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Jean-Elie Le Crom : "J’avais vraiment envie de m’installer"

Son truc ?  "Les vaches et le lait". Une passion ! Jean-Elie Le Crom l’a chevillée au corps. Alors, à 22 ans, il vient de franchir le pas, s’installant avec son papa, sur leur ferme laitière bio de Naizin. En ligne de mire ? "Améliorer les performances techniques, ça a beaucoup de sens", une fierté à mieux faire, toujours et encore. Rencontre.

A 22 ans, Jean-Elie Le Crom s’est installé en lait bio, avec son père, le 1er février dernier, avec un troupeau de montbéliardes, race appréciée pour ses taux.

"Nous sommes passés de 45 VL en 2019 à 80, dont 12 taries. Mon objectif, c’est d’arriver à 100", dimensionne Jean-Elie Le Crom qui vient de rejoindre son père, Dominique, le 1er février dernier. Une installation toute récente, préparée pour l’accueillir dans des conditions favorables, notamment avec le rachat d’une ferme de 25 ha qui porte la surface de l’exploitation à 123 ha, dont près de la moitié facilement pâturable autour du bâtiment. Et une référence laitière actuelle de 605 000 l. "Les vaches sont à 6 500 kg, mon rêve serait qu’on arrive à 7 500", ambitionne t-il, attaché aux références technico-économiques. "Ça a beaucoup de sens pour moi. Mon truc, c’est les vaches. Le lait, les performances techniques et économiques en bio, c’est formidable",  lance-t-il avec admiration le jeune homme issu d’une fratrie de trois garçons, saluant au passage ses parents, l’un agriculteur, l’autre professeure des écoles, qui "s’ils ne sont pas riches nous ont offert ce confort de vie où on ne compte pas pour tout et où on peut s’offrir un plaisir de temps en temps". Voir un système qui marche et qui a valeur d’exemple aide à s’installer :"on n’a pas eu des parents exténués physiquement et moralement… Ils ont gardé le goût des vaches et de la traite"… Hommage donc, et à cette agriculture qu’une maxime disait viable, vivable, durable…

"Tout le temps envie d’améliorer les choses"

À 22 ans, ce tout jeune éleveur, yeux pétillants, bon vivant, "qui habite encore chez papa et maman", pointe-t-il avec autodérision, a franchi ce pas de géant. Une installation, chiffrée à 820 000 euros, "sur un marché bio porteur",  où il mesure bien "l’avantage" offert par ce contexte familial. "C’est plus facile pour moi qu’un jeune hors cadre". Mais voilà : "c’est toujours ce que j’ai voulu faire", raconte-t-il d’une décision qu’il n’entendait pas différer. Alors après un bac STAV puis un BTS productions animales au Rheu, et une licence pro management à Pontivy, puis un peu de salariat, notamment chez papa, il y a désormais "la fierté de reprendre ce flambeau de mon père et de mon papi et ma mamie". Et de tracer sa route avec quelques solides jalons, dont la délégation d’une bonne partie du travail du sol à la Cuma intégrale. "Si je pouvais être qu’avec les vaches", rêve Jean-Elie de son métier. Pour accueillir l’augmentation progressive du troupeau, les murs ont été un peu repoussés. "On va changer de salle de traite, passer d’une 2X6 à une 2X14, on refait le bâtiment laitière pour avoir 90 places au cornadis et 32 logettes pour arriver à 96. On double toutes les capacités". Et les travaux devraient bientôt commencer.

"Ce que j’aime, c’est être avec les vaches"

Manger français et communiquer plus encore
Malgré sa charge de travail, il souhaiterait s’investir auprès des JA "avec la Covid, c’est compliqué. Pour voir d’autres jeunes et des choses différentes, pour l’ouverture d’esprit. Ce n’est pas parce que je suis en bio que je ne m’entends pas avec mes collègues. Je n’ai pas de préjugé. Il y a déjà assez de problèmes causés à l’agriculture pour se tirer entre nous dans les pattes". Alors oui, Jean-Elie a des convictions, il aimerait "que tout le monde mange français, pour valoriser nos marchés bio et conventionnel et que les éleveurs vivent mieux", ambitionne t-il comme de "bien m’entendre avec mes voisins, agriculteurs ou non. C’est le cas de mon père, j’aimerai que ça dure". Et de vouloir communiquer "plus encore. On refait un bâtiment et j’y pense pour la conception. L’ouvrir pour que les gens viennent. On peut tout montrer sans rien avoir à cacher. Beaucoup pourraient le faire avec cette fierté de montrer nos vaches !".

Entendu


"Être son propre patron, c’est travailler pour soi. Il y a cette liberté d’organisation oui, mais toutes les décisions que l’on prend ont un impact direct sur la ferme, le troupeau. Quand tu  deviens patron, tu as tout le temps envie d’améliorer les choses même si ça marche hyper bien. Il y a toujours moyen de mieux faire"

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