La Conf s’adresse au Ministre : "N’oubliez pas les petites exploitations"
ans le cadre du "salon à la ferme" organisé par la Confédération paysanne, ce vendredi 5 mars, Gwénaël Floch, agriculteur à Maure-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine, a ouvert les portes de son exploitation maraîchère. À cette occasion, Julien Denormandie, ministre de l’agriculture, est venu à la rencontre des "oubliés de la PAC".

Alors que le traditionnel salon de l’agriculture parisien a été annulé pour cause de Covid-19, la Confédération paysanne a organisé, du 27 février au 7 mars, un "salon à la ferme", afin de mettre en avant le travail des agriculteurs mobilisés pendant la crise sanitaire. En Bretagne et partout en France, plus de 200 agriculteurs ont ainsi ouvert leurs portes aux citoyens, mais pas seulement. Certaines portes ouvertes dédiées aux professionnels, ont été le lieu de tables rondes et de débats sur les grands enjeux du monde agricole d’aujourd’hui et de demain. L’une d’elles s’est tenue le 5 mars dernier chez Gwénaël Floch, agriculteur à Maure-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine. En présence de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, la Confédération a ouvert le débat sur les questions d’équité et de distribution de la PAC. La Confédération paysanne souhaitait lui porter un message clair : "il faut soutenir les petites fermes".
Les oubliés de la PAC
Dans une lettre ouverte intitulée "lettre d’un paysan à son ministre", le jeune maraîcher, Gwénaël Floch, interpellait déjà le ministre en novembre dernier et souhaitait mettre en lumière ceux qui se nomment les "oubliés de la PAC". Les oubliés de la PAC sont "ces petites fermes de moins de 30 ha qui ne perçoivent rien ou trop peu d’aides PAC", explique Nicolas Girod, porte parole de la Confédération paysanne. Pourtant, elles représentent 30 % des actifs agricoles et sont génératrices d’emplois, comme l’illustre Gwénaël : "Sur mon exploitation de 0,8 ha, dont 4 500 m² de serre, j’ai créé cinq emplois. Or mes paiements PAC s’élèvent seulement à 386 €, trop peu pour entamer des démarches", explique-t-il . "Nous sommes exclus de cette politique agricole commune et pourtant nous avons le sentiment de nourrir le territoire, nous produisons 60 tonnes de légumes par an", ajoute-t-il.
Une aide forfaitaire
Profitant de la présence du ministre, la Confédération paysanne a formulé des demandes précises : "nous demandons le maintien de l'aide forfaitaire, mais aussi une augmentation de cette aide de 1 500 € à 5 000 €", s’exprime Nicolas Girod, porte-parole national. "Cette aide est un "filet de sécurité" pour les petites exploitations qui sont soumises aux aléas climatiques, variations du marché...", explique Gwénaël Floch. À cela, Julien Denormandie explique aujourd’hui être "dans une discussion" pour la mise en place de la future politique. La France doit finaliser le projet d’ici l’été et cette politique agricole commune doit répondre à des enjeux de "souveraineté" et "accompagner cette qualité". "Je suis un fervent défenseur des circuits courts et en même temps de l’exportation", affirme-t-il. "Il faut savoir faire les deux", ajoute-t-il. Par la même occasion, le ministre a souhaité mettre en avant le travail de l’ensemble des agriculteurs français, qui "depuis un an, alors que notre pays connaît une épidémie incroyablement difficile n’ont cessé de travailler pour nourrir le peuple français". Le ministre de l’Agriculture a ensuite participé à une table-ronde avec la Confédération paysanne et des élus, à huis clos.