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Chevaux mutilés : la psychose gagne du terrain chez les éleveurs

Depuis le début de l'année, plus d'une trentaine de cas d'équidés mutilés ont été recensés dans plus d'une dizaine de départements en France. La Bretagne n'est pas non plus épargnée par ses actes de cruauté et chez les éleveurs la psychose grandit.

Visite de Patrice Faure, préfet du Morbihan auprès des propriétaires de chevaux ce vendredi 4 septembre.

"Ce sont des actes inqualifiables !", déclarait Julien Denormandie, lors d’un déplacement vendredi 28 août, dans un centre équestre de Saône-et-Loire, touché par l’une des attaques de chevaux. Depuis d'autres cas ont été recensés. Dans un communiqué du 3 septembre, la préfecture du Morbihan indique : "Un premier cas avéré de cheval tué par mutilation a été découvert ce 2 septembre au matin à Saint-Tugdual dans le Morbihan. Une enquête sur ce cas de cruauté sur un équidé a été ouverte par le parquet de Lorient et est actuellement menée par le groupement de gendarmerie du Morbihan. Le préfet apporte tout son soutien au propriétaire du cheval, aux personnes touchées par ces exactions et à toute la filière, et fait en sorte que toute la lumière soit faite sur cet acte de barbarie en mobilisant des moyens de sécurité conséquents. Les forces de l’ordre sont mobilisées jour et nuit dans le département aux côtés des propriétaires et professionnels".

 

Des rondes nocturnes mises en place

Face aux actes de cruauté qui se multiplient en Bretagne et sur le territoire, les centres équestres s'organisent pour surveiller les chevaux. "Les Ecuries de la Ville Glé" à Plérin (22) est une ferme équestre de propriétaires (pension,box, pré) avec du dressage, du débourrage ainsi que des leçons d'équitation dispensées aux cavaliers dès le plus jeune âge. Ici le cadre est idéal à quelques sabots des plages, avec des sorties toute l'année entre mer et forêt.
Mais pour l'heure, le rêve a tourné au cauchemar avec ces actes de barbarie qui se déploient. Alors depuis le week-end dernier, un groupe d'une trentaine de propriétaires organise des roulements chaque nuit pour surveiller le centre équestre et leurs chevaux en pension. Dominique Moulin, le responsable, évoque un climat de psychose. "La gendarmerie est venu me voir, s'est informée sur la ferme, le nombre de chevaux... Ils cherchent, font des rondes. Cette situation est inquiétante", partage-t-il. Par ailleurs, il craint qu'avec un tel climat, un dérapage ne finisse par se produire. "Les gens sont à cran, ils peuvent s'armer ce qui pourrait créer un accident".

Deux génisses ont été retrouvées mutilées.

Acheter des caméras

Même inquiétude chez Fabienne Bondon, vice présidente du groupement hippique national et membre de la FDSEA 35, qui accueille un peu plus de 70 chevaux dans son centre équestre. "On devient un peu parano, on a du mal à dormir et on se lève au moindre bruit", confie-t-elle. "La première chose que l'on a fait, c'est d'acheter des caméras et la nuit on bloque tous les accès aux écuries. Et pour les chevaux qui sont au pré, on les regroupe sur les parcelles les plus proches de notre habitation". Mais la vice-présidente du groupement hippique national met aussi en garde les propriétaires de chevaux, qui vont plus loin, en organisant des rondes par exemple. "Il faut que les gens restent dans leur voiture. Les individus qui commettent ces actes sont armés et quand on voit ce qu'ils font aux chevaux, il faut faire attention et ne pas vouloir se faire justice soi-même". On le voit, la psychose gagne du terrain, et encore plus sur les réseaux sociaux et à travers les différents groupes de défense créés pour l'occasion. En début de semaine, la FDSEA 35 a envoyé un message d'alerte à ses adhérents. À Sens de Bretagne, deux génisses ont été retrouvées mutilées samedi 5 septembre. Acte de mimétisme, ou nouvelle escalade dans ces actes de cruauté sans nom ? "Entre le Covid et ça, l'année 2020 est vraiment noire", conclut Fabienne Bondon qui appelle à la vigilance.

 

Les recommandations de la gendarmerie

Quelques bons réflexes à adopter :
- Si possible rentrez  les chevaux dans leurs box pour la nuit ;
- Installez un éclairage à détection à proximité des bâtiments, un système d'alarme et/ou de vidéoprotection ainsi qu'une signalétique précisant ces dispositifs ;
- N'hésitez pas également à vous inscrire au dispositif "Opération Tranquillité Entreprise", des patrouilles de gendarmerie passeront de façon aléatoire en cas d'absence, courte ou prolongée. Pour plus de renseignements sur ce dispositif, contactez votre brigade locale.
- En cas de faits, contactez le 17 et ne touchez à rien afin de préserver les traces et indices avant l'arrivée des enquêteurs. Il est vivement recommandé de déposer plainte afin que le fait puisse être inscrit en base et que la Gendarmerie puisse avoir un réel suivi des faits commis au préjudice du monde agricole.
- Un appel à la vigilance et au signalement de tout fait similaire mérite d'être relayé auprès des propriétaires équins.

Un numéro vert destiné à tous les propriétaires de chevaux a été lancé par le gouvernement, le 0800 738 908.

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