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La filière horticole, durement touchée, veut rebondir

Les contraintes liées à la pandémie ont bouleversé la campagne des fleurs et plantes de printemps. Mais la filière veut se saisir de l’engouement manifesté par les Français pour le végétal.

Si la demande est aujourd’hui au rendez-vous, il reste à la filière française, fragilisée par la crise et aujourd’hui déficitaire en production, à s’organiser pour pouvoir y répondre.
© Pixabay

La crise sanitaire a fortement touché l’ensemble de la filière horticole française, à une saison critique pour son développement, a constaté la vaste étude réalisée par PwC pour Val’Hor et FranceAgriMer auprès de 2 000 entreprises du secteur et dont les résultats ont été présentés le 14 octobre. Selon cette étude en forme d’état des lieux, le chiffre d’affaires de la filière dans son ensemble (de la production à la distribution en passant par les paysagistes) a dégringolé de 35 % en mars (par rapport à mars 2019), puis de 28 % en avril. L’activité ne s’est stabilisée qu’en mai (-2 %), pour redécoller en juin (+17 %), soit un bilan de -14 % sur l’ensemble de cette séquence.

 

6 % des entreprises en cessation d'activité

Les producteurs, notamment les plus concernés par les cultures de printemps, ont lourdement fait les frais de la crise, avec une chute de leur chiffre d’affaires de 17 % sur la période de mars à juin. Les spécialistes de la fleur coupée ont été les plus impactés avec des pertes s’élevant à plus de 50 %. Certaines familles professionnelles s’en sont mieux sorties pendant ces quatre mois. Les jardineries et libre-service agricoles (-3 %) ont notamment bénéficié de l’engouement des Français confinés pour le jardinage. En revanche, les fleuristes - classés commerces "non-indispensables" - (-39 %), leurs fournisseurs grossistes (-26 %) et les paysagistes-concepteurs (-24 %) ont payé un très lourd tribut au quasi arrêt du commerce pendant plusieurs semaines. Les conséquences économiques et sociales de la crise qui a touché le secteur horticole sont importantes, a commenté Mikaël Mercier, le président de Val’Hor, l’interprofession des fleurs et plantes. 6 % des entreprises ayant répondu à l’enquête ont ainsi déclaré avoir cessé leur activité définitivement suite au confinement. La proportion est moindre chez les producteurs (4 %), mais très élevée chez les fleuristes (15 %).

 

"Forte attente"

Le confinement a aussi induit de nouvelles pratiques commerciales dans la filière, dont certaines devraient s’inscrire dans la durée, a également observé Mikael Mercier. Selon l’étude PwC, 43 % des producteurs ont mis en place de la livraison à domicile, 31 % des ventes en ligne, et 17 % de la vente directe sur les lieux de production. 31 % des entreprises envisagent de continuer ces pratiques dans les mois à venir, pour développer leur chiffre d’affaires ou répondre à de nouvelles opportunités apparues pendant le confinement. Si les pertes occasionnées par la pandémie ne pourront être récupérées, "la crise a aussi révélé une forte attente de végétal au sein de la société française", se félicite Mikaël Mercier, qui en veut pour preuve le rebond de la consommation à la fin du confinement et les nombreux projets de végétalisation engagés par les municipalités. "Comme dans d’autres secteurs de la consommation, on a observé une volonté des acheteurs de privilégier les produits français, voire locaux", relaie le président de Val’Hor, ce que confirme largement l’enquête.

Faire de Fleurs de France une marque qui rallie la production franÁaise et ses distributeurs, autour de valeurs communes.

Comité stratégique

Si la demande est aujourd’hui au rendez-vous, il reste à la filière française, fragilisée par la crise et aujourd’hui déficitaire en production, à s’organiser pour pouvoir y répondre. De nombreuses pistes ont été évoquées par les experts lors de l’enquête citée : le partage du risque entre la production et la distribution, le soutien à l’investissement pour moderniser un outil de production parfois vieillissant ou encore une plus grande organisation de la filière autour de la logistique et de la négociation des prix avec les distributeurs s’inspirant du modèle hollandais. Un comité stratégique mis en place par les dix fédérations professionnelles constituant Val’Hor s’est saisi de ces questions dès le mois de mai dernier. Son rapport a permis de définir quatre enjeux clés d’avenir ("produire", "recruter", "moderniser", "végétaliser") et de suggérer des pistes d’actions aux entreprises de la filière, a indiqué Mikael Mercier. Parmi elles, le renforcement de la démarche Fleurs de France qui ne demande qu’à s’étendre. "Il s’agit désormais de faire de Fleurs de France une marque qui rallie la production française et ses distributeurs, autour de valeurs communes portées notamment par la RSE et de faire progresser la démarche de certification", indique notamment le rapport.

 

Un secteur dynamique malgré les difficultés

La filière horticole française constitue un secteur économique dynamique malgré une production déficitaire. Elle représente, à travers l’ensemble de ses métiers, près de 14 milliards d’€ de chiffre d’affaires, plus de 52 000 entreprises et 170 000 emplois. La production compte, à elle seule, 3 300 entreprises représentant 18 000 emplois, pour un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’€. L’amont du secteur souffre cependant d’une "compétitivité qui se dégrade face aux importations croissantes", "du repli du nombre d’exploitants nationaux" et "d’un manque d’investissements", estime le rapport PwC.

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