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Plan de 175 millions d'euros : la balle dans le camp de la filière porcine

La filière porcine doit s'entendre ! C'est ce que le ministre de l'Agriculture a posé comme condition pour bénéficier de l'entièreté de l'enveloppe d'aide annoncée le 31 janvier. 270 millions d'euros, dont un plan de 175 millions d'euros : la filière dispose d'un délai de 15 jours pour faire remonter des propositions communes. Un vrai challenge.

Éleveurs de porcs réunis le 3 février en section JA22 à Plérin.

La situation est inédite pour les producteurs de porcs et la filière. Pris au cou par une crise violente, de grosses manifestations se sont déroulées, notamment en Côtes d'Armor, devant la préfecture le 20 janvier, en GMS le 29 janvier. Chaque rassemblement, chaque réunion déplace 200 à 300 participants sous la houlette de JA et de la FDSEA. Réunis à Plérin le 3 février autour de Jérémy Labbé, le président de JA22, particulièrement proactif dans ces actions, 200 producteurs de porcs sont venus prendre connaissance du plan d'aides de 270 millions d'euros présenté par le ministre quelques jours plus tôt. "En peu de temps, nous avons réussi à déplacer des montagnes. Nous avons fait un boulot de dingue !", s'est félicité le jeune président Jérémy Labbé. La mobilisation de la base a permis de soutenir des discussions entamées à Paris par la Fédération nationale porcine. De mémoire, une telle aide, "sans remboursement derrière", ne s'était pas vue même lors de la crise en 1999. "On va essayer de gérer correctement cette enveloppe", a confirmé Paul Auffray, en tant que représentant professionnel, à Inaporc notamment.

Le ministre veut qu'à partir du 15 février, la filière fasse des propositions qui profitent à tous.

Un plan en plusieurs parties

Ainsi, le plan national de 270 M€ se divisent en trois partie : une aide rapide d'urgence de 75 M€ ; un plan de 175 M€ et une prise en charge/report des cotisations sociales de 20 M€ supplémentaires. Le gouvernement a évalué à 500 M€ la dérive financière des six premiers mois de 2022. L'aide d'urgence consiste en une enveloppe de 34 M€ pour la Bretagne, sous la forme d'une aide rapide de 15 000 € par élevage (transparence Gaec), versée en une fois. Cependant, il faudra avoir réalisé une demande de PGE auprès de sa banque (par mail pour le Crédit agricole et CMB) et présenter une ouverture de crédit à court terme supérieure à 80 %. "Les formulaires seront en ligne au plus tard lundi 7 février", a déclaré Pierre Bessin, directeur de la DDTM22. Ouverte pour 3 mois, l'aide en Côtes d'Armor vise le soutien de la moitié des éleveurs soit 763 producteurs. Tout éleveur de porcs est encouragé à formaliser son dossier sans tarder. Cette aide, issue d'un fonds spécial covid, ne rentre pas dans la règle de minimis.
Quant à l'autre volet de 175 M€, c'est la carotte que le ministre de l'Agriculture pose sur la table afin que la filière porcine divisée parvienne à s'entendre. "Le ministre veut qu'à partir du 15 février, la filière fasse des propositions qui profitent à tous. À vous de voir ce qu'il faut faire de plus pour mieux payer le porc", indique Pierre Bessin de la DDTM. Derrière cette page blanche, le ministre attend des avancées, notamment sur la contractualisation et la nouvelle loi Egalim 2...

 

Des réactions mitigées, un consensus à trouver

Cette situation inédite désarçonne éleveurs et professionnels aguerris présents à cette réunion. "15 000 €, ce n'est pas les 10 000 € par mois des restaurateurs", reprochent déçus des éleveurs. "La filière n'a jamais su se mettre d'accord en 15 ans, alors en 15 jours !", lance un éleveur. "C'est totalement insuffisant", proteste Patrice Drillet, président de Cooperl. À portée d'élevage, laisser filer cette opportunité serait impensable ! "La contractualisation partielle fait partie des solutions, il ne faut pas hésiter à travailler ce volet localement avec les acteurs de l'aval, les abatteurs, les distributeurs qui doivent s'engager. On veut que chaque éleveur ait une sécurisation partielle de son revenu. Il faut faire des propositions, on doit aller chercher cette 2e enveloppe", encourage Paul Auffray. Enfin, un plan de cessation a été évoqué par certains pour accompagner dignement les éleveurs en fin de carrière.
Reste à la filière à se mettre en ordre de marche, à mettre de côté ses divisions pour aller plus loin.

 

* Les dettes fournisseurs seront également prises en compte.

 

 

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