Chaudière bois en élevage : des aides disponibles
La mise en place de circuits d’eau chaude couplés à un chauffage bois s’inscrit dans une logique de modernisation et de durabilité des élevages. Des subventions existent pour encourager le développement de cette énergie : de l'Ademe pour les chaudières et réseaux de chaleur ou de la Région pour l'équipement des bâtiments.

D’un point de vue économique, le chauffage bois permet, en vingt ans, de réduire et maîtriser les factures d’énergie (propane, électricité).
D’un point de vue technique, la mise en place d’aérothermes (en volaille et porc) et de plaques chauffantes (en maternité porcine) permet d’améliorer l’ambiance dans les bâtiments, le confort des animaux et optimiser le gain de poids et la consommation d’aliments.
D’un point de vue écologique, enfin, le bois, géré durablement, constitue une ressource renouvelable et un levier d’action contre le réchauffement climatique.
Les investissements restent toutefois lourds, avec des coûts de matériel en augmentation. C’est pourquoi des subventions existent pour encourager le développement de cette énergie dans les élevages.
Le fonds chaleur de l'Ademe
Depuis 2021, le Fonds chaleur de l’Ademe est disponible partout en Bretagne. Concrètement, le fonds chaleur aide à financer d’une part la chaufferie bois, d’autre part le réseau de chaleur :
- chaufferie : 180 €/MWh* jusqu'à 600 MWh,
- réseau de chaleur : 100 % du montant (sauf Tremplin : 80 % du montant) - plafond à 331 €/mètre linéaire.
Une spécificité bretonne (issue du Plan bois-énergie Bretagne) est que les consommations éligibles sont plafonnées. Un bâtiment volaille, même s’il consomme 10 kg de propane par mètre carré (équivalent à 129 kWh/m2), voire plus, ne pourra toucher de subvention qu’à hauteur de 95 kWh/m2, soit une consommation de propane de 7,4 kg/m2.
Pour l'équipement des bâtiments : le PCAEA 412 b
Le dispositif PCAEA 412 b complète la subvention du fonds chaleur en couvrant le coût d’installation d’équipements dans les bâtiments en lien avec la production d’énergie renouvelable.
Fonctionnant par appels à projets, le PCAEA 412 b couvre 40 % du montant d’investissement (maximum 125 000 € HT). Des majorations peuvent être obtenues : Jeune Agriculteur (+10 %), forme sociétaire avec JA (au prorata), île (+10 %).
Et en pratique, ça donne quoi ?
Prenons l’exemple d’un élevage de volailles de chair de 5 500 m2 . Les devis sont établis pour une chaudière bois de 500 kW.
Si on considère une consommation des bâtiments de 10 kg de propane par m2 (55 tonnes/an à 750 €/tonne soit 41 000 €/an), l’éleveur réalisera une économie annuelle de 18 000 €/an (227 tonnes de bois acheté à l’extérieur à 100 €/tonne soit 22 700 €/an). Le retour sur investissement s’établit à 14 ans (hors maintenance, avant imposition fiscale et sociale).
À noter que les retours sur investissement seront plus intéressants en production porcine, du fait du coût élevé de l’électricité.
* MWh : mégawattheure. 1 MWh = 1000 kWh. 1 tonne de propane = 12900 kWh.
Info : L'animation de la chambre d'agriculture s'inscrit dans le cadre du plan bois énergie. Avec le soutien de l'Ademe.