Une nouvelle croissance est possible

Septembre 2021 aura permis de renouer avec le Space, salon des productions animales, carrefour européen. Un carrefour de démonstrations, d’innovations, de débats, réunissant 1100 exposants, dont 300 entreprises étrangères, accueillant de nombreux politiques régionaux et nationaux. Un signe encourageant pour la dynamique économique de notre secteur d’activité, un signe de reconnaissance de l’apport de notre secteur d'activité à l’économie des territoires. Le Space, c’est donc l’occasion de nous projeter, d’imaginer la Bretagne et l’Ouest agricole de demain.
Le développement d’une agriculture durable, verte, technologique n’échappera pas aux fondamentaux du développement agricole d’hier : effort de recherche et d’investissement, compétitivité, productivité.
Parallèlement, plus personne en Europe ne peut raisonnablement ignorer l’impact de la production sur l’environnement, sur les ressources naturelles, le bien-être animal. Les entreprises encore moins que d’autres. La responsabilité sociale des entreprises devient un critère pris en compte par les banques, les assureurs, les investisseurs.
Stimuler l’appareil productif et la production n’est pas honteux. Cela peut au contraire permettre de conduire des transitions vers une croissance plus durable, renforcer la résistance aux risques et aux aléas. Mais cela suppose de donner de la visibilité aux agriculteurs, de donner du temps pour s’adapter, et de mesurer et évaluer les orientations prises. Il faut en effet éviter que l’application de normes plus contraignantes ne se traduise par l’importation de produits moins disants sur les critères environnementaux, énergétiques, sanitaires.
Dans le travail prospectif des chambres d’agriculture pour imaginer les agricultures bretonnes de 2040, cinq scénarios possibles sont mis sur la table : un scénario tendanciel d’une agriculture en résistance, un scénario visant la neutralité carbone, un scénario d’une agriculture territorialisée, plus locale, moins exportatrice, un scénario privilégiant le développement économique et s’affranchissant de contraintes environnementales, un scenario de végétalisation de la Bretagne.
Interrogées sur ces hypothèses, les parties prenantes de l’agriculture et de l’alimentaire régional imaginent plutôt une combinaison de scénarios à l’échelle 2040. Ils expriment aussi un élément incontournable, quel que soit le scénario. Il faudra créer de la valeur ajoutée et donner du sens pour attirer des actifs dans nos métiers, de moins en moins héréditaires.
Il nous faut donc démêler les éléments du débat, dépasser une seule représentation quantitative de la notion de croissance, sortir d’une définition suspecte à priori, au profit d’une croissance de la valeur, plus technologique, plus verte, plus inclusive, propice à l’attractivité de nos métiers et au renouvellement des générations.