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L’installation atypique d’une femme qui a les pieds sur terre

Passionnée par les chevaux, avec un père banquier et une mère enseignante, puis secrétaire-comptable, rien ne prédestinait Mélanie Nogues à s’installer à Plouha (22), en vente directe, avec des porcs bio plein air et une vingtaine de Salers. Retour sur un parcours de vie où la volonté de transformer chaque opportunité en réussite est le leitmotiv.

"Avec un projet atypique comme le mien, l’installation aidée est quasiment indispensable vis-à-vis des banques. Si mon parcours professionnel a rassuré, l’installation aidée et l’apport de 50 000 euros d’initiative Bretagne ont sans doute fait la différence", explique Mélanie Nogues.

Mélanie Nogues débute son parcours scolaire par un BEP et un BAC Pro équestre à Pommerit-Jaudy (22). L’école insiste pour diversifier les connaissances des étudiants, encourageant les stages dans d’autres filières d’élevage. Après une premiere expérience en lait, Mélanie débarque dans le monde du porc breton un peu par hasard. "J’ai toujours aimé apprendre de nouvelles choses. Suite à un stage on m’a proposé de travailler l’été dans un atelier de porcs en conventionnel. Après mon BTS Acxe, il a été plus simple de trouver du travail en porcherie. Je n’avais suivi aucun cours sur le cochon, j’ai démarré de zéro et commencé en tant qu’ouvrière dans un élevage de 300 truies", explique la jeune femme. Elle y restera 16 ans, gravissant les échelons un à un pour finalement prendre la responsabilité de l’élevage, dirigeant le travail et les deux salariés. "Le chef d’exploitation avait un mandat au conseil départemental, il m’a fait confiance pour gérer l’élevage", salue Mélanie. Un premier challenge réussi donc, qui lui donne de nouvelles envies : "je savais que je voulais continuer de travailler avec les cochons mais un peu différemment. L’idée de m’installer en porc bio plein air avec de la vente directe commençait à faire son chemin".

L’idée de m’installer en porc bio plein air avec de la vente directe commençait à faire son chemin

Reconvertir une ferme laitière
C’est au détour d’une annonce du RDI que Mélanie découvre l’exploitation de Florence Tacussel à Plouha. Elle prend contact avec Karl Pierret, conseiller transmission à la chambre d’agriculture qui la met en relation avec la cédante. Cette ferme laitière où une cinquantaine de Salers et la suite pâturent, convainc la jeune femme par sa structuration. "Il y avait des sols portants pour que mes cochons ne soient pas dans la boue l’hiver, 70 hectares à mettre en culture pour nourrir les animaux et un fichier client puisque la cédante faisait de la vente directe de viande avec ses Salers". Le courant passe très vite entre les deux femmes. Et chacune de réfléchir à la meilleure solution pour l’installation de Mélanie. "Je décide finalement de garder une vingtaine de Salers et deux taureaux pour conserver la clientèle. Ce sont de belles vaches, et les animaux imposants ne m’ont jamais fait peur grâce à mon expérience de cavalière". C’est ainsi que son projet professionnel évolue pour s’adapter à l’exploitation qu’elle choisit de reprendre. "Avec une ferme en bord de côte, il était essentiel de garder des vaches pour valoriser l’herbe et le foin", reconnaît Mélanie. Elle constitue aussi son élevage de cochons. Elle commence avec huit truies et le verrat Dédé. La suite viendra avec les mises bas. "Je savais exactement où aller chercher mes cochons. Un éleveur de Saint-Malo (35) fait du cochon plein air depuis 40 ans. Il a sélectionné trois races connues pour leur rusticité correspondant à ce mode d’élevage".

Le grand bain
Après un parcours 3P, le confinement n’accélérant pas le retour des documents administratifs, mais nécéssaire pour "se remettre dans le bain, notamment sur les aspects de gestion", elle entame un stage de parrainage avec Florence Tacussel sur l’exploitation. "Le premier mois a été intense. J’ai dû gérer les vaches, ce qui n’était pas ma spécialité…, mais ça m’a aussi permis de m’approprier la ferme et de me lancer dans le grand bain", explique l’agricultrice. Elle s’installe finalement le 23 juin dernier et effectue des changements de cap, notamment sur la vente directe. "La clientèle de Florence m’est restée fidèle, ce qui est une grande chance pour moi. J’ai décidé de travailler avec un boucher local pour mes préparations de saucisses, rillettes…, et ça marche très bien. Je propose aussi à un maraîcher de Plouran de déposer ses légumes dans ma boutique. Un moyen pour lui d’avoir un autre point de vente et à mes clients de repartir avec des légumes locaux pour accompagner mes viandes ! Aujourd’hui, j’exerce un un métier très polyvalent où il faut aimer l’élevage mais aussi la communication, la gestion…C’est une vraie chance".

 

 

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