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De la luzerne déshydratée pour concentrer la ration

Producteur de lait à Essé (35), Pascal Goubet distribue de la luzerne déshydratée à ses vaches depuis une vingtaine d’années déjà. Un fourrage qu’il apprécie pour sa facilité de stockage, sa qualité nutritionnelle et la sécurité qu’il apporte en cas d’été sec.

Producteur de lait à Essé (35), Pascal Goubet a démarré la conversion à la bio de son troupeau d’une quarantaine de laitières en 2017.

"De la luzerne déshydratée ? Ça fait bien une vingtaine d’années que j’en distribue à mes laitières", calcule Pascal Goubet, à la tête d’un troupeau d’une quarantaine de Prim’Hostein à Essé (35). Et le passage à l’agriculture biologique, en 2017, n’a rien changé à sa façon de faire. "C’est une culture pas plus compliquée à mener en bio qu’en conventionnel. Il faut juste soigner le semis, pour éviter de se faire déborder par les mauvaises herbes". Et chauler régulièrement, la plante exportant beaucoup de calcium.

 

Des luzernières de 4 ans

Bon an mal an, il cultive 5,5 ha de luzerne. "Des parcelles uniquement destinées à la fauche", précise l’éleveur, qui dispose d’un second îlot, à 3 km du siège de l’exploitation, où les animaux ne vont jamais. Et la conduite de la culture s’adapte à ses contraintes. "Travaillant seul sur l’exploitation, je délègue une bonne partie des travaux des champs. De la fauche de la luzerne à la livraison des bouchons, Deshyouest s’occupe de tout, ce qui m’arrange bien".
Sauf salissement excessif ou accident climatique, comme l’excès d’eau de cet hiver, les luzernières restent en place quatre ans. "C’est le technicien, qui passe régulièrement sur les parcelles, qui va décider de la première coupe", explique Pascal Goubet. Les autres suivront, à intervalle régulier de 40 jours. "On en réalise quatre par an. Mais si le volume à récolter est trop faible la dernière fois, j’en fais de l’enrubannage". Et l’an passé, le rendement a atteint les 11,5 t/ha.
Peu sensible à la sécheresse, la luzerne continue à pousser durant l’été, sa racine pivot plongeant pour aller chercher de l’eau en profondeur. "C’était la seule parcelle verte l’été dernier", se souvient l’éleveur, qui apprécie de pouvoir compter sur ce fourrage.

Un faible encombrement de 0,5 pour les bouchons et une MAT de 18

Maïs et luzerne déshydratés

Au départ, c’est surtout la proximité de l’usine Coopédom, à Domagné (35), à une quinzaine de kilomètres de l’élevage, qui l’incite à s’intéresser à la luzerne déshydratée. Et il est vite séduit par sa facilité d’utilisation, en balles brins longs ou en bouchons. "C’est un produit sec, facile à conserver. Et il me permet de concentrer la ration, avec son faible encombrement de 0,5 pour les bouchons, 0,7 pour les balles, une valeur UF de 0,76 et MAT, matière azotée totale, de 18".
Autre avantage, chaque récolte est analysée et la valeur alimentaire connue. "Ça me permet de stocker séparément les différentes coupes et de les utiliser en fonction des besoins des animaux". Et s’il demande surtout des bouchons à l’usine, il réalise aussi des balles. "Les brins longs apporteront des fibres au printemps".
Convaincu par la luzerne, Pascal Goubet se décide, il y a deux ans, de remplacer l’ensilage de maïs par du maïs épi, lui aussi déshydraté. "Le silo n’avançait pas assez vite. Et j’avais parfois des problèmes de conservation de l’ensilage, y compris pendant l’hiver".

 

luzerne déshydratée

22 à 23 kg de lait en hiver

Désormais, la ration hivernale se compose de 12 kg de matière sèche d'enrubannage, 3 kg de luzerne déshydratée, 3 kg de maïs déshydraté et de minéral, pour une production laitière de l’ordre de 22-23 kg de lait, 25-26 kg au moment de la mise à l’herbe. "Je continue à distribuer un peu de luzerne, 1 kg par vache jusqu’à la pleine pousse de l’herbe, mi ou fin avril, ce qui me permet aussi de les attirer facilement au cornadis et de distribuer le minéral, indique l’éleveur. Et les matins frais, elles ont quelque chose de sec dans le ventre avant de partir au champ". Un fourrage qu’il réserve aux laitières. "Les génisses sont élevées au foin et au concentré".

 

40 tonnes par an

Certes, la déshydratation a un coût de 149 €/t tout compris(1). "Mais le jeu en vaut largement la chandelle", estime l’éleveur, qui en stocke une quarantaine de tonnes par an et vend, si besoin, le surplus via Deshyouest. "Il y a toujours de la demande pour des bouchons". Dernier avantage, et non des moindres, la luzerne lui procure l’autonomie alimentaire qu’il recherche pour son troupeau. "Si elle avait juste un peu plus d’énergie, ce serait le top", lance-t-il sous forme de boutade.

 

(1) À prendre également en compte, l’aide aux fourrages protéiques de 188,5 €/ha pour 2019 soit 16,39 €/t.

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