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Le CPIE s’investit dans la vie agricole de l’île

Biodiversité dans les prairies, pression sur le foncier, mise en place d’un magasin de producteurs, projet de relocalisation de la transformation laitière, d’une filière céréales, gestion des prédateurs des cultures… : le CPIE, le centre permanent d’initiatives pour l’environnement, cherche à aider du mieux possible les agriculteurs dans un quotidien forcément plus compliqué sur une île.

Le CPIE a commencé à travailler avec les agriculteurs en planchant sur la richesse en biodiversité des prairies.

"Le CPIE a commencé à travailler avec les éleveurs dans les années 2000, indique Victor Giguet-Chevalier. À l’époque, il s’agissait de promouvoir les prairies, riches en biodiversité". Puis il accompagne la création d’un magasin de producteurs. En lien avec la chambre d’agriculture, émerge aussi l’idée d’un abattage insulaire de gros bovins. "Et le CPIE participe aussi aux travaux du GIEE sur l’autonomie fourragère, un préalable à la transformation laitière sur l’île, un autre projet dans lequel nous sommes engagés".
 

La mission foncière
Le foncier étant une problématique cruciale sur l’île, le CPIE lance des opérations de sensibilisation pour échanger avec les propriétaires. "Avec la déprise agricole, le paysage se referme, explique le chargé de mission agriculture-alimentation. Et une fois ronce, ajonc et prunellier installés, il est difficile de revenir en arrière".
En partenariat avec Agrocampus Ouest, il réalise ensuite un diagnostic foncier. En 2016, une formation des élus par Terres de Liens débouche sur la création d’un poste de mission foncière. Porté par les quatre municipalités de l’île, le poste est hébergé par le CPIE et se charge de mener à bien des échanges parcellaires mais aussi de trouver du foncier pour les porteurs de projets ou de sécuriser les agriculteurs déjà en place. "Sur Belle-Île, la tradition orale de location de foncier et le morcellement du parcellaire entraînent une grande insécurité pour les agriculteurs", note Victor Giguet-Chevalier. Au moment de vendre, la tentation pourrait être grande, pour les habitants ou les héritiers, de profiter de la pression foncière pour pratiquer des prix exorbitants. "Les communes n’hésitent alors pas à préempter et à réviser le prix, en lien avec la Safer".
 

Victor Giguet-Chevalier, chargé de mission agriculture-alimentation au CPIE de Belle-Ile.

Sensibiliser aux contraintes
Régulièrement, le CPIE organise des visites de fermes, afin de sensibiliser habitants et résidents secondaires aux contraintes de l’agriculture sur une île, mais aussi de tordre le cou à quelques idées reçues. "Par exemple, le maïs a mauvaise presse car gourmand en eau, constate le chargé de mission. Mais ici, il n’est jamais irrigué !" C’est aussi l’occasion, pour les agriculteurs, de prendre le pouls de la société civile. "Ils sont parfois confrontés à des demandes en décalage complet avec la réalité de l’activité agricole. Lors de ces visites, on peut échanger sans que ça vire au conflit de voisinage. Les agriculteurs découvrent une partie de la population qui souhaite mieux connaître leur métier, avec qui ils n’ont pas beaucoup d’occasions d’échanger autrement". L’objectif est clair : recréer du lien entre les uns et les autres car la cohabitation est parfois compliquée. "Certains habitants ont du mal à comprendre l’utilité d’un tonne-fort, par exemple".

Créer une filière céréales
Le CPIE accompagne également une association d’habitants qui voulaient voir à nouveau tourner les ailes des moulins de l’île et en profiter pour broyer du grain local. "Mais il n’y a pas de céréales panifiables produites ici", indique Victor Giguet-Chevalier. Prête à y mettre le prix, l’association démarche alors les agriculteurs pour produire sans phytos. La production biologique semblant trop contraignante aux producteurs, l’association s’attache les services de la chambre d’agriculture pour construire un cahier des charges adapté. (lire page 31). Une herse étrille a été remise en état et les démonstrations ouvertes à tous les agriculteurs de l’île.
Lutter contre les prédateurs
Le CPIE vient aussi de s’atteler à un travail sur la protection des cultures. "Nombreux sont les agriculteurs qui se plaignent de faibles rendements du fait de la prédation de la faune sauvage : choucas, corvidés, faisans, lapins, lièvres, rats, goélands…". Animateur du PAT, projet alimentaire territorial, le CPIE souhaite relocaliser une partie de l’alimentation des îliens et s’est donc emparé du sujet. Dans un premier temps, il va caractériser les dégâts : dans différentes parcelles, des filets protègeront des surfaces de 1 m² ce qui, par comparaison, permettra de chiffrer les pertes. "Parmi la dizaine d’espèces incriminées, nous espérons en retenir trois ou quatre qui posent le plus de problèmes et voir comment agir. Les chasseurs ne pourront pas tout faire : le choucas et le goéland sont des espèces protégées". Un travail de longue haleine...
 

 

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