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Des producteurs bio bretons partagent leur expérience

À l’occasion des rendez-vous techniques bio, organisés par les chambres d’agriculture de Bretagne du 5 au 9 octobre 2020, vous étiez plus de 350 visiteurs à venir découvrir l'ensemble des fermes ouvertes. Chacun des trois témoins a présenté sa chaîne de stockage et de triage du grain. En voici un aperçu...

Fabienne et Rémy Gicquel, Saint-Gonnery (56) : Bien trier et stocker pour valoriser ses cultures alimentaires

Stockage et tri du grain à la ferme

 

Nous avons depuis longtemps la fibre de l’accueil et de la diversification. En 2000, nous avons créé un gîte, puis une chambre d’hôtes, et la production d’huile de colza et des confitures a suivi en 2006. En 2010, année de notre passage en bio, nous avons fait installer des panneaux solaires sur la nouvelle stabulation. En 2015, on s’est lancé dans le séchage en grange. Après 10 ans en production laitière bio sur 60 ha, nous avons franchi le pas de nous spécialiser en production végétale. Notre objectif est de valoriser toutes les matières premières produites sur l’exploitation en huile, farine, graines séchées, miel et confiture. Actuellement, 45 ha sont destinés aux cultures alimentaires avec 12 à 15 cultures différentes : des oléagineux (colza, cameline, chanvre), des céréales panifiables (blé, petit et grand épeautre, seigle), du sarrasin et de l’orge brassicole, des légumes secs (lentille verte, corail, pois cassé, pois chiche). Les 23 autres hectares sont en herbe, ce qui permet d’allonger et sécuriser les rotations, et de produire du foin séché en grange. On mise aussi sur des couverts variés et à forte biomasse pour maintenir la fertilité de nos sols.
Pour vendre des produits alimentaires de qualité, nous avons investi dans des matériels spécifiques et coûteux : pour la transformation (moulin et presse) mais aussi pour assurer la propreté des récoltes, la conservation des graines. Maintenant, nous avons notre moissonneuse et nous pouvons intervenir au bon moment, prendre le temps de faire les bons réglages selon les cultures. Le séchage, adossé au séchoir en grange, permet de sécher rapidement nos graines. C’est primordial pour éviter les moisissures et assurer une bonne conservation ensuite au stockage. Car nous faisons de la farine et de l'huile toute l’année. Et récemment, un nouveau nettoyeur séparateur acheté en individuel et un trieur optique acheté en Cuma sont arrivés sur la ferme. Nous pouvons trier plus rapidement les cultures associées (par exemple l’orge des pois cassés) et éviter toute impureté. Nous vendons à la ferme, dans des magasins et dans quelques restaurants. Pour tous les deux, l’objectif est de maîtriser la chaîne complète du champ au consommateur , d’être autonome, indépendant et de contribuer au marché local.

Stockage et tri du grain à la ferme

Contact : clarisse.boisselier@bretagne.chambagri.fr

 

 

Karim Elouali, Noyal-sur-Vilaine (35) : 140 ha de grandes cultures bio en filière longue

Stockage et tri du grain à la ferme

Je me suis installé en 2013 en grandes cultures conventionnelles sur la ferme familiale de mon épouse, j’ai franchi le pas de la conversion bio en 2016 sur les 140 ha de l’exploitation. Pour ne pas me planter en lançant ce projet atypique dans la région rennaise, je suis parti pendant deux ans à la rencontre d’une dizaine de producteurs bio de l’ouest en ciblant les fermes de plus de 80 ha en grandes cultures bio.
Ces échanges m’ont permis de poser les bases du système bio de ma ferme. D’abord, il faut avoir des prairies dans les rotations et une fertilisation organique en passant des accords avec des éleveurs du voisinage. Ensuite, avoir un bon niveau d’équipement en matériels de désherbage mécanique et en travail du sol est nécessaire. Il faut être vigilant sur la performance économique de la ferme qui est liée à la maîtrise des charges et du temps de travail. Enfin, il ne faut pas s’enfermer : le partage avec d’autres producteurs est indispensable pour le moral et aussi pour la veille sur les innovations techniques et le retour d’expériences de chacun.
En 2020, les productions de la ferme sont destinées à l’élevage par de la vente des fourrages et des associations triticale, pois ou féverole. Le blé tendre, l’orge de brasserie et le sarrasin sont valorisés en alimentation humaine. Les interventions sur les cultures se sont affinées depuis la conversion. Par exemple, j’ai revendu la bêche roulante, le binage des céréales a été diminué au profit de passages plus précoces de herse étrille. La couverture des sols l’hiver est systématique avec une association céréales-légumineuses pour le maintien de la fertilité et la gestion de l’enherbement. Pour faciliter la gestion de l’entreprise, je cherche à avoir de la simplicité dans mon système. La maîtrise des charges est également essentielle. L’endettement limité de la ferme et la fin prochaine de prêts me permettent d’avoir des projets. En 2019, l'arrivée d’un salarié a permis de lancer le montage d’un premier équipement de tri, séchage et de stockage des grains. La mise en route de ce matériel est une étape vers la valorisation d’une partie des produits de la ferme.

Stockage et tri du grain à la ferme

Contact : soazig.perche@bretagne.chambagri.fr

 

Jonas Le Gall, Ergué-Gabéric (29) : Du champ au moulin

Stockage et tri du grain à la ferme

Je produis des céréales en agriculture biologique sur une superficie de 65 ha. J’ai repris l’exploitation et la meunerie de mon père, Youenn, en 2016. Initialement convertie à l’agriculture biologique en 1981, Youenn avait développé la fabrication du pain au levain et la cuisson au feu de bois dès 1984. C’est en 1986 qu’il a installé le premier moulin construit par les frères Astrié dans le Tarn. En 2005, il vend la boulangerie qui devient Barabio. Aujourd’hui, je propose toute une gamme de farines issues de sarrasin, seigle, épeautre, petit épeautre ou blé : de la farine T65 blanche à la farine complète T110. Cette année, exceptionnellement, j’ai dû acheter du petit épeautre en Autriche pour pallier à la pénurie française.
En juillet 2016, un incendie a malheureusement détruit la boulangerie et partiellement la meunerie. Il a fallu redémarrer l’activité. J’ai alors engagé une diversification des productions avec de nouvelles cultures de quinoa et de lupin.
L’exploitation agricole et la meunerie constituent deux activités distinctes. Tout le grain issu de l’exploitation est transformé et je m’approvisionne auprès de producteurs bio de la région pour le seigle, l’épeautre et le sarrasin. Le blé et le petit épeautre sont issus de production française.
Je vends de la farine auprès des magasins bio, des boulangeries, des biscuiteries et des crêperies. L’outil de production rassemble une chaîne de tri, de nettoyage et de stockage des grains afin de garantir la qualité du produit. La capacité globale de stockage de l’exploitation est de 450 t répartis dans 12 cellules. Il a fallu investir dans une décortiqueuse pour utiliser l’épeautre. La meunerie fonctionne sur la base de cinq moulins de type Astrié. Elle emploie trois personnes à temps plein pour un tonnage de 650 t de céréales transformées par an.

Stockage et tri du grain à la ferme

Contact : benoit.nezet@bretagne.chambagri.fr

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