PORC / Le sanitaire, encore le sanitaire…
Comme en 2019, 2020 aura été très influencée par le sanitaire avec la forte demande chinoise à l’importation. Mais sur les quatre derniers mois, l’apparition de la fièvre porcine africaine (FPA) en Allemagne et le nouveau confinement lié au Covid-19 ont bouleversé les flux d’échange et les lieux de consommation avec la fermeture de la restauration hors domicile (RHD). Sur le marché français, la hausse des achats de ménages n’a pas permis de compenser la fermeture de la RHD.

1,390 euro/kg : C'est le prix de base au Marché du Porc Breton pour l'année 2020
Après un début d’année très favorable en lien avec la forte demande asiatique et surtout chinoise, du fait de la FPA, le cours au MPB est resté supérieur à 1,40 €/kg sur les 4 premiers mois 2020. Mais au 2e trimestre, le confinement et la fermeture de la restauration collective ont pesé sur la demande. Ensuite, à partir de la déclaration du 1er cas de FPA en Allemagne, le cours a chuté sur toutes les places européennes et termine l’année à 1,201 €/Kg de prix de base au MPB. Les exportations allemandes vers les pays tiers étant limitées, la viande allemande reste sur le marché européen, alors qu’une partie de la restauration s’est retrouvée à nouveau fermée à partir du dernier trimestre 2020.
1,3 md tonnes de porcs abattus en Bretagne
Avec 13,895 millions de porcins abattus en 2020 en Bretagne, la baisse s’élève à plus de 88 000 animaux par rapport à 2019, soit -0,6 %. En tonnages, compte tenu de l’alourdissement des carcasses, l’évolution est proche de la stabilité (moins 1 500 tonnes, soit -0,10 %).
Au niveau national, la baisse des effectifs abattus est plus sensible, avec -1,10 %. En 2020, les abattages bretons ont diminué principalement au mois de mai à cause de la déclaration de cas de Covid parmi les salariés d’un abattoir ce qui a perturbé l’activité. Trois groupes (Cooperl, Agromousquetaires et Jean Floc’h) réalisent 63 % des abattages bretons. Le point haut des abattages bretons a été atteint en 2008 avec 14,409 millions de têtes.
Actualités de la filière
À RETENIR DE 2020
Le sanitaire est, comme en 2019, le facteur qui a fortement impacté le marché cette année. La FPA active depuis 2018, mais jusqu’à présent surtout en Asie et dans l’est de l’Europe, s’est propagée vers l’ouest, avec fin 2019 une apparition en Belgique (qui depuis a été déclarée indemne) puis en septembre 2020, la découverte sur des sangliers en Allemagne. À cet évènement sanitaire, spécifiquement dans la filière porc et qui a plutôt eu des effets positifs sur le marché, s’est ajouté la pandémie mondiale du Covid-19.
LES ENJEUX DE LA FILIÈRE POUR 2021 ET LES ANNÉES SUIVANTES
Le projet d’Association d’organisation de producteurs, initiée en 2019 et rendue possible par l’évolution du droit européen, est en passe d’aboutir.Depuis plusieurs années le sanitaire impacte le marché. Il continuera à jouer un rôle important en 2021. En 2020, la maladie s’est déplacée vers l’ouest en touchant l’Allemagne en septembre 2020. Pour l’instant, aucun cas n’a été détecté en France. Les négociations avec la Chine pour la reconnaissance du principe de régionalisation sont en passe d’aboutir. Cela permettrait en cas de détection d’un cas de FPA dans une région française de permettre aux autres régions de continuer à exporter.
L’interdiction de la castration à vif doit entrer en application à partir du 1er janvier 2022. Les avis divergent sur ce sujet entre les différents acteurs de la filière (le CRP, Inaporc, la FNP, Culture Viande, la Fict) à plusieurs niveaux : quel accueil par le marché des mâles entiers, quels risques de dégradation de la qualité de la viande avec la question du devenir des carcasses écartées ? La castration chirurgicale resterait possible sous anesthésie mais qui prendrait en charge le surcoût ?
Les nitrites sont sur la sellette. Une proposition de loi sur "l’interdiction des additifs nitrés dans les produits de charcuterie" a été déposée fin 2020. L’examen de la loi est prévu en fin d’année 2021. Elle prendrait effet en 2023 pour les charcuteries crues et en 2025 pour les charcuteries cuites.