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Groupe 30 000 Res’agri Pays du Roi Morvan : Gagner en autonomie grâce au groupe

Au cœur de la Bretagne, sur le secteur du Faouët (56), la groupe culture de Res’Agri Pays du Roi Morvan, cultive depuis déjà de nombreuses années, "la culture de groupe". Entraide, partage, au-delà des rendez-vous bout de champs, c’est aujourd’hui aussi sur leur téléphone que leurs agriculteurs s’informent et se forment pour gagner en autonomie de décision. Retour sur le bilan des actions d’un groupe très actif, en constante évolution.

Groupe 30 000 Res’agri Pays du Roi Morvan.

Le 25 mars dernier, les agriculteurs du groupe 30 000 de Rés’Agri Pays du Roi Morvan, membre du réseau Rés’Agri 56, ont dressé le bilan des actions menées depuis 2017. Ce groupe s’inscrit dans la continuité du groupe culture préexistant sur le secteur. Il regroupait initialement, une douzaine de producteurs avant de s’étendre petit à petit jusqu’à atteindre aujourd’hui plus d’une vingtaine de personnes. Leurs objectifs initiaux : gagner en autonomie de décision et diminuer l’usage d’intrants. Trois ans plus tard quel bilan en retirent-ils ?

 

Développer líautonomie

Les agriculteurs ont pu bénéficier d’un accompagnement collectif et individuel réalisé en grande partie par Christelle Samson, conseillère agronomie de la chambre d’agriculture. Rendez-vous bout de champs, plateforme, travaux dirigés, diagnostic agro-écologique, calcul des IFT et même plus originale, plantation de "slips en coton" afin de suivre et observer la vie des sols, les occasions de se voir et d’échanger ensemble ne manquent pas, au fil des saisons. Mais, c’est aussi en virtuel que les membres interagissent sur une application. "Notre groupe WhatsApp, c’est le BSV (1) local", sourit l’un des producteurs, "je fais le tour des cultures en quad et je poste mes questions en direct", ajoute un second. "C’est intéressant de partager et d’être personne ressource les uns pour les autres", souligne Éric H, "cela nous permet de conforter et sécuriser nos choix en s'appuyant sur le collectif". Ainsi, globalement, les producteurs ont gagné en assurance et autonomie, comme l’illustre Éric P : "Le travail sur les charges de mécanisation m’a incité à faire encore plus attention aux choix d’intervention et au choix des pièces d’usure ou d’entretien". Pour Sébastien, en cours d’installation au moment de la création du projet, cet accompagnement l’a véritablement aidé dans la prise en main des itinéraires techniques et la gestion des traitements phyto de ses cultures et "c’est moi qui décide et pas mon technicien", ajoute le jeune agriculteur.

Conforter et sécuriser mes choix en m'appuyant sur le groupe.

Des changements de pratiques techniques

Comme le souligne Mathieu, responsable du groupe : "Les pratiques ont évolué dans la majorité des exploitations dans la même direction : vers une diminution de l’usage d’intrants, parfois inutiles ou superflus".
Chacun, individuellement, avance sur sa stratégie, Yoan, par exemple, a quasiment arrêté le Roundup ; pour Laurent, c’est le labour qu’il a diminué. Tous soulignent une meilleure appréciation de l’état de santé des cultures, une meilleure compréhension des choix phyto en collaboration avec le technicien et une maîtrise des choix de variétés, conduites culturales en fonction des objectifs fixés. Pour certains, comme Éric H, ce travail de réflexion lui permet d’envisager aujourd’hui un passage au bio.

 

Pour aller plus loin

Les membres du groupe ne souhaitent pas s’arrêter là. Leur curiosité éveillée, chacun y va de son idée pour poursuivre son cheminement personnel : "J’aimerais faire plus d’analyses de terres pour affiner mes choix", explique Sébastien. René, quant à lui, souhaite anticiper davantage et il se le dit à lui-même, "je dois demander les informations plus tôt, j’ai dû faire des traitements, par exemple, alors que j’aurais pu les éviter si j’avais demandé un avis plus tôt". Certains encore, comme Jean-Louis, envisagent de se lancer dans le désherbage mécanique. Collectivement, le groupe prévoit de déposer un nouveau dossier 30 000 pour continuer à progresser "pour faire mieux avec moins", car pour eux, l’accompagnement de Christelle est indispensable. "J’ai une posture de facilitatrice, j’essaie de les laisser, dans un premier temps, faire leur propre analyse et s’entraider avant d‘intervenir", explique la conseillère. De plus, "il y a une véritable émulation grâce au groupe", souligne Laurent, co-responsable. Et en effet, le groupe a accueilli récemment de nouveaux membres et souhaite élargir également avec des agriculteurs en bio. De belle perceptives.

(1) Bulletin de Santé du Végétal.

 

La vie des groupes

160 groupes animés par les conseillers chambre maillent le territoire en Bretagne en partenariat avec Rés’Agri en Finistère et Morbihan,
75 groupes d’échanges techniques en élevage sur des enjeux technico économiques,
53 groupes d’échanges agronomie sur des enjeux liés à la production mais aussi à la diminution des phytos, au travail du sol, à l’irrigation…,
60 groupes projets : filière, énergie, climat, communication, biodiversité…,
4 groupes en bio dans diverses productions.

Carte des groupes sur : http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/groupes-dechanges-en-bretagne_533954#8/48.269/-1.945

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