds, dont l’amortissement est calculé sur une douzaine voire une quinzaine d’années. Or aujourd’hui, en 2021, alors que bon nombre d’entre eux n’ont pas fini d’amortir leurs mises aux normes, ils se voient contraints de faire évoluer à nouveau leur système vers de l’œuf "sol" ou "plein air". Ainsi, l’objectif fixé de 50 % de production alternative (sol, plein air ou bio) a été atteint dès 2020, au lieu de 2022. "Une évolution de marché qui doit s’accompagner d’une revalorisation du prix. La qualité à un prix, elle doit être rémunérée", explique le syndicat dans un communiqué de presse.

 

 

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