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Nutrition animale : le prix des matières premières inquiète

Vendredi 9 juillet, Nutrinoë organisait son assemblée générale. La fluctuation des coûts des matières premières, thème central de l'événement, a fait l'objet de nombreuses discussions.

Arthur Portier, consultant chez Agritel, et Sébastien Tauty, de Nutrinoë.

Nutrinoë, géant de la nutrition animale, a organisé son assemblée générale vendredi 9 juillet au château d’Apigné (35). Un moment marqué par de nombreuses discussions sur le prix des matières premières, qui ne cesse de flamber ces derniers mois et qui inquiète les acteurs du secteur de l’alimentation animale. En visio depuis Londres, Arnaud Petit, de l’International grains council (IGC) a fait le point sur le marché des céréales. Depuis le début d’année 2021, toutes ont vu une forte augmentation de leur prix moyen. Le maïs a connu une hausse impressionnante, passant de 190 € la tonne en décembre 2020 à 280 € au mois de juin 2021. L’orge et le blé tendre ont atteint les 250 € par tonne au mois de juin 2021 alors que leurs prix étaient respectivement aux alentours de 190 et 210 € en décembre.

 

Des marchés tendus

L’inflation s’explique d’abord par une demande croissante à l’échelle mondiale, principalement en Chine et au Pakistan. D’ici 2025, le directeur exécutif d’IGC projette que la Chine sera le premier producteur de blé. Les stocks mondiaux augmenteront mais le marché restera tendu selon lui. "Il n’y aura pas d’augmentation de la superficie de production, prédit-il. L’augmentation de la production passera par une augmentation de la densité".
Pour le maïs, les projections ne sont pas plus optimistes : les stocks mondiaux devraient connaître une baisse continue jusqu’à 2026.
Le soja est également un marché en hausse depuis un an. Le Brésil et les États-Unis vont connaître un record de production, tandis que l’Inde essaye de les concurrencer affirme Arnaud Petit. Les huiles végétales, notamment pour les biodiesels, progressent et deviennent un marché tendu. L’huile de soja est le produit qui a connu la plus forte hausse de prix.
Du côté du Colza, IGC prévoit une stabilité dans l'Union européenne, mais la production devrait baisser au Canada, en lien avec les épisodes de chaleur. "Les stocks tendus devraient se tendre encore plus", assure Arnaud Petit.

L'ensemble des matières premières, agricoles ou non, augmente.

Politique et climat

Pour expliquer les différentes augmentations de prix des grains, Arthur Portier, consultant chez Agritel, invoque plusieurs éléments. Présent lors de l’assemblée générale de Nutrinoë, il rappelle que les marchés des matières premières agricoles et  des marchés financiers ont un effet sur le prix des grains. "Nous avons des hauts niveaux de marché car l’ensemble des matières premières, agricoles ou non, augmente".
Pour illustrer l’effet des politiques intérieures aux pays, le consultant d’Agritel utilise l’exemple de la Chine. Alors qu’elle avait augmenté sa production de céréales entre 2004 et 2016, la faisant passer de 130 millions à 260 millions de tonnes, elle a ralenti la cadence après une baisse de la consommation. L’État chinois a suspendu les subventions accordées aux agriculteurs et la production a diminué alors que la consommation reprenait, faisant largement diminuer les stocks du pays. Aujourd’hui, le recours de la Chine à une importation massive tend les marchés mondiaux.
Les guerres commerciales entre la Chine et les États-Unis et entre la Chine et l’Australie, les changements climatiques, la crise sanitaire et les politiques monétaires jouent aussi un rôle dans la forte volatilité des prix.

 

Nutrinoë fédère les fabricants bretons

Outre le point sur les matières premières, l’assemblée générale de Nutrinoë était l’occasion de faire le point sur le secteur de la nutrition animale dans son ensemble. Avec ses 12,25 millions de tonnes fabriquées en 2020, la production d’aliments pour animaux dans le Grand Ouest représente 58,8 % de la production nationale. Chaque jour, Nutrinoë, qui fédère les fabricants bretons d’aliments pour animaux, livre 25 000 éleveurs, soit 7,5 millions de tonnes en 2020.

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