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L’apiculteur, cet éleveur comme les autres

Parmi les conférences en ligne* destinées ce mois d’octobre à une meilleure inter-connaissance entre les professions apicole et agricole, le témoignage de Matthieu Audo de l’Abeille de Lanvaux. Il a présenté la conduite de son élevage de 300 ruches, bientôt 500 car sa femme s’installe à ses côtés.

Moment d'échange entre Fabrice Chérel, agriculteur et Mathieu Audo, apiculteur, à droite. "J’aimerai que l’environnement soit préservé, des haies replantées et voir de nouvelles cultures, des prairies, du trèfle blanc, de la luzerne, du lupin, du sarrasin", aspire Matthieu Audo.

"Les apiculteurs sont des agriculteurs comme les autres, avec les mêmes contraintes et les mêmes enjeux. Tous ont un rôle à jouer, les apiculteurs dépendent fortement des agriculteurs, sur les cultures et sur la limitation des usages de phytosanitaires", résumera Tiphaine Daudin de l’ADA Bretagne, à l’issue de l’exposé de Matthieu Audo (lire aussi en page 10-11).

 

Dépendant des cultures et de l'environnement

Cet apiculteur de 40 ans est retourné à la case formation pour s’installer avec un BPREA en 2014. Depuis, l’Abeille de Lanvaux à Saint-Jean-Brevelay se développe autour de la production de dix miels différents, dont ceux d’acacia, de châtaignier et de tilleul pour lequel l’éleveur fait aussi transhumer ses ruches en Seine-et-Marne, Dordogne et Oise. Le 1er janvier 2022, Esther, son épouse, le rejoindra. "En Gaec nous aurons 500 ruches en production", contre 300 actuellement. Et de détailler sa gestion de cheptels face aux mortalités liées au parasite Varoa mais pas que. "On est tributaire de ce que font les agriculteurs mais aussi de la météo et de l’environnement qui induisent la présence de nourriture ou pas pour les abeilles". Quand manquent les ressources alimentaires, il faut pallier. Et "qui dit cheptel, dit élevage. On nourrit nos abeilles quand les miellées font défaut pour maintenir ou augmenter notre cheptel". Les essaims ainsi constitués seront productifs l’année suivante.

Apiculture

Gestion pointue des cheptels

Une gestion de cheptels qui passe par un travail de sélection et de production de reines. "J’en achète aussi fécondées, pour perpétuer la génétique. L’adaptation à la transhumance et la douceur, c’est important pour nous". Des qualités qui font écho. "On travaille avec du vivant, la météo et l’environnement nous impactent. J’aimerai que l’environnement soit préservé, des haies replantées et voir de nouvelles cultures, des prairies, du trèfle blanc, de la luzerne, du lupin, du sarrasin"... De nouvelles ressources alimentaires pour l’abeille, diversifiées et étagées dans l’année pour ne pas trop miser sur un colza "compliqué", selon Matthieu. "Ça mielle beaucoup et les abeilles se développent aussi et essaiment".

 

Se former et s'informer

Ce travail d’éleveur apiculteur nécessite "expérience et connaissances donc d’être formé", estime Matthieu Audo qui puise dans l’ADA Bretagne, les syndicats et autres associations, de l’information et de l’échange pour améliorer ses connaissances, y compris d’entrepreneur. "On cherche aussi de la rentabilité et du confort de travail. C’est un choix pour bien vivre de notre métier, avoir une meilleure assise après des mauvaises années comme 2016, 2018, 2021 qui se multiplient". Ainsi, l’année 2021 se traduit pour l’Abeille de Lanvaux par 30 % de miel en moins.

 

* Issues d’un partenariat entre ADA Bretagne et la chambre d’agriculture de Bretagne autour du projet Survapi.

 

4e région apicole de France

apiculture

Sur les 13 régions apicoles de France, la Bretagne est la 4e en nombre d’apiculteurs professionnels et la 9e en nombre de ruches. 
4 286 apiculteurs se sont déclarés, la grande majorité ayant une pratique amateur, 135 pluriactifs (ayant entre 50 et 199 ruches) et 56 professionnels comptant plus de 200 ruches. Ces données de 2019 montre que les 69 000 ruches sont détenues à 55 % par les pluriactifs et des professionnels en Bretagne qui vendent essentiellement en circuit court et à prix choisis, avec une forte disparité de production suivant les années, 2021 étant une année noire avec "des procédures de calamité agricole en cours", pointe Tiphaine Daudin, animatrice de l’ADA Bretagne. Le Finistère concentre le tiers des apiculteurs et la même proportion des colonies de la région "sans pour autant être plus mellifère qu’ailleurs en Bretagne", poursuit la jeune femme qui souligne l’engouement pour l’apiculture. "C’est devenu une filière très tendance, les déclarations sont en hausse constante, il y a de plus en plus d’apiculteurs et de ruches. Mais gare à ne pas se lancer sans formation solide qui pourrait mener à des impasses techniques", met-elle en garde.

 

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