Porc : Bruxelles n’envisage pas encore d’intervenir sur le marché
Malgré la chute des prix de la viande de porc enregistrée fin 2020, la Commission européenne estime que le lancement de programmes de gestion de crise tels que l’aide au stockage privé, comme le lui demandent 14 États membres, n’est pas justifiée à ce stade.

"La situation actuelle du marché ne justifie pas d’intervenir avec une aide au stockage privé", a répondu, le 25 janvier, le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, aux 14 États membres qui lui demandent d’intervenir sur le marché.
Dans un document, ils soulignent que les prix de la viande porcine sont aujourd’hui inférieurs d’environ 30 % au niveau moyen de la même période de l’année dernière, alors que ceux de l’UE dans son ensemble ont baissé de 32 %. Cette situation est le résultat d’une combinaison entre l’apparition de la peste porcine africaine et la pandémie de Covid-19, et même si la chute s’est arrêtée au cours des dernières semaines, il n’y a aucun signe de reprise, ajoute la note slovène. Et de rappeler que "des prix aussi bas n’ont plus été observés depuis 2016, lorsque des mesures exceptionnelles avaient été prises en raison de la crise du secteur".
Faible capacité de stockage
Sans remettre en cause ce diagnostic, la Commission européenne hésite encore à intervenir sur le marché. "Il n’est pas exclu que nous utilisions les instruments de mar- ché dans cette situation mais il faudra d’abord étudier toutes les conséquences", a répondu Janusz Wojciechowski à l’issue du conseil agricole. Selon lui, "il y a aussi des problèmes structurels dans le secteur et il est difficile de trouver une solution unique". "La situation a été très bonne en 2020 sauf à la fin de l’année suite aux problèmes d’exportation vers la Chine avec les cas de peste porcine africaine découverts en Allemagne. Les prix du porc sont stables, bien qu’à un niveau bas, depuis quelques semaines maintenant, ce qui peut être considéré comme un signe positif ", a-t-il détaillé. De plus, à ce stade, la Commission recommande donc aux États membres d’utiliser leurs programmes de développement rural ainsi que les aides d’État dont le cadre a été allégé avec la pandémie.