Désherbage du colza
Le désherbage du colza est toujours délicat à mettre en œuvre. En effet, si les stratégies de post levée commencent à se développer, le nombre de solutions reste encore limité. Sur certaine flores, ne rien faire au semis peut même devenir problématique.

Préparer son désherbage avant le semis
Sur l’interculture courte avant colza, il faut éviter de réaliser des faux-semis répétés. Les dicotylédones ne lèveront pas en plein été, et les passages successifs risquent d’assécher le sol avant l’implantation du colza. Il convient de réaliser à minima un ou deux déchaumages croisés dans les 24 heures suivant la récolte, puis travailler le sol pour détruire les repousses soit 15 jours après le travail du sol post-récolte soit juste avant le semis du colza.
Désherber au semis
Les produits appliqués avant le semis et incorporés ou appliqués sitôt le semis sont bien connus et ont démontré leurs intérêts et leurs limites. La principale difficulté de ces stratégies réside dans le mode de fonctionnement des substances actives. Les produits de désherbage de prélevée pénètrent par voie racinaire et, de ce fait, nécessitent un sol humide au moment du semis ou une pluie de 10 à 15 millimètres dans les quelques jours qui suivent leur application. Enfin, la modulation de dose n’est pas du tout aisée avec ce type de produits : toute diminution de dose se traduira inévitablement par une perte de persistance et donc par un mauvais contrôle des levées tardives.
Le désherbage de post-levée
Le désherbage de post-levée à large spectre représente, pour les producteurs, une réelle voie de progrès, en s’affranchissant des conditions sèches néfastes à l’efficacité de la prélevée. L’intérêt est aussi d’éviter un traitement systématique à l’aveugle en pré-levée et de positionner un herbicide de post-levée en fonction des besoins de chaque parcelle. Reste à bien analyser en amont le risque en graminées, ces dernières demeurant une des clés majeures de raisonnement des futurs programmes intégrant ou non les nouveautés herbicides.
Désherbage mécanique : la bineuse, un bon complément
Le désherbage mécanique intégral du colza présente des limites et des contraintes pas toujours aisées à lever. Afin de pouvoir passer des socs de bineuse, il est nécessaire de semer avec un semoir monograine à écartement de 45 ou 50 centimètres pour pouvoir travailler une largeur suffisante entre les rangs de colza. Par ailleurs, l’utilisation d’outils tels que les herses étrilles ou les houes rotatives est très délicat : ces outils ne fonctionnent bien que sur des adventices très jeunes, donc sur des cultures également jeunes. Or la sélectivité de ces outils est principalement liée à une sélectivité de positionnement entre la jeune culture et les 2-3 centimètres de sol qu’on souhaite travailler pour détruire les adventices, profondeur qui correspond généralement à la profondeur de semis des graines de colza. Ces outils risquent donc d’être très agressifs sur la culture en développement. Par contre, l’utilisation de la bineuse à partir du stade 4-5 feuilles du colza ne présente aucune limite après un traitement de prélevée léger en plein ou en complémentarité d’un herbi-semis, technique qui consiste à ne traiter que le rang de la culture en même temps que le semis.
Quelques exemples de programmes de désherbage