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La pénurie de containers inquiète la filière plant de pomme de terre

Mercredi dernier, la visite du champ de comportement variétal de Kerloï, à Ploudaniel (29), a permis à Bretagne plants de présenter ses nouveautés mais aussi à la filière d’échanger sur une campagne à venir qui s’annonce compliquée.

Jean-Yves Abgrall, directeur de Bretagne plants, dans la serre de pré-culture, où sont plantés tous les ans près de 650 000 tubercules, afin de traquer les virus.

Si le Covid a imposé quelques modifications à Bretagne plants pour l’organisation de sa traditionnelle journée de visite du champ de comportement variétal, le 15 septembre dernier, "quelques délégations étrangères ont quand même pu faire le déplacement", se félicite Dominique Morvan, le président, en citant la Suisse, la Tunisie, l’Italie, la Jordanie…

 

La bio poursuit sa progression

Si cette journée permet à la station de création variétale de présenter ses nouveautés (voir encadré), elle est aussi l’occasion, pour la filière bretonne, de se retrouver et de faire un point sur la saison écoulée. "L’an passé, plus de 183 000 tonnes de plants ont été certifiées, en progression de 3 % en un an", indique Jean-Yves Abgrall, directeur de Bretagne plants.
Avec 388 ha déclarés en 2021, 107 ha de plus que l’an passé, le plant bio connaît une belle progression, à + 38 %. Et il représente désormais 5,8 % du plant breton. Allians, une variété allemande connue pour sa bonne tolérance au mildiou, caracole en tête, avec 168 ha, suivie sur 44 ha par Maïwen, une obtention Bretagne plants, tolérante elle aussi au mildiou et résistante au nématode R01-4.

183 000 tonnes de plants ont été certifiées, en progression de 3 %.

Prix à la baisse et invendus

Sur la campagne qui vient de s’achever, les exportations de plant breton ont progressé, à 117 633 t contre 111 872 t en 2019/2020. Mais l’année s’est révélée compliquée. "Du fait d’une politique délibérée de réduction des licences d’importation, l’Algérie a passé ses achats de 9 303 t à 4 683 t", détaille le directeur de Bretagne plants. En Egypte et en Tunisie, c’est plutôt la forte baisse du nombre de touristes et la situation économique compliquée qui en a découlé qui explique la forte réduction des tonnages. "Heureusement que le marché de l’Afrique de l’Ouest a été porteur et, dans une moindre mesure, la Lybie, l’Arabie saoudite ou Israël". Mais dans ce contexte de marchés "lourds", les prix n’ont pas été au rendez-vous et combinés à des invendus plus nombreux, ont entraîné une chute du prix payé producteur de 20 à 30 %.

 

Des coûts de production en hausse

Cette année, si nos voisins producteurs de plants en Europe, Pays-Bas, Allemagne, Ecosse, Danemark et Belgique, ont tous vu leurs surfaces diminuer, la France fait figure d’exception, avec une progression de près de 200 ha, pour atteindre 24 356 ha. "Et à elle seule, la Bretagne en fait plus de la moitié", se félicite Jean-Yves Abgrall.
Avec des attaques de mildiou moins fortes en Bretagne qu’ailleurs, la saison culturale s’est plutôt bien déroulée et les rendements devraient être au rendez-vous. Mais les sujets d’inquiétude demeurent nombreux. "Quels que soient les secteurs, les attaques de taupin se font plus nombreuses et plus fortes". Si aucune solution chimique n’est aujourd’hui autorisée, Bretagne plants travaille sur des méthodes alternatives : travail du sol, plantes compagnes, cultures intermédiaires, gestion des rotations… Et s’est associée à une étude sur le cycle du taupin. "La situation devient préoccupante".
La filière doit aussi faire face à une forte hausse de ses coûts de production. "Dans le contexte Covid que nous traversons, le prix du bois, des palettes, des sacs… est en train de flamber. Comme celui du transport, doublé d’une pénurie de containers, au point que certains se demandent s’ils pourront transporter toutes les pommes de terre en temps et en heure".

 

Les nouvelles variétés de Bretagne Plants

La journée de visite du champ de comportement variétal est l’occasion, pour Bretagne plants, de présenter ses nouveautés. Début 2021, quatre variétés, plutôt destinées au marché du frais, ont été inscrites au catalogue : Louna, à destination de l’Europe du Sud, Lilia, qui convient aussi pour la frite ménagère, ainsi que la précoce Fondante et la demi-précoce Galina.
En seconde année d’essais, huit nouveautés devraient être inscrites d’ici la fin de l’année : Bellatrix, une primeur, Gallia et Sahara, destinées à l’export, Pomroll et 11F218.4, deux variétés à chair ferme, EP 29 450, une pomme de terre lavable à destination du marché français, Byzance, plutôt destinée au marché de la bio, avec sa bonne tolérance au mildiou, et Naturéa, adaptée à la fabrication de chips.

 

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