Actualités réglementaires
Les conditions se durcissent autour de l’usage des produits phytosanitaires et plus particulièrement des désherbants qui sont l’enjeu prioritaire vis-à-vis de la qualité de l’eau. Sachant qu’aucun nouveau mode d’action ne se profile pour les nouvelles années : que faire ?

Contamination de l'eau par les produits phytosanitaires
L’eau est le compartiment de l’environnement le mieux surveillé et le plus règlementé vis-à-vis de la contamination par les pesticides. En Bretagne la surveillance de la qualité de l’eau brute de surface est menée depuis plusieurs décennies :
En 2019, 286 stations étaient suivies :
- 96 % des stations présentent au moins une substance active quantifiée,
- 692 substances actives sont recherchées,
- 39 % présentent au moins une quantification.
Chaque année, une synthèse des résultats de qualité de l’eau est réalisée par l’Observatoire de l’environnement en Bretagne. La dernière synthèse de l’année 2019 fait apparaître, sans surprise une forte présence de désherbants du maïs : s-métolachlore, bentazone, diméthénamide, terbuthylazine et leurs métabolites (= produits de dégradations des molécules mères). Mais aussi le glyphosate et son métabolite l’AMPA, et des produits interdits depuis de nombreuses années : atrazine et alachlore et leurs métabolites.
Syngenta confirme son engagement de préserver la qualité de l’eau
Périmètres d’aire d’alimentation de captage prioritaires et zones sensibles
Préserver la qualité de l’eau tel est l’objectif du plan d’action 2021 pour les herbicides à base de S-métolachlore (CAMIX, CALIBRA, DOMANIS, DUAL GOLD SAFENEUR, ALISEO GOLD SAFENEUR, MERCANTOR GOLD, ELINA ). Syngenta confirme pour la saison 2021 son engagement de préserver la qualité de l’eau en renforçant de manière volontaire les restrictions d’usage qu’elle recommande pour les herbicides à base de S-métolachlore au-delà des conditions d’emploi. Le S-métolachlore est une substance active essentielle pour le désherbage de nombreuses cultures de printemps : maïs, tournesol, sorgho, soja, betterave, haricot... Il présente un intérêt tout particulier du fait de sa famille chimique qui lui confère un rôle clé dans la lutte contre les graminées et la gestion des résistances. Pour en préserver l’usage, il est indispensable de respecter les doses et recommandations d’emploi et d’adapter les stratégies de désherbage au contexte local. Pour les applications de 2021, les recommandations de Syngenta se renforcent :
La dose maximum recommandée de S-métolachlore est de 1 000 g/ha/an sur tous types de maïs (maïs grain, maïs fourrage, maïs doux, production de semences), et sur tournesol, millet, moha, soja et sorgho. Sur les périmètres d’aire d’alimentation de captage prioritaires et zones sensibles, Syngenta préconise de ne pas utiliser de produit à base de S-métolachlore. Un diagnostic parcellaire est recommandé pour évaluer les risques et définir
les mesures de prévention et les stratégies adaptées. Pour toutes les parcelles en bordure d’un point d’eau, implanter un Dispositif Végétalisé Permanent (DVP) de 5 m minimum. Dans tous les cas, il est recommandé d’utiliser des buses à injection d’air homologuées comme moyen de réduire les zones non traitées (ZNT).
La fin du bromoxynil
La fin du bromoxynil (RAJAH, MANILLE, BROMOLIA, BROMOXAN, EMBLEM, EMBLEM FLO, ECLAT FLASH, MAYA…).
Lors de son repassage d’AMM, le bromoxynil n’a pas été réapprouvé. De ce fait la campagne 2021 sera sa dernière année d’utilisation.
Très souvent utilisé en complément de stratégies de post levée à base de tricétone + sulfonylurées, cette molécule apportait des services indéniables dans le contrôle de quelques adventices difficiles : renouée des oiseaux et renouée liseron, mercuriale et véronique de Perse, qui année après année continue son expansion dans les champs de maïs et de céréales.
Ceci va amener à revoir ses stratégies de désherbage car pour ces espèces aucune solution sur plantes développées n’existe, ... si ce n’est le désherbage mécanique et en particulier le binage