Valorisons le plan de relance dans toutes ses dimensions en Bretagne !

La crise que nous vivons est inédite dans notre histoire : nous, agriculteurs et agricultrices, depuis ce printemps, avons courageusement relevé le défi. Lorsque nos concitoyens se trouvaient, pour beaucoup, cloisonnés dans leurs appartements, il n’était pas question pour nous de nous arrêter et nous avons tout fait à la FRSEA, avec notre réseau, pour lever un maximum de freins qui pouvaient entraver notre activité.
Cependant, au fil des semaines, d'une crise sanitaire qui a nécessité une urgence absolue pour assurer la continuité de la chaîne alimentaire, nous sommes passé à une crise économique nécessitant un soutien inédit de l’état. L’activité agricole ayant été considérée comme "essentielle" ayant poursuivi bon an mal an son activité, aucun soutien n’était vraiment envisagé pour elle. Pourtant, notre réseau s’est battu et a obtenu pour l'agriculture, et pour l’agroalimentaire qui nous est étroitement lié, un volet au plan de relance de l'ordre de 1,2 milliard d'euros pour qu’elle puisse s’inscrire dans la durée et répondre à un objectif de souveraineté alimentaire. Plusieurs volets dans ce plan dont certains concernent plus particulièrement les productions végétales : pour la modernisation d’agroéquipements et la lutte contre les aléas climatiques ; les équipements nécessaires au développement des cultures de légumineuses. L’aide à l’investissement fléchée vers de l’agroéquipement par exemple est un type de dispositif qui n’a pas été utilisé en France avec autant d’ambition depuis longtemps, avec des montants provisionnés inédits.
En Bretagne, nous devons valoriser cet acquis ! L’enveloppe ne sera sans doute pas suffisante pour honorer toutes les demandes. Réfléchissons, rapidement, pour voir ce que nous pouvons en tirer dans chacune de nos entreprises, dans nos filières. Tenons-nous prêts, dès début janvier, lors de l’ouverture de plusieurs appels à projet, pour nous inscrire dans ces dispositifs qui doivent nous permettre, en limitant les coûts (de 20 à 40 % de prise en charge selon les équipements), d’améliorer nos conditions de travail, d’adapter nos outils à la demande de souveraineté alimentaire et aux évolutions climatiques avant que la réglementation ne nous impose de nouveaux investissements !
Regardons les mesures. À titre collectif, nous devons nous emparer des mesures aidant à la structuration de nos filières comme nous le faisons par exemple avec la filière protéines dans le cadre de l’association "LEGGO" - (LEGumineuse Grand Ouest). Nous devons aussi réfléchir à nos investissements collectifs dans les Cuma mais aussi, aux aides à l’investissement sur des équipements à titre personnel : bineuses à caméra, lecteurs optiques, sondes d’irrigation, matériel de triage à la ferme, équipements sur épandeurs à fumier…
Profitons de cette prise de conscience forcée de nos politiques qui soudain, ont réalisé que nous étions "essentiels" à la nation, pour moderniser nos équipements en limitant nos charges. L’agroécologie se fera avec les outils de demain et non pas ceux d’avant-hier.