Terres de l’Ouest : le bio a le vent en poupe !
Lait, légumes, céréales : quelles que soient les productions, le bio connaît un beau développement à Terres de l’Ouest, la coopérative de Rosporden (29).

"La demande en bio ne cesse d’augmenter". C’est en partant de ce constat que la coopérative Clal Saint Yvi, rebaptisée il y a peu Terres de l’Ouest, enrichit peu à peu son offre.
Lait
Lorco, l’outil industriel de Terres de l’Ouest, produit essentiellement du lait UHT, en brique ou en bouteille, en partenariat avec Orlait, et fabrique de la crème à destination des industriels, avec Sovefrais. Avec Laïta, la fromagerie du Val de Scorff s'est spécialisée dans les fromages à pâte molle, camembert, brie, brique… "La coopérative veut maintenant investir dans le lait différencié, explique Sébastien Bigot. Sur une collecte de 120 millions de litres, 14 sont déjà en filière non OGM. Et la marque Le lait des éleveurs du pays de Lorient se développe aussi, notamment sur le marché de la restauration hors foyer, où il y a une place à prendre, l’import y étant très présent". Produit sur 23 des 200 élevages de la coopérative, le lait bio atteint désormais 8 millions de litres, "ce qui représente 7 % de notre collecte, bien plus que la moyenne nationale, 4,5 %".
Légumes
Historiquement présente sur le créneau des légumes transformés, haricots épinards, pois flageolets, légumes racines…, la coopérative a également développé une offre en plantes aromatiques, ciboulette persil, oseille…, pour une production totale de l’ordre de 35 000 t/an. Et la production en agriculture biologique connaît une progression fulgurante. "En 2019, elle ne représentait que 2,5 % des surfaces, détaille le directeur amont. L’an passé, nous en étions à 5 % et nous devrions atteindre 8,5 % cette année".
Si l'offre augmente, nous nous équiperons díun trieur optique, pour du blé meunier.
Céréales
Blé, orge, colza, maïs… tous les ans, Terres de l’Ouest collecte aux alentours de 140 000 t de céréales à destination de l’alimentation animale. Après avoir validé un projet de collecte, triage et stockage en bio au printemps 2019, la coopérative se lance dans des travaux conséquents à Scaër, sur le site de l’ancienne usine de déshydratation. Et la première collecte de maïs bio et C2, seconde année de conversion, débute dès novembre. "La première année, nous avons traité 270 t", se souvient David Hellegouarch, président de la section céréales. En 2020, la coopérative a collecté plus de 2 000 t, "et 15 produits différents : maïs, orge, blé, avoine, triticale, pois, blé noir…", et espère bien atteindre les 3 000 t cette année.
Un site dédié
À Scaër (29), la coopérative s’est équipée pour nettoyer, sécher et stocker les céréales bio. Avec une particularité de taille. "Plus de 40 % des lots que nous recevons sont des mélanges", détaille Elie Julé, responsable du secteur bio. Orge pois, blé pois, triticale féverole… : le bio ne pouvant utiliser ni engrais de synthèse ni herbicides, semer ensemble une céréale et une légumineuse permet d’apporter à la culture l’azote dont elle a besoin et de couvrir rapidement de sol, afin de limiter le développement des adventices. A réception, le trieur sépare les graines et nettoie les lots, les poussières partant alimenter un méthaniseur.
Autre particularité du bio, "nous avons réalisé 50 % de notre activité en prestation, pour le compte de nos adhérents éleveurs, qui nous ont demandé de sécher leurs lots et qui, au passage, nous ont vendu leur surplus".
Pour l’instant, hormis le blé noir, les céréales ne sont destinées qu’à l’alimentation animale. "Si l’offre augmente, nous nous équiperons d’un trieur optique, pour du blé meunier". Le site est également adapté travailler de petits lots, comme les semences fourragères que produit la coopérative. "Et nous lançons cette année un essai pour du chanvre sur 15-20 ha. On verra ce que ça donne".