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La réduction des phyto au cœur d’un échange avec les lycées agricoles

Quatre classes de lycées agricoles bretons ont pu participer à un temps d’échange autour de la réduction des produits phytosanitaires au lycée du Gros Chêne, à Pontivy, jeudi 7 octobre.

De gauche à droite : l’animateur du débat ; Yannick Le Bars, élu à la chambre d’agriculture ; Stéphane Fouéré, administrateur Cooperl ; Serge Le Bartz, président d’Eureden ; Arnaud Lécuyer, vice-président en charge de l’agriculture à la Région, et Michel Stoumboff, directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.

La réduction des produits phytosanitaires était au centre d’un temps d’échange au lycée du Gros Chêne, à Pontivy (Morbihan). Venus pour apporter leurs éclairages sur le sujet, Michel Stoumboff, directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Bretagne (Draaf) ; Arnaud Lécuyer, vice-président en charge de l’agriculture à la Région ; Serge Le Bartz, président d’Eureden ; Stéphane Fouéré, administrateur Cooperl, et Yannick Le Bars, élu à la chambre d’agriculture, ont pu répondre aux questions des élèves et enseignants des établissements d’enseignement agricole ayant fait le déplacement.
"C’est un enjeu majeur pour les futures années de l’agriculture bretonne, insiste le Draaf. Nous avons effectué plein de progrès, il y a des résultats dont on ne parle pas assez. Il faut mieux faire connaître ce qui est fait". Les résultats présentés en guise d’introduction au temps d’échange font en effet état d’une baisse significative de la vente de produits phytosanitaires hors biocontrôles. Dans la région, la quantité de substances actives vendue sur les années 2018, 2019 et 2020 est en moyenne inférieure de 13 % à la quantité de substances actives vendue sur les années 2015, 2016 et 2017. La baisse est encore plus élevée pour les produits classés les plus dangereux, atteignant les 28 % de ventes en moins. En parallèle, les produits de biocontrôle, comportant un niveau de danger considéré comme faible et généralement utilisables en agriculture biologique, ont connu une hausse de leurs ventes de 78 %. "Ces évolutions matérialisent une dynamique amorcée par les agriculteurs de Bretagne mais doivent être amplifiées dans les prochaines années afin de répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux", prévient-on du côté de la Draaf.

Nous avons effectué plein de progrès, il y a des résultats dont on ne parle pas assez.

L'enseignement agricole à la pointe

Si des efforts restent à faire pour atteindre des objectifs de nombreuses fois repoussés (en 2008, le plan Écophyto 1 prévoyait une diminution de 50 % des produits phytosanitaire en dix ans), la Draaf mise beaucoup sur l’enseignement agricole. "Vous devez être à la pointe de la réflexion et de la démonstration des politiques suivies", affirme Michel Stoumboff. Un avis que partage l’administrateur de la Cooperl : "C’est une chance à saisir pour les jeunes, qui peuvent faire évoluer les pratiques, pointe Stéphane Fouéré. Ça peut être plus facile pour un agriculteur d’utiliser des produits chimiques, mais ce n’est pas ce que le consommateur attend". Les filières qui réduisent l’utilisation de produits phytosanitaires devraient tout de même bénéficier d’une plus-value, observe l’administrateur. "Nous avons besoin de politiques publiques en ce sens, sinon les agriculteurs n’iront pas dans cette voie là. Nos exploitations doivent reposer sur un système viable".
Pour Serge Le Bartz, tout est également une question de temps. "On cherche des solutions, mais il reste des impasses, notamment pour les légumes où la recherche est moins importante", estime le président d’Eureden. La coopérative souhaite être moteur dans la transition vers une agriculture plus saine, en développant le désherbage mécanique ainsi qu’une filière de production de légumes issus d’exploitations certifiées Haute valeur environnementale (HVE).

 

Encourager les agriculteurs

"L’agriculture bouge. On en a des exemples intéressants et réconfortants", plaide Arnaud Lécuyer. Le vice-président en charge de l’agriculture estime que la Région accompagne les changements. "Nous encourageons les investissements tout en étant à l’écoute". Il rappelle cependant que la baisse des produits phytosanitaires doit s’accompagner d’une diminution des émissions de carbone, deux nécessitées qui ne sont pas toujours conciliables, comme le note un enseignant : le désherbage nécessite plusieurs passages et donc une consommation plus importante en carburant que le traitement phytosanitaire.
"L’ensemble des professionnels ont bien compris les enjeux de la réduction des produits phytosanitaires, assure Yannick Le Bars. Mais il y a un risque pour pour eux et des conséquences économiques à mesurer". Pour encourager les agriculteurs, l’élu à la chambre d’agriculture aimerait une remise à plat des aides pour qu’elles soient indexées sur l’utilisation des produits phytosanitaires. Une proposition entendue par Arnaud Lécuyer.

 

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