Pour une PAC "au plus près des territoires"
Être au plus près des besoins du territoire et de ses acteurs, une volonté partagée par tous les participants de la table ronde, organisée mercredi dernier par la Confédération paysanne de Bretagne, à Saint Gilles. Président de Région, chef de projet "Agriculture et Biodiversité" de France Stratégie, portes paroles de la Confédération paysanne et président de la plate forme "Pour une autre Pac" s’accordent : La PAC doit être une politique de proximité.

La refonte de la nouvelle politique agricole commune est aujourd’hui au cœur du débat au parlement européen. Mais pas seulement. Elle se discute aussi dans les territoires, au plus près des agriculteurs. La Confédération paysanne a ainsi ouvert le débat mercredi 7 octobre, pour échanger sur les axes de la nouvelle PAC. Au cours des échanges, des points de convergence se sont très vite dessinés entre les participants.
Pac : un outil vers la transition écologique
"La PAC est une politique ancienne et complexe qui ne prend pas assez en compte les enjeux environnementaux", estime en préambule Jean-Marc Thomas, porte parole de la Confédération paysanne de Bretagne. Si le contexte a changé depuis la création de la PAC, celle-ci doit évoluer et devenir un levier de la transition écologique.
Les plans stratégiques portés par les organismes autour de la table, incluent des mesures favorisant le maintien et le développement des systèmes agro-écologiques, bien que les curseurs soient placés à différents niveaux, suivant les intervenants. France Stratégie va jusqu’à proposer de dédier 40 % du budget PAC aux actions pour le climat, en gonflant le budget alloué à la PAC grâce à de nouvelles sources de financement, comme la taxation des pesticides, engrais, antibiotiques, GES…
Une PAC de proximité
"Nos régions sont toutes différentes, il semble important de les piloter différemment et de mieux adapter la PAC aux spécificités de chacune", affirme Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne.
C’est pourquoi le conseil régional de Bretagne émet le souhait d’assumer l’intégralité de la gestion des aides directes de la politique agricole commune afin de "soutenir une agriculture familiale et agroécologique". Néanmoins, les premiers retours de Matignon ne semblent ne pas aller dans ce sens.
Le pilotage du 2e pilier et notamment des MAEC jusqu’à là attribué aux régions, remonterait sur Paris. Les débats sont en cours.
Diminution des actifs agricoles : une préoccupation collective
L’érosion sociale est un sujet alarmant, plusieurs fois revenu sur la table ce jeudi après-midi . "Aujourd’hui, il y a seulement 1 installation pour 2,7 départs", souligne Jean-Marc Thomas. Soutenir l’installation et notamment les "petits" agriculteurs, grâce entre autres à la mise en place d’un plancher minimum est une proposition forte retenue par l’assemblée. Le principe du soutien à l’actif est ainsi l’une des suggestions apportées, notamment par la Confédération paysanne pour "casser la course à l’hectare" et favoriser l’installation.
"Pour une autre PAC" : le dialogue est ouvert !
"Pour une autre PAC" est une plateforme collaboratrice, inter-organisations constituant un espace commun de réflexion et d’actions, en vue de la refonte de la politique agricole commune. Ce n’est pas moins de 33 organisations, syndicats professionnels, associations de consommateurs, associations Well Farmistes, qui participent aux débats et échanges de la plateforme pour proposer des axes stratégiques. "Nous souhaitons créer du lien entre le monde agricole et les citoyens, et sensibiliser les consommateurs aux enjeux de la PAC", explique Mathieu Courgeau, éleveur en Vendée et président de la plateforme. Ainsi pour toucher tous les publics, les modérateurs de la plateforme ont eu l’idée originale de faire appel à des Youtubeurs comme MaxBird et Nicolas Meyrieux, pour réaliser des vidéos de sensibilisation. Des vidéos que vous pouvez retrouver sur www.youtube.com/watch ?v=cZoed-eUOQ4