Aviculture : promouvoir les labels auprès des jeunes
Pour sensibiliser et faire connaître les Labels de qualité supérieure, le Synalaf (Syndicat national des labels avicoles de France) lance une nouvelle campagne de communication pour faire (re)découvrir ses filières et ses valeurs, en adéquation avec les attentes sociétales et environnementales. Pour illustrer cet engagement, rendons visite à Gwenaëlle Chevance, éleveuse de poules pondeuses plein air à Plesidy (22).

"Une étude récente a montré que les jeunes entre 20 et 35 ans, connais-sent peu ou pas les labels de qualité, c’est pourquoi nous avons voulu lancer une campagne de communication pour promouvoir notamment les produits Label rouge", explique Juliette Protino, directrice du Synalaf. Dans cette optique, "nous avons lancé les 1ers comptes sociaux dédiés aux volailles et poules pondeuses labéllisées", ajoute-t-elle. Aussi, le jeudi 17 juin dernier, Gwenaelle Chevance, éleveuse de poules pondeuses a ouvert les portes de son élevage, afin d’expliquer son métier. Retour sur son quotidien et celui de ses 6 000 poules.
Une routine bien rodée
Chaque matin, à 6 h, Gwenaelle arrive à l’élevage, un bâtiment d’un peu moins de 7 000 m², juxtaposé à un parcours arboré de 3 ha. Cette configuration lui confère, en plus du label, la qualification d’élevage fermier, puisqu’en effet, "pour être considéré comme élevage fermier, il ne faut pas dépasser 6 000 poules et n’avoir qu’un seul bâtiment par UTH", explique l’éleveuse. Le bâtiment est divisé en trois zones distinctes, l’air d’exercice, enrichi avec du maërl, la zone de vie équipée de perchoirs sur caillebotis et enfin les pondoirs. L’éleveuse réalise plusieurs rondes pour retirer d’éventuels œufs pondus hors des nids, vérifier le bon fonctionnement des équipements et s’assurer de la santé de ses animaux, "quand elles ont la crête rouge et qu’elles chantent, c’est qu’elles vont bien", explique l’avicultrice. "Le savoir-faire fermier, c’est avant tout beaucoup de temps passé pour prendre soin des animaux", ajoute la directrice du syndicat. C’est aussi une alimentation équilibrée, non OGM, adaptée à la rusticité et à la croissance lente des volailles, ici des Lohmann tradition, qui consomment, au pic de production, jusqu’à 135 g par jour. Un pic qui survient quelques semaines après leur arrivée vers la 25e semaine. Les poules sont réformées à 30 mois.
Le savoir-faire fermier, c'est avant tout beaucoup de temps passé pour prendre soin des animaux.
Des œufs frais
Vers 10 h, après son café, Gwenaelle débute le ramassage des 5 400 œufs quotidiens. Celui-ci consiste à réceptionner et trier les œufs, acheminés par tapis roulant jusqu’au "magasin", à l’entrée du bâtiment. Puis à 11 h les trappes sont ouvertes, offrant aux pondeuses la possibilité de sortir jusqu’à la tombée de la nuit, soit en été vers 23 h. Bien que la grosse majorité des œufs soient pondus le matin, un deuxième ramassage est réalisé dans l’après-midi pour assurer la fraîcheur du produit.
Label rouge : gage de qualité
Des contrôles stricts et réguliers sont assurés pour s’assurer du bon respect des cahiers des charges, définis dans des conditions de production communes minimales Label Rouge et ceux spécifiques aux différents bassins de production définis par des ODG (Organisme de défense et de gestion), homologués par les pouvoirs publics. Gwenaëlle a, pour sa part, choisi de collaborer avec les Fermiers d’Argoat, ODG bretonne, très implanté dans les Côtes-d’Armor, réputé pour ses filières de haute qualité et travaillant aujourd’hui avec pas moins de 260 éleveurs. De plus, des audits inopinés, réalisés par un organisme certificateur indépendant et agréé, peuvent être réalisés pour garantir la transparence des filières et sécuriser les consommateurs. Enfin, "faire le choix des labels, c’est aussi faire le choix du goût", assure Juliette Protino. Pour s’en assurer, des tests gustatifs sont réalisés régulièrement. Ainsi, ce sont tous les acteurs de la filière qui se mobilisent, s’engagent aux côtés des éleveurs, pour garantir l’unicité des produits label rouge.