Nos agriculteurs et leurs produits ont de la valeur !
C’est le message qu’ont voulu faire passer les Jeunes agriculteurs aux consommateurs bretons le 18 décembre dernier. Dans le Finistère, ils se sont rendus au Leclerc de Kergaradec pour rappeler que la loi Egalim n’a rien changé dans la répartition des marges tout au long de la filière, ne laissant que la portion congrue aux producteurs.
"Les négociations commerciales ont démarré entre industriels de l’agro-alimentaire et grande distribution. Et les premiers échos ne sont pas très bons, puisqu’ils font état d’une baisse des prix demandée par la distribution". Président des Jeunes agriculteurs du Finistère, Alexandre Castrec s’est rendu avec une trentaine d’adhérents au Centre Leclerc de Kergaradec. Et a rappelé à Raphaël Barral, le patron de l’enseigne brestoise, qu’une telle situation n’était tout simplement pas "entendable : si les négociations se soldent par une baisse, le prix d’achat de nos produits va, lui aussi baisser". Et de citer les Etats généraux de l’agriculture. "Malgré les promesses de la loi Egalim, nos coûts de production ne sont toujours pas pris en compte dans la fixation du prix de nos produits".
Sur le parking de l’enseigne, à peine gênée par le va-et-vient incessant d’une clientèle nombreuse en ce vendredi matin, la discussion s’engage. Egalement président de Kermené, Raphaël Barral évoque la filière porcine, qu’il connaît mieux. Et affirme être prêt à recevoir une délégation et à mettre les chiffres sur la table. "Depuis 1992, époque à laquelle j’ai commencé à travailler, on entend le même discours… Il est temps de co-construire plutôt que de s’opposer".
En attendant, "si vous estimez que le travail des agriculteurs est gratuit, alors nous estimons que le consommateur n’a pas à payer ses produits en caisse", répond Alexandre Castrec. Et une fois trois caddies remplis de produits estampillés Made in France, les JA sont allés les distribuer gratuitement aux clients de l’enseigne. "Notre travail doit être rémunéré à sa juste valeur, ont-ils rappelé aux consommateurs. Le prix que vous payez en magasin n’est pas équitablement réparti entre les maillons de la chaîne alimentaire : pour un caddie de 100 €, seulement 6,50 € reviennent au producteur". Une action plutôt bon enfant, à quelques jours des fêtes. "Un coup de semonce", soulignent les JA, qui vont surveiller les négociations commerciales de près et n’hésiteront pas, si besoin, à faire entendre à nouveau leur voix dans les semaines à venir.