Un andaineur frontal pour gagner du temps et préserver la qualité du fourrage
Les prairies à base de légumineuses ont le vent en poupe. Mais pour conserver toute la valeur de ce fourrage, encore faut-il le récolter dans de bonnes conditions. Le 8 septembre dernier, les Cuma du Finistère ont organisé une démonstration avec des andaineurs Vicon à double rotor, Sitrex à soleils et pour la première fois en Bretagne, un andaineur Agronic, importé de Finlande.

"On y passe un temps fou !" Producteur de lait à Plourin (29), Cédric Violant utilise aujourd’hui un andaineur simple. Mais ses besoins évoluent : l’exploitation est en conversion vers l’agriculture biologique, les surfaces en herbe augmentent et beaucoup de dérobées sont fauchées avant maïs. "Je cherche un outil compact, léger, qui puisse passer partout car ici, les parcelles sont petites. Et on a besoin d’aller vite". Au fil de ses recherches, il découvre l’andaineur Agronic, récemment importé de Finlande, et propose à la FDCuma du Finistère d’organiser une démonstration dans l’une de ses parcelles.
Attelé à l'avant ou à l'arrière
"Un entraînement hydraulique, ça change". Mais ce n’est pas là la seule différence de cet andaineur qui peut, indifféremment, être attaché au relevage avant ou arrière du tracteur, ou sur un chargeur. "Son atout ? Ses doigts en polyamide, de 20 mm de diamètre, soulèvent le fourrage sans gratter le sol. Il n’y a donc ni terre ni caillou dans les andains", explique Olivier Bouet, son importateur.
Posé sur 7 roues, l’andaineur dispose de deux rotors indépendants, ce qui permet de régler facilement la largeur de travail "pour ne pas rouler sur l’andain". Et leur vitesse de rotation est réglable. "Diminuer la vitesse va éviter l’effeuillage. Et c’est dans la feuille que se trouve la valeur nutritive du fourrage".
Alors que la main d’œuvre se fait de plus en plus rare sur les exploitations, "l’andaineur travaille en combiné, à l’avant du tracteur, avec une presse à l’arrière, pour limiter le nombre de passages". Dans la foulée, la FDCuma a également présenté un andaineur Vicon à double rotor et un andaineur à soleils Sitrex qui eux aussi, grâce à leur grande largeur, permettent de gagner du temps.
Diminuer la vitesse va éviter l’effeuillage.
Un coût de revient de 11 à 13€/ha
L’andaineur Agronic venant tout juste d’arriver sur le marché français, le réseau des Cuma ne dispose pas, pour le moment, de données chiffrées sur son coût de revient. "Pour un andaineur à soleils, on l’estime à 13,6 €/ha, indique Cécile Prigent, animatrice à la FDCuma 29, en se basant sur le guide de prix de revient, édité tous les ans par les Cuma. 11,50 € pour un andaineur à double rotor".
Colza et trèfle semés ensemble
"Ici, nous avions semé un colza après orge", explique Cédric Violant, qui avait fait le choix d’implanter en même temps 2 kg de trèfle blanc, 8 kg de trèfle violet et 7 kg de luzerne, "qui s’est très peu développée". Après apport de fumier de gestantes, à 20 t/ha, et de carbonate, 1,5 t/ha, le semis a été réalisé en simplifié, chisel à l’avant, herse et semoir à l’arrière. Et la parcelle n’a reçu ni désherbant ni fongicide. "Le colza a eu du mal à démarrer et, en sortie d’hiver, nous n’étions pas rassurés". S’il a ensuite pris le dessus, le rendement s’en est ressenti, à 17 qx/ha. "À la récolte, le 13 juillet dernier, le trèfle violet était bien développé. On a donc décidé de moissonner haut et, dès le lendemain, de récolter le trèfle et les cannes de colza. Puisque le rendement en paille des céréales a été moins élevé, ça nous servira de paillage pour les génisses cet hiver". Un maïs devait initialement être implanté dans la parcelle au printemps prochain. "Mais le trèfle s’est bien implanté. On va sans doute le garder 2-3 ans".