Un trimestre entre deux confinements...
Les flux commerciaux ne se sont pas remis de la première vague de l’épidémie : les exportations bretonnes agricoles et agroalimentaires sont en baisse annuelle de 5 % sur ce troisième trimestre. Pourtant, ils vont de nouveau être mis à rude épreuve : de nouvelles mesures de restrictions visant à limiter la propagation du virus sont annoncées pour le quatrième trimestre.

Lors de ce troisième trimestre 2020, les flux bretons sont restés perturbés par les conséquences de la pandémie de Covid-19. La saison touristique a été compliquée, et cela se ressent sur les échanges. Ainsi, les exportations agricoles et agroalimentaires bretonnes vers la Grèce ou le Portugal, destinations habituellement très prisées en période estivale, affichent des baisses drastiques de respectivement 33 et 30 % par rapport au troisième trimestre 2019. Le constat est le même dans les pays tiers à forte dépendance touristique. Les Emirats Arabes Unis, avec la ville très touristique de Dubaï, sortent du top 10 des destinations bretonnes pour les viandes de volailles : -57 % en un an sur ce troisième trimestre 2020.
Pour autant, le podium des principales destinations des exportations agricoles et agroalimentaires bretonnes ne change pas : Chine, Italie et Espagne. Mais la Chine renforce encore sa position de leader avec un courant d’affaires de 146 millions d’euros, en progression de 20 % sur ce troisième trimestre 2020 comparé au même trimestre 2019. Presque toutes les catégories de produits sont en hausse : + 44 % sur les viandes de boucherie, + 8 % sur les viandes de volailles, + 33 % sur les produits laitiers, + 24 % sur les biscottes.
Rude concurrence européenne
Les exportations bretonnes vers les pays de l’Union européenne sont en baisse de 8,1 % sur ce troisième trimestre 2020 comparé au même trimestre 2019. Le moindre afflux touristique et une activité modérée de la restauration hors domicile dans les autres États membres ont sérieusement impacté les carnets de commandes des entreprises bretonnes. Le résultat comptable est sévère : - 14 % pour les légumes, - 13 % pour les viandes de boucherie, - 23 % pour les viandes de volailles, - 2 % pour les produits laitiers.
À cette faible demande s’ajoute aussi une concurrence féroce des pays de l’Union européenne sur le marché communautaire. La Pologne et l’Espagne, notamment, rivalisent avec des viandes bon marché. L’origine France est ainsi particulièrement affectée, tant à l’exportation que sur le marché intérieur.
La plus forte baisse à destination d’un pays de l’Union européenne est attribuée au Royaume-Uni pour ce troisième trimestre 2020 : - 13 %, soit 11,8 millions d’euros en moins par rapport au même trimestre 2019. Les produits laitiers, pourtant si résilients sur les autres marchés, voient leurs exportations quasiment diminuer de moitié sur ce trimestre ; tout comme les légumes qui subissent les baisses de rotation des navires de la Brittany Ferries. Les viandes de volailles, elles, chutent d’un tiers. Les perspectives incertaines de la sortie du Royaume-Uni du marché communautaire en fin d’année semblent s’ajouter aux conséquences du contexte sanitaire.
Le relai du grand export
Comme pour compenser les difficultés du marché européen, la Bretagne a su saisir les opportunités qui s’offraient à elle vers les pays tiers pendant ce troisième trimestre 2020. Les filières bretonnes ont trouvé de nouveaux marchés ou renforcé des flux existants.
Après la Chine, c’est l’Algérie qui marque la plus forte hausse (+ 130 %, soit 6,9 millions d’euros de plus qu’au troisième trimestre 2019), performance réalisée quasiment exclusivement grâce aux produits laitiers.
À suivre : Chaque trimestre, le service économie-emploi des chambres d'agriculture de Bretagne analyse l’évolution des exportations agricoles et agroalimentaires bretonnes, à partir des données des douanes régionales. Pour en savoir plus, consultezl'ABC conjoncture trimestriel des chambres d'agriculture de Bretagne.