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Porélia : développer son libre-arbitre

À l’aube de son assemblée générale, le groupement Porélia fait le bilan de l’année passée et précise ses ambitions pour demain. Si l’année 2019 restera gravée comme une année exceptionnelle avec un prix du porc au plus haut, les producteurs arrivent juste à l’équilibre sur les dix dernières années. Un constat qui pousse à une meilleure organisation de la filière.

Le groupement Porélia se revendique libéral et au-delà des prix attractifs de 2019, il souhaite vivement la formation de l'AOP des groupements pour dynamiser la mise en marché des porcs bretons.

Commercialisé à plus de 60 % au MPB, le 5e groupement porcs en Bretagne croit en la fixation du prix et en la négociation commerciale. Son président, François Pot rabâche : "nous voulons des éleveurs qui soient d’abord des chefs d’entreprise, libres de faire leurs choix et de rester maîtres de leurs exploitations ; c’est pourquoi nous faisons le choix de ne travailler ni sur l’amont, ni sur l’aval, uniquement sur le conseil. Nous travaillons beaucoup sur le prix de revient. L’agriculteur doit avoir la main sur ces prix là en gagnant en autonomie alimentaire et en optimisant ses achats". Une culture de groupement qui se retrouve dans le choix de ses adhérents qui pratiquent à plus de 60 % la fabrication d’aliments à la ferme.

 

Entre progrès et inquiétudes

Avec une augmentation de 1,2 % du nombre de porcs vendus en 2019 et présent dans tous les outils de l’Ouest de la France (dont 31,20 % pour Kermené et 42,48 % pour le groupe Jean Floch), le groupement est sur une période porteuse. Outre des prix au cadran intéressants, des progrès techniques sont à noter. "Nous avons gagné deux porcelets sevrés par truie en trois ans grâce aux progrès de la génétique et aux outils d’alimentation de précision pour les truies", explique François Pot. Des avancées qui rassurent alors que les inquiétudes sanitaires et économiques persistent. "Les écarts de prix entre les autres pays de l’union européenne restent d’actualité et la fièvre porcine africaine arrivée en Allemagne génère une grande inquiétude", soulève le président du groupement. À ce sujet il ajoute que "le virus se situe dans une zone où il y a beaucoup de forêts, ce qui peut poser des problèmes de contamination avec les sangliers. Nous comptons sur les Allemands pour être aussi rigoureux que les éleveurs belges dans la gestion de cette crise sanitaire".
La situation semble se stabiliser pour le moment mais reste une menace pour la santé du troupeau français.

 

Dans l'attente de l'AOP

Annoncée en grandes pompes au Space 2018, la mise en œuvre d’une association d’organisation de producteurs stagne. Amorcée au cœur de la crise du porc, avec l’ambition de redonner un pouvoir de négociation commerciale au producteur et de structurer l’offre pour être plus performant à l’export, l’AOP ne trouve pas d’issue favorable. "Il y a trois ou quatre groupements - sur les dix groupements bretons engagés dans la démarche - qui traînent des pieds. Pour Porélia, les intérêts des structures ne doivent pas passer au dessus de l’intérêt des producteurs !". Alors que les avancées du projet varient sensiblement en fonction du prix au cadran, la volonté de Porélia reste inchangée : "nous n’avons pas le droit de louper cette étape, que se soit pour optimiser la mise en marché des porcs et pour aller chercher des financements européens". François Pot précise : "l’ordre des priorités doit être celui là. Avant de vouloir aller chercher des aides, le prix du cochon doit permettre aux éleveurs de gagner leur vie".

 

 

Des jeunes qui síengagent avec le groupement

200 adhérents sont engagés avec Porélia. Depuis trois ans, 21 jeunes éleveurs ont rejoint le groupement. Ainsi, 10 % des élevages ont changé de main. Une bonne performance dans une filière qui peine à recruter. Une véritable satisfaction pour le bureau de Porélia qui précise que "l’ambition est d’accompagner ces jeunes pour leur permettre de devenir des producteurs libres". Ces jeunes ne bénéficient pas d’aides spécifiques, leurs cochons sont mis au marché au même titre que leurs ainés, mais leur projet d’installation est regardé de près. "Nous pouvons dire non à un jeune qui va dans le mur économiquement. Il ne s’agit pas de s’installer à tout prix quitte a se dégoûter du métier. Si il n’y a pas de recette miracle, on leur apprend à gérer, à arbitrer sur les achats, à être autonome… bref, à devenir de vrais chefs d’entreprises".

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