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Les éleveurs de volailles en colère contre certains distributeurs

La semaine passée la Confédération française de l’aviculture (CFA) dénonçait "l’indifférence des enseignes Carrefour, Casino et Aldi" sur la "répercussion de la hausse des matières premières pour les volailles, œufs et lapins". En effet, le prix de base de l’alimentation animale subit de fortes tensions depuis plusieurs mois : "le prix de leur aliment est supérieur de plus de 19 % par rapport à janvier 2020, et de plus de 4 % par rapport à décembre 2020", indique Jean-Michel Schaeffer, président de la CFA, s’appuyant sur les relevés de l’Institut technique de l’aviculture (Itavi). Un cri de colère qui a été relayé cette semaine sur le terrain en Bretagne et Pays de Loire par les producteurs Bretons.

© La question de la répartition des marges et de la pression lors des négociations commerciales ne date pas d'hier. Une nouvelle fois cette semaine les producteurs se sont rendus dans les magasin carrefour (photo archive).

"L’alimentation de nos volailles et lapins représentent plus de 60 % de notre coût de production". Mais en bout de chaîne, les grandes enseignes réclament, au nom de la crise économique, au mieux un prix identique au pire une baisse des prix de l’ordre de 2 % à 4 %. "La CFA ne l’acceptera pas ! Trois ans après les conclusions des États généraux de l’alimentation, cette situation n’est pas tolérable", s’est agacé Jean-Michel Schaeffer. "Les enseignes Carrefour, Casino et Aldi nous placent dans une situation financièrement insoutenable ! Nous appelons ces trois distributeurs à reconsidérer leurs positions dans les négociations en cours", a pour sa part insisté Isabelle Leballeur, secrétaire générale de la CFA.
À l'échelle de la Bretagne et des Pays de loire les FRSEA et l'UGPVB relayaient cette colère ce mercredi. Ils avaient appelé leurs adhérents à se mobiliser dans les magasins Carrefour de Rennes, et Auchan à Nantes pour dénoncer cette non prise en compte des hausses des coûts de l'aliment que les EGA avaient pourtant prévu d'intégrer dans la négociation. Mais force est de constater que cette incitation des EGA reste encore une fois lettre morte.

Les entreprises demandent des hausses
Pour s'en convaincre il suffit de lire le communiqué de l’Adepale (Association des entreprises de produits alimentaires élaborés) qui dans un communiqué du 15 février "dit stop à la pression déflationniste des distributeurs et en appelle à la responsabilité de tous", dans le cadre des négociations commerciales annuelles en cours. Outre la prise en compte de la "hausse généralisée des coûts des matières premières", l’Adepale demande une revalorisation des prix pour "soutenir les travaux engagés par les entreprises alimentaires pour améliorer la qualité des produits, structurer des filières, décarboner leurs processus de production afin de répondre aux attentes sociétales et aux impératifs environnementaux". L’Adepale brosse "un état des lieux très préoccupant des négociations commerciales en cours. Qu’elles soient liées à des hausses de matières premières ou à des investissements locaux durables et éco-responsables, les demandes de hausse de tarifs sont rejetées et la distribution va même jusqu’à demander des baisses de prix", déplore-t-elle.

 

 

Les producteurs de lait de chèvre mettent la pression

La Fédération nationale des éleveurs de chèvres (FNEC) met un peu plus la pression sur les distributeurs à l’heure même où les négociations se poursuivent à l’échelle nationale. "Les éleveurs de chèvres attendent (…) que la dynamique des EGA enclenchée l’année dernière se poursuive, afin d’atteindre l’objectif de prix de 790 € / 1 000 l permettant de couvrir les coûts de production et rémunérer le travail de l’éleveur", indique le communiqué de presse. La FNEC estime, à l’instar de nombreuses productions et filières, que "sous prétexte de vouloir préserver le pouvoir d’achat des Français dans le contexte de crise sanitaire (…) certaines enseignes de la distribution ne jouent pas le jeu de ces négociations commerciales". Appelant les enseignes de la grande distribution "à prendre leurs responsabilités et à s’engager à poursuivre la dynamique des EGA pour la filière caprine", la FNEC se déclare "déterminée" et veillera "au bon dénouement des négociations commerciales".

 

 

Patrick Hamon

3 questions à Patrick Hamon, Producteur d'œuf  (22)

Que demandez vous ?
Nous voulons obtenir une revalorisation du prix de vente au consommateur de 1ct de l'œuf. Il s'agit de couvrir la hausse de nos coûts alimentaires, qui ont représenté +16 % l'an passé. 1 ct de l'œuf cela représenterait une hausse de 2,30 € par an pour le consommateur (Chacun consomme en moyenne 230 œufs par an)

Pourquoi se tourner vers Carrefour ?
On sait qu'en 2019 les GMS ont engrangé 600 M€ de marges supplémentaires et 1 Mrd€ en 2020 grace aux EGA (grâce à la hausse du seuil de revente à perte) et à la crise du Covid. Ils ne font rien aujourd'hui pour se tenir à la loi qui prévoit notamment d'intégrer l'évolution de nos coûts de production. Certaines grandes surfaces semblent l'accepter mais pas Carrefour ou Auchan, voilà pourquoi nous nous rendons dans ces grandes surfaces aujourd'hui.

Seule l'aviculture est concernée ?
Chacun sait que dans les années à venir nos coûts de production vont encore augmenter la mise en place du sexage par exemple va faire augmenter le prix des poulettes. En bio les poulettes vont devoir accéder à l'extérieur. Toutes les productions sont concernées, d'ailleurs d'autres actions seront prévues cette semaine en Côtes d'Armor pour enfin obtenir d'une façon générale l'application de la loi et la prise en compte dans les négociations de prix de la hausse des coûts de production.

 

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