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Des couverts permanents en agriculture biologique aussi !

Même s’ils sont convaincus de leur intérêt, peu nombreux sont les agriculteurs bio qui osent franchir le pas de couverts permanents, tant sont grands les risques de les voir prendre le dessus sur la culture de rente. En séparant les espèces dans l’espace, les nouvelles technologies permettent déjà d’imaginer des systèmes de production très novateurs.

L’outil Eco-mulch permet de maîtriser la luzerne située dans l’inter-rang du blé.

"Les couverts permanents intéressent beaucoup d’agriculteurs biologiques mais peu osent se lancer, constate Régis Hélias. À juste titre : aujourd’hui, les moyens de contrôle du couvert dont ils disposent ne sont pas satisfaisants. Et ils craignent que ce dernier ne prenne le dessus sur la culture de rente".

 

Séparer les espèces dans l'espace

Dans le Tarn, l’ingénieur d’Arvalis a suivi un essai qui, grâce à la technologie RTK, sépare les espèces dans l’espace. "En année 1, on sème un tournesol à un écartement de 60 cm entre les lignes et une luzerne tous les 30 cm". En année 2, une fois le tournesol récolté, un blé est semé à un écartement de 30 cm, entre les rangs d’une luzerne en pleine végétation. "Quelques jours plus tard, la luzerne est tranchée pour donner de la lumière au blé et lui laisser une chance de se mettre en place", détaille Régis Hélias. Alors que la luzerne rentre en repos hivernal, le blé talle et profite de l’azote libéré par la légumineuse. "Au printemps, il faut à nouveau intervenir, 2 ou 3 fois, pour faucher la ligne de luzerne et éviter qu’elle ne domine le blé, ce qui permettra également de maîtriser la consommation d’eau de la légumineuse". En sommeil à l’ombre du blé, la luzerne va profiter de la récolte de ce dernier pour couvrir à nouveau le sol, le protéger de l’érosion, et capter azote et carbone. "Puis l’essai s’est poursuivi avec deux blés, avant une destruction de la luzerne".

plantes de services

Fournir de l'azote aux cultures

Alors qu’en agriculture biologique, la disponibilité en azote est souvent facteur limitant, la luzerne capte l’azote atmosphérique et le restitue à la culture. "Pour le premier blé, la fourniture d’azote par la luzerne est estimée à 0, détaille Régis Hélias. Puis à 80-95 unités pour le blé suivant, 110-125 pour le troisième blé". Un chiffre loin d’être négligeable. "Pour une même disponibilité, il faudrait apporter au moins 300 kg d’engrais bio".
Après destruction, l’effet azote de la luzerne se poursuit, ce qui a amené Arvalis à préconiser quelques rotations types, après semis sous couvert d’un tournesol ou seule. "En année 1, le temps que la luzerne se développe, il faut privilégier des cultures peu exigeantes en azote, comme de l’avoine, du seigle ou du sarrasin". En année 2, leur succèdera une culture exigeante, comme le blé tendre, puis une culture très exigeante, blé dur ou colza. En année 4, une fois la luzerne détruite, le pic de minéralisation induira une très forte fourniture d’azote, autorisant une culture à très fort potentiel : maïs grain, maïs doux, sorgho, blé dur… En année 5, de l’azote est encore disponible, permettant un blé tendre ou un tournesol, avant de reprendre une rotation classique.

 

Limiter érosion et adventices

Mais les atouts du couvert permanent ne se limitent pas à la seule fourniture d’azote. Maintenir une couverture du sol sur plusieurs années améliore sa fertilité et la biodiversité, limite l’érosion et les adventices, séquestre le carbone. Mais des ravageurs, rongeurs ou taupins, peuvent apparaître, tout comme du parasitisme de la légumineuse. "En respectant un moment sans luzerne dans la rotation, on profite d’avantages nettement supérieurs aux inconvénients".
Pour relever ce défi du couvert permanent, et parvenir à maîtriser une espèce sans perturber l’autre, il faut à la fois être très rigoureux sur l’utilisation des technologies RTK et disposer du faucheur interlignes Eco-mulch, qui va venir deux à trois fois par an maîtriser la luzerne. "Pour le moment, il coûte près de 100 000 €, indique Régis Hélias. Mais la technique semble prometteuse. Nos travaux ont motivé d’autres équipes. Et de nombreux projets sont en cours, un peu partout en France".

 

 

Pour tout savoir sur les couverts

plantes de services

Arvalis met à votre disposition un certain nombre d’outils.
Sur www.choix-des-couverts.arvalis-infos.fr vous pourrez trouver un couvert adapté à votre situation selon plusieurs critères :
- contexte agronomique (secteur géographique, période de semis, cultures de la rotation...)
- caractéristiques recherchées (valorisation, mode de semis, mode de destruction, piégeage de l’azote, services associés…)
Sur www.fiches.arvalis-infos.fr retrouvez des informations complètes sur les espèces et les mélanges : caractéristiques, adaptation au système de cultures, conduite, bénéfices…
Et prochainement, Arvalis publiera "Les vrai-faux des couverts", un document qui rassemblera des fiches destinées à accompagner les agriculteurs et les techniciens dans la mise en place, la conduite et la destruction des couverts d’interculture, en passant par le choix des espèces, la fertilisation , la valorisation, le matériel nécessaire...

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