S’installer oui, mais en gagnant sa vie
Gwendoline et Bastien s’installent en production laitière à Trégrom (22) après des expériences de salarié en production porcine et commerciale en aliments bovins. "Nous avions pour projet
de reprendre une ferme mais pas n’importe où et pas à n’importe quel prix", explique Bastien. Installés au 1er décembre 2020, le "Gaec de Tout va bien", porte en son nom l’optimisme de ses associés.

Déjà établit à Louargat, le couple souhaitait investir dans une ferme à moins de 10 km de leur habitation. Après quelques recherches infructueuses par bouche à oreille, ils s’inscrivent au RDI (Répertoire Départ Installation) et sont mis rapidement en relation avec les cédants de la ferme de Trégrom. "Nous cherchions une ferme à taille raisonnable, avec 40 à 70 vaches, 60/70 hectares et du pâturage accessible", se souvient Gwendoline. Une approche du métier où la charge de travail doit être acceptable et les résultats financiers soutenables. Les cédants ont été transparents très vite sur le prix de vente, ce qui a permis au couple de se projeter plus facilement dans ce projet. "Pour nous, il est essentiel de pouvoir vivre de notre métier sans compter sur des prix du lait flamboyants ou les aides à l’installation", soutient Gwendoline. "On ne se seraient pas installés à tout prix. Et si jamais, dans cinq ans, ça ne marche pas, on ne sacrifiera pas notre vie de famille pour la ferme. Ce serait difficile mais nous arrêterions", reprend t-elle.
Financement : se faire comprendre
Alors qu’ils avaient de très bonnes relations avec leur banquier du Crédit mutuel, c’est finalement avec le conseiller du Crédit Agricole qu’ils feront affaire. "Le premier rendez-vous a été animé car nous ne souhaitions pas faire entrer notre DJA dans le plan de financement. Nous voulions conserver un peu de trésorerie en cas de coup dur et que la ferme soit viable d’elle même", estime Bastien. Une démarche assez rare dans le montage de projets mais qui n’a pas empêcher sa faisabilité. "Nous avons été conquis par le déplacement sur la ferme d’un référent (administrateur de la banque et agriculteur) qui, en faisant le tour avec nous, a compris notre démarche, nos idées d’évolution et à souscrit à nos choix en estimant qu’ils étaient cohérents", se rappelle Gwendoline. L’avis favorable de ce référent auprès des banquiers à été un atout considérable. "La discussion avec la banquière a ensuite été plus concrète. Ceci dit, nous avons fortement apprécié qu’elle nous conseille sur la partie financière sans entrer dans les considérations techniques du métier d’agriculteur".
Sécuriser les investissements
Financé à 100 % par le Crédit Agricole, le couple se dit "satisfait de l’offre qui était bonne et ajustable". Un dernier critère primordial pour Gwendoline et Bastien qui souhaitaient conserver une marge de sécurité en se basant sur des résultats identiques à celui du cédant et en étant pas trop optimiste sur les prix. "Nous savons pertinemment que le prix du lait ne montera pas à 400 euros/1 000 l, c’est à nous d’adapter nos investissements". Demain, si le projet doit évoluer, le couple imagine plus une diversification vers la gestion de gîtes ruraux ou de la transformation plutôt que vers la course aux volumes.