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Faute de solution chimique, le taupin menace le plant breton

Apparu en Bretagne dans les années 50, le taupin a d’abord été contenu grâce au Lindane. Les solutions chimiques ayant perdu leur homologation les unes après les autres, les producteurs de plants de pomme de terre se trouvent aujourd’hui impuissants face à un insecte qui cause de plus en plus de dégâts. S’il multiplie les essais pour essayer de trouver une solution, Bretagne plants tire la sonnette d’alarme.

Temps fort de l’année, la visite du champ comportemental de Kerloï, courant septembre, permet à Bretagne plants de présenter ses nouvelles variétés. Gallia, Bellatrix, Sahara, Naturea… sept nouveautés seront inscrites au catalogue communautaire début 2022 et sept autres entament leur seconde année d’essai.

Si Bretagne plants se veut résolument optimiste, les responsables n’en demeurent pas moins préoccupés par le taupin, faute de solutions efficaces pour contrer sa progression.

 

Une menace qui s’étend

"En 2019, la dérogation pour l’utilisation du Mocap a été suspendue, nous laissant impuissants face à cet insecte", souligne Jean-Yves Abgrall, directeur de Bretagne  plants. Si la Bretagne est très touchée, avec des volumes non commercialisables et des refus à destination, la Normandie, les Hauts de France ou l’Alsace connaissent, eux aussi, des attaques, tout comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Pologne…
"Au Canada, où le taupin est aussi très présent, ils cultivent du blé noir voire de la moutarde brune l’année précédant la pomme de terre", indique le directeur de Bretagne plants. Faudra-t-il en arriver à une jachère cultivée pour faire baisser la pression ?"

 

Des essais qui demandent du temps

De son côté, Bretagne plants multiplie les essais, en étudiant la sensibilité des différentes variétés, l’impact des mesures agronomiques dans la rotation, l’influence des plantes compagnes, l’efficacité des produits alternatifs… "Le projet Taupic, qui court jusqu’en 2024, s’attache à identifier les différentes espèces de taupins, à mieux connaître leur cycle, leurs dégâts…". Et un essai système va être mis en place à Hanvec durant 5 à 7 ans, afin de mesurer si, en favorisant la vie du sol, les plantes sont plus à même de se défendre contre les bio-agresseurs. "Le taupin s'attaquant aussi à la carotte et à l'artichaut, l'Unilet, l'interprofession des légumes transformés, et la station expérimentale du Caté, à Saint Pol de Léon (29), réfléchissent aussi à mener ce type d'essais".
En attendant les résultats de ces études au long cours, le service expérimentation de Bretagne plants est formel, "pour le moment, aucune solution réellement efficace n’a été trouvée". Les élus ont donc rencontré préfet, députés et cabinet du ministre de l’agriculture pour tenter de trouver une solution pour les producteurs. "Indemnisation des dégâts, solutions chimiques provisoires… : les discussions sont en cours".

 

Bientôt 8 000 ha de plants ?

Pandémie oblige, c’est en format réduit que s’est tenue l’assemblée générale de Bretagne plants, le 19 janvier dernier. "Nous avions prévu de réunir producteurs et invités à Landivisiau", indique Jean-Yves Abgrall, le directeur. Finalement, seuls les membres du conseil d’administration se sont retrouvés à Hanvec (29), pour faire le point sur la campagne 2020-2021 (voir Terra 812). Mais aussi pour ré-affirmer, "dans un contexte d’accroissement démographique mondial" un objectif de 8 000 ha de plant breton, en misant sur les atouts de la région, au premier rang desquels figurent les conditions sanitaires. "En 2021, nous en étions à 6 775 ha, +116 ha en un an", se félicite Bretagne plants, qui encourage les nouveaux producteurs, en ristournant une partie de ses cotisations sur les 20 premiers hectares.

 

Une flambée des coûts de production

Si la campagne en cours est déjà bien avancée, avec 99 000 tonnes de plants expédiés vers les pays tiers au 17 janvier, les producteurs ont quelques sujets de préoccupation. "En pomme de terre de consommation, le marché du frais est en léger recul", analyse Jean-Yves Abgrall. Simple réajustement, après le boom des achats réalisés lors des confinements successifs ou tendance de fond ? "Et les coûts de production ont flambé". Et le directeur de Bretagne plants de citer le carburant et l’électricité. "Le coût d’achat de l’électron a progressé de 50 %". Mais aussi les énormes difficultés logistiques auxquelles doivent faire face les collecteurs, avec une faible disponibilité en conteneurs réfrigérés.

 

 

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