Progresser en groupe sur l’autonomie protéique de l’élevage
Voilà un an que le groupe s’est lancé. Labellisé GIEE, il réunit une douzaine d’agriculteurs du Finistère, bio ou conventionnels, adeptes de la charrue ou du semis direct , du zéro pâturage ou de l’herbe. Et se propose de plancher sur l’amélioration de l’autonomie protéique des élevages. Le sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à le rejoindre : il reste des places !


"On a commencé à travailler l’association maïs et lablab au sein du groupe des Agrinovateurs de la chambre d’agriculture. Puis nous avons voulu aller plus loin", indique Gilbert Le Goff, agriculteur au Cloître Pleyben. Un petit groupe se forme et sollicite un financement GIEE émergence pour un an, le temps de commencer les travaux et d’affiner le projet. "Pour le moment, le groupe compte 11 éleveurs, détaille Anne-Thérèse Bilcot, conseiller grandes cultures-agronomie à la chambre d’agriculture et animatrice du groupe. Des bio et des conventionnels, des adeptes de la charrue et d’autres du semis direct. Et de Brest au Cap Sizun en passant par le Centre Bretagne, situés dans des contextes pédo-climatiques très différents". Une diversité de situations source de richesse quand sur un sujet tel que l’autonomie protéique, tout ou presque est à imaginer et à tester.
Une légumineuse dans le maïs
Légumineuse originaire d’Afrique du Sud, le lablab se sème en même temps et à la même densité que le maïs, 80 000 pieds/ha. Et permet, selon les semenciers, d’augmenter la valeur de l’ensilage de 1,5 à 2 points de MAT. "C’est un peu plus compliqué que ça, indique Pierre Bescou, conseiller à la chambre d’agriculture, au vu des premiers résultats. Certes, nous n’avons d’essais que sur deux ans. Mais ils font état d’un rendement en baisse de 0,8 t MS/ha par rapport à un maïs seul, avec un gain de MAT entre 0 et 1,12 point". Des résultats qui demandent donc à être affinés. "Il semblerait que le désherbage chimique ait un impact négatif sur le rendement. Du fait d’une phytotoxicité ? Il nous faut aussi plancher sur les besoins en nutriments, le pH du sol…". Des pistes que le groupe va explorer dès la saison prochaine, trois éleveurs ayant décidé d’implanter du lablab sur une partie de leurs parcelles de maïs.
Tester de nouvelles inter-cultures
"Mais il y a plein d’autres pistes à explorer", rajoute Laurent Abily, éleveur à Guipavas, en évoquant le méteil, "avec des réglages à affiner entre les différentes espèces", les intercultures entre céréales et maïs, comme ce tournesol testé au Cloître-Pleyben… "A chaque fois, nous allons mesurer l’impact sur l’exploitation, que ce soit d’un point de vue économique, social ou environnemental". "Sans oublier le volet temps de travail, rajoute Gilbert Le Goff. Semer, faucher, andainer, ramasser est plus énergivore et plus chronophage que recevoir un camion de soja une fois tous les deux mois…".
Se réunissant 3 à 4 fois par an, en salle ou sur l’exploitation de l’un d’entre eux, les producteurs échangent aussi via un groupe WhatsApp. "C’est un outil instantané et convivial, souligne Anne-Thérèse Bilcot. Il devient très actif au moment des semis ou de la récolte". L’occasion, pour les uns et les autres, de faire part de leurs interrogations, réussites mais aussi échecs, "ce qui permet aux autres membres de les éviter".
Désormais agréé GIEE pour trois ans, le groupe Gapeb, gain d’autonomie en protéine en élevage bovin, est prêt à accueillir de nouveaux membres. "Plutôt que de rester figé dans un système mais-soja, nous avons envie de tester des nouveautés, résument les éleveurs. Chercher, essayer… donne du sens à notre métier. Et nous offre un espace de liberté".