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Légumes industrie, l’inquiétude des producteurs

Nous sommes très inquiets pour notre filière. Nous ne sommes pas certains pour la campagne 2022 de trouver tous les hectares de légumes nécessaires". Plutôt satisfaisante en 2020, mais déjà lointaine, la campagne à venir en légumes de conserve inquiète l’Union des producteurs bretons. Ils pèsent sur le tiers des surfaces cultivées en France.

"Nous voyons se rajouter une concurrence effrénée entre les cultures. Avec aujourd’hui des prix de marché en céréales et protéagineux qui s’envolent, +45 % en blé ou maïs et +65 % en colza", pointe Jean-Claude Orhan, président de l'UOPLI. Il a dressé jeudi dernier, à l’issue de l’assemblée générale de l’Union des organisations des producteurs de légumes d’industrie, une liste de difficultés qui, si elles n’étaient pas mieux prises en compte par les pouvoirs publics, pourraient mettre en péril la filière. La Bretagne (et Pays de Loire dans une moindre mesure) accueillent plus du tiers des surfaces de légumes d’industrie français et 43 % des producteurs de l'Hexagone (plus de 1 350). Si les aléas climatiques ont pesé sur la campagne 2021, la pluviométrie abondante du printemps a conduit à diminuer de 10 % les surfaces emblavées en légumes, "et une période de sous activité des outils industriels", pointe-t-il dans la chaîne des conséquences.

 

Désintérêt envers le légume

Ce à quoi s’ajoute la diminution des solutions de protection des cultures, "liée à un retrait excessif de produits sans se préoccuper de savoir si nous avons des solutions alternatives". Autre phénomène qui inquiète, la tension sur le marché de l’emploi et la pénurie de main d’œuvre saisonnière qui impacte "la récolte et le fonctionnement des outils industriels". Conséquences de ces difficultés ? "Certains de nos collègues se désintéressent des légumes qui sont des cultures à risques pour faire des céréales. C’est moins risqué et plus rémunérateur", souligne Jean-Claude Orhan pour qui "la question aujourd’hui n’est pas de savoir comment vendre mais comment produire".

La question aujourd’hui n’est pas de savoir comment vendre mais comment produire.

Jean-Claude Orhan, président de l'UOPLI, à la veille de céder la présidence à Bruno d’Hautefeuille.

Problématique de l’eau

D’autant qu’à ce tableau, s’ajoute une autre ombre liée à la difficulté de création de réserve d’irrigations pour sécuriser la production, un des thèmes porteurs de la nouvelle association Breizh Irrigation fondée à l’initiative des irrigants de la filière légumes de conserve. L’eau est un élément majeur de sécurisation de la récolte, en quantité et en qualité. "Sur 78 nouveaux projets, seuls 5 ont pu aboutir les 5 dernières années". Insuffisant pour les producteurs dont 41 % des surfaces sont irriguées par 8 millions de m3. "Notre ambition est d’arriver à 60 %", vise Jean-Pierre Vallais, président de la structure en s’appuyant sur l’exemple de l’orientation stratégique des voisins ligériens. L’eau, un sujet que la chambre régionale d’agriculture des Pays de Loire a pris à bras le corps sur un territoire qui en prélève 166 millions de m3 pour son agriculture, dans un contexte d’augmentation des besoins en lien avec le changement climatique, et de raréfaction de la ressource en eau.

 

19 532 ha semés en légumes pour l'industrie en Bretagne

- 41 % des surfaces sont irriguées, avec 8 millions de m³ d’eau
- Avec 7 633 ha, le pois est le plus semé (+4 %/2019)
- Suivi du haricot, 6 250 ha (+ 5 %/2019)
- Épinard, flageolet et carotte : les 20 % restants, (en baisse de -14 % pour les épinards sur les cinq dernières campagnes)

 

L’irrigation en Pays de la Loire

Alexandre Chaigneau, consultant eau-environnement du service Eau et Agriculture de la chambre d’agriculture des Pays de Loire.

Ce sont 166 millions de m³ d'eau prélevés par 5 200 irrigants dans cette région, pour les besoins de 125 000 ha de productions végétales à forte valeur ajoutée type semence, maraîchage, horticulture, arboriculture, mais aussi pour l’autonomie fourragère (maïs fourrager). Ce dans un contexte de masses d’eau dégradées - 11 % sont en bon état - et de préservation de ressource pour l’alimentation en eau potable.
"La pression est plus forte quand l’usage est important", résumera Alexandre Chaigneau, consultant eau-environnement du service de 17 conseillers de la chambre d’agriculture des Pays de Loire dévolus à l'"eau et agriculture".

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