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Les races locales font de meilleurs produits selon une étude

Les races locales bretonnes font de meilleurs laits et viandes que les autres. C’est ce qu’affirme une étude menée par la Fédération des races de Bretagne, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et de l’Institut de l’élevage (Idele) durant trois ans.

La chèvre des fossés.

Une étude visant à connaître les qualités des laits et viandes des races locales bretonnes a été menée par la Fédération des races de Bretagne, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et de l’Institut de l’élevage (Idele). Durant trois ans, de 2017 à 2020, le lait et la viande de races considérées comme menacées ont été analysés. "Il n’y avait jamais eu d’étude de cette ampleur sur la qualité de ces races", pointent Clémence Morinière et Rim Chaabouni, salariées de la fédération, au moment de révéler le résultat. "Nous voulions dépasser les idées préconçues pour apporter une preuve scientifique. Nous voulions aussi voir sur quels aspects les produits pouvaient être mieux et différencier ce qui est lié à la race de ce qui vient de l’élevage. Leur intérêt et qualités sont connus, mais ça n’a jamais été mesuré", ajoutent-elles. C’est désormais chose faite.

Nous voulions dépasser les idées préconçues pour apporter une preuve scientifique.

Des laits idéaux pour le fromage

Pour sa partie lait, l’étude portait sur 150 vaches Bretonne pie noir, 60 vaches Froment du Léon et 144 chèvres des Fossés, issues de plusieurs élevages. Les échantillons de laits prélevés en avril, juillet et novembre ont été analysés. Acides gras, minéraux, protéines, stabilité thermique et aptitude à la fromageabilité ont notamment été passés au crible.
Les conclusions mettent en avant les éléments intéressants qu’apportent les laits de races locales pour la santé. Les laits de Bretonne pie noir et Froment du Léon ont une teneur plus importante en minéraux et protéines que ceux des races Prim’Holstein et Normande. Ils sont également plus digestes grâce à leur composition et sont très fromageables, tout comme le lait de chèvres des Fossés.

 

Des viandes plus gustatives et meilleures pour la santé

Pour l’analyse des viandes, l’étude s’est concentrée sur douze bœufs de la race Bretonne pie noir, sept de l’Armoricaine, huit de la Nantaise, douze agneaux de Belle-Île et douze des Landes de Bretagne, également issus d’élevages différents. Leurs compositions fines et caractéristiques organoleptiques (goût, odeur, tendreté…) ont été regardés à la loupe.
Tout comme pour les laits, les qualités pour la santé humaine de ces races locales, avec de bonnes compositions nutritionnelles, sont démontrées. Et les qualités gustatives sont aussi supérieures en comparaison aux races bouchères selon un jury de douze experts.
"Pour les laits et viandes, nous sommes piles dans les recommandations en oméga 3 et 6", apprécient Clémence Morinière et Rim Chaabouni. Le rapport entre les deux, qui devrait se situer idéalement à 1 pour une meilleure santé se situe à 0,9 pour les Bretonne pie noir et Froment du Léon.
Avec cette étude, les deux salariées de la Fédération des races locales espèrent favoriser l’intérêt du consommateur pour les produits issus des races locales et encourager les éleveurs à s’installer avec ce type d’animaux. "C’est possible d’en vivre. Elles produisent moins, mais il faut faire connaître leurs qualités et leur fort rendement en formage", assurent-elles.

 

Les races locales attirent de nouveau

Chèvre des Fossés, Bretonne pie noir, Froment du Léon, Armoricaine, Nantaise, abeille noire d’Ouessant, mouton de Belle-Île, mouton des Landes de Bretagne, coucou de Rennes, porc blanc de l’Ouest… En sous-effectif depuis les années 1950, les races locales bretonnes ont été sauvegardées de justesse. "Aujourd’hui, beaucoup d’agriculteurs veulent s’installer en Armoricaine, porc blanc et chèvre des fossés", analysent Clémence Morinière et Rim Chaabouni, comme une preuve de leur retour sur le devant de la scène.
Entre 70 et 90 éleveurs sont en Bretonne pie noir dans tout le Grand Ouest, qui connaît une hausse de 15 à 20 % de son nombre de femelles chaque année. On compte une dizaine d’éleveurs en Froment du Léon, une quinzaine en chèvres des Fossés et une vingtaine en Armoricaine.
"Ce ne sont pas des races de niche, elles sont accessibles", affirment les salariées de la Fédération des races locales de Bretagne. Leur prochain objectif est de réaliser la même étude pour d’autres races, dont le porc blanc de l’Ouest.

 

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