Paulic Meunerie mise sur l'élevage d'insectes pour avoir plus de grains à moudre
Le meunier Paulic annonce sa prochaine cotation en bourse afin de financer un développement ambitieux dans lequel l'élevage des insectes occupera une place prépondérante.

Paulic Meunerie se tourne résolument vers l'avenir et entend saisir les opportunités de développement, dont celui de l'alimentation des insectes sources de protéines. "Le marché de l'entomoculture est en train de démarrer et d'exploser, il est nécessaire que nous allions vite sur ce programme pour lequel nous avons déjà des connaissances et un procédé en place. Et pour cela, nous avons besoin de fonds", explique Jean Paulic, PDG de Paulic Meunerie. Le patron annonce l'approbation par l'Autorité des marchés financiers du projet d'introduction en bourse d'une partie du capital de la meunerie afin de financer ses investissements dans une nouvelle technologie, la purification par ozonation. Le grain de blé qui donne la farine et le son, ouvrant la porte à de nouveaux débouchés. "Étant propriétaire à 100 % de l'entreprise, il m'est possible d'ouvrir mon capital tout en gardant la direction et la maîtrise de la stratégie de l'entreprise. Ce capital représente une minorité".
En effet, le minotier présage un changement de nos modèles de consommation, induit par la réduction des ressources naturelles. "L'accroissement de la population mondiale, l'impact du foncier, l'impact sur l'eau, l'impact sur la naturalité... aujourd'hui, nous sommes dans une situation où il faut peut-être changer de modèle". 9 à 10 millions d'euros d'investissement sont programmés d'ici 2023.
Une montée en puissance rapide
Après 15 ans de recherche et 7 millions d'euros d'investissements, la société a mis au point un procédé de nettoyage à l'ozone des grains de blé avec des taux de pesticides divisés par 20 et des mycotoxines réduites de 30 à 50 %). Le son de blé ozoné, appelé "Nourrifibre", est déjà fabriqué sur le site de Plounévez-Quintin dans les Côtes d'Armor sur un équipement expérimental. Un prototype pré-industriel de plus grande capacité y sera construit au 4e trimestre 2020, augmenté par de nouvelles installations en 2022 et 2023 à Saint-Gérand (56). Cela portera la capacité totale de production à 76 800 tonnes par an, contre 4 500 tonnes aujour-d'hui. "Le marché de l'entomoculture se structure. Il est estimé que le besoin d'approvisionnement sera de 800 000 tonnes de son dès 2023 en Europe. Il existe dans le monde 163 acteurs de l'entomoculture, dont 123 en Europe. Une belle opportunité sur le plan géographique", annonce-t-on chez Paulic Meunerie. Le meunier breton ambitionne purement et simplement de devenir le fournisseur de référence des élevages d'insectes dans le monde. D'après l'entreprise, les sons débarrassés de leurs polluants sont mieux adaptés à la croissance des insectes : moins de mortalité, poids plus élevé, croît plus rapide des larves...
Parallèlement, une gamme de farine haut de gamme appelée Qualista®, cette fois destinée aux artisans boulangers, est également produite par le procédé d'ozonation.
Une notoriété recherchée
Le plan stratégique du meunier projette la réalisation d'un chiffre d'affaires de 50 M€ en 2023, soit un chiffre d'affaires multiplié par six et l'équivalent de 50 % des produits issus du procédé "Oxygreen®" dans la réalisation du chiffre d'affaires. La cotation en bourse devrait permettre à l'entreprise de prendre ce virage. "Le fait d'aller en bourse permet d'accroître la notoriété de Paulic à l'internationale. La notoriété va nous aider à avancer ainsi que les fonds levés. Nous mettrons en avant la Bretagne, son agriculture. Nous avons le souci de travailler avec les agriculteurs et les entreprises en périphérie dans la région. Au travers de l'opération, j'espère que la Bretagne va se mobiliser pour soutenir l'entreprise", conclut le patron de Paulic Meunerie.
INFO : Quand l'Autorité des marchés financiers donnera son autorisation, une communication dans la presse annoncera la période de souscription pendant laquelle tout individu, entreprise, institution, pourra souscrire des actions.
La minoterie Paulic
- 22 000 tonnes de farines ont été produites en 2018 sur les trois moulins de l'entreprise.
- Chiffre d'affaires de 8,2 M€, résultat d'exploitation de 233 000 euros.
- Situé à Saint-Gérand (56), le Moulin du Gouret produit des farines de froment.
- Basé à Séglien (56), le Moulin du Pavillon est spécialisé dans les productions de farines de blé noir. Depuis 1998, le moulin produit des farines biologiques.
- Situé à Plounévez-Quintin (22), le Moulin Conan est un site de production équipé du procédé spécifique de traitement des céréales à l’ozone, Oxygreen®.