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Tomates : Savéol agrandit son élevage d’insectes auxiliaires

Inauguré en 2013 à Guipavas (29), l’élevage d’insectes auxiliaires de Savéol est déjà à l’étroit dans ses 4 500 m². Une extension de 1 200 m² est en cours de construction. Elle permettra de faire face à l’augmentation de la production de tomates et aux nouveaux besoins, générés par un segment Sans pesticides de la fleur à l’assiette en fort développement.

Le 19 février dernier, Pierre-Yves Jestin, président de Savéol, et Fabrice Jacob, maire de Guipavas, ont posé la première pierre de l’extension de Savéol Nature, l’élevage d’insectes auxiliaires de la coopérative.

"Je ne peux que remercier l’esprit visionnaire de nos prédécesseurs". C’est en effet en 1983 que les maraîchers de Savéol se lancent dans la PBI, la protection biologique intégrée, en élevant des insectes auxiliaires, chargés de contrôler les ravageurs de leurs cultures de tomates à la place des pesticides. "Nous étions et nous sommes toujours la seule coopérative de France et même d’Europe à le faire", souligne non sans fierté, Pierre-Yves Jestin, le président de Savéol.

 

Un besoin accru díinsectes

À l’étroit dans ses locaux de Guipavas, Savéol produit un temps à Plougastel-Daoulas ses bourdons, chargés de la pollinisation dans les serres. En 2013, la coopérative regroupe l’ensemble de ses activités de production d’insectes dans un bâtiment flambant neuf de 4 500 m², à proximité immédiate du centre de conditionnement de tomates de Kervao. "À l’époque, l’inauguration avait été présidée par Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, qui avait mis l’accent sur l’agroécologie qui lui était si chère".
Mais huit ans plus tard, Savéol Nature doit à nouveau pousser les murs. "Entre temps, les serres se sont étendues et les petits fruits, nécessitant plus de bourdons, ont progressé", explique le président. Lancées en 2015, les tomates Sans pesticides de la fleur à l’assiette connaissent un beau succès et devraient passer de 10 à 20-25 % de la gamme dès la campagne 2021. "Et elles ont besoin de plus d’insectes auxiliaires".

Qualité et fraîcheur au rendez-vous

Le terrassement ayant commencé en janvier, l’extension de 1 200 m² devrait être opérationnelle à l’automne, au moment du démarrage de la campagne 2021-2022. "Nous allons en profiter pour augmenter encore nos ventes à l’extérieur de la coopérative", indique Pierre-Yves Jestin. Un chemin que prennent déjà 10 % des punaises macrolophus, commercialisées dans les enseignes Hortalis. "Nos insectes sont appréciés pour leur qualité, leur fraîcheur quand ils arrivent en exploitation". Un raisonnement qui vaut aussi pour les bourdons. "Certains viennent du Maroc… Les contraintes techniques du voyage font que la qualité n’est pas toujours au rendez-vous".

Nous allons en profiter pour augmenter encore nos ventes à l’extérieur de la coopérative.

Une vitrine du savoir-faire des producteurs

Si le bâtiment est prévu pour produire des insectes, 10 millions de punaises prédatrices et 130 millions de micro-guêpes l’an passé, auxquels s’ajoutent 15 000 ruches de bourdons, il sera également outil de formation pour les salariés des serres. "Pendant l’hiver, ils viendront se former à la détection et la gestion des maladies".
Enfin, le bâtiment se veut aussi une vitrine pour la coopérative. "Nous recevons 5 à 6 000 visiteurs par an, scolaires, groupes, grand public… et avons créé un poste dédié à l’accueil", précise le président. Une activité mise à l’arrêt par le Covid mais que Savéol entend reprendre et développer dès que possible. "Demain, nous envisageons d’aller aussi dans les écoles, afin d’expliquer la protection naturelle des plantes".
La pose de la première pierre de l’extension, le 19 février dernier, en présence de Graziella Melchior et Didier Le Gac, députés, Nathalie Sarrabezolles, présidente du conseil départemental du Finistère, et des élus, Pierre-Yves Jestin n’a pu cacher sa déception. "Notre investissement, 1,6 million d’euros, n’est pas éligible au plan de relance : alors qu’il conjugue emploi et agroécologie, il ne rentre pas dans les bonnes cases !" Mais Savéol ne baisse pas les bras. "On est tenaces ! On ne va pas laisser tomber…".

 

Pour les fraises aussi

Si, jusqu’à présent, la PBI s’est surtout développée pour la culture de tomates, un partenariat avec l’AOP nationale Fraises de France devrait changer la donne. "Nous venons de créer Frais’nat, une structure indépendante basée dans les locaux de Savéol Nature, qui va se spécialiser dans la recherche d’auxiliaires spécifiques à la fraise". Une démarche partie d’une rencontre. "Une jeune femme est venue faire sa thèse à Savéol, relate le président. C’est une pépite qu’on n’a pas voulu laisser partir à l’étranger. Et nous avons monté une structure autour d’une compétence, en espérant être, d’ici 2-3 ans, en capacité de fournir les producteurs".

 

Savéol en quelques chiffres

- 76 000 t de tomates, 2 500 t de fraises
- Chiffre d’affaires de l’ordre de 200 millions d’euros
- 120 producteurs et 300 ha de serres
- 2 500 salariés, entre serres et coopérative.

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