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Sur l’Elorn et la Mignonne, un groupe AEP pour préserver les sols

Lancée il y a trois ans déjà sur l’Elorn et la Mignonne, l’idée d’un groupe AEP pour préserver les sols et éviter les transferts, terre, fertilisants ou phytos, mûrit tranquillement. Après un inventaire des parcelles et des systèmes des 37 exploitations engagées, un nouveau pas sera franchi dès cette année, avec des assolements réfléchis en commun.  

Le 9 février, après s’être réuni le matin pour découvrir les essais de couverts végétaux en culture de pommes de terre, le groupe AEP-GIEE a échangé l’après-midi avec ses partenaires, spécialistes en agronomie, génétique, gestion des effluents, mais aussi inventaire de la faune et de la flore, des micro-organismes du sol… "Ils permettront de quantifier l’effet de nos pratiques".

Le long de l’Elorn mais encore plus de la Mignonne, les pluies diluviennes du printemps provoquent parfois une érosion des parcelles les plus en pente, entraînant terre arable, fertilisation et phytos vers le ruisseau le plus proche. Il y a trois ans, une poignée d’agriculteurs a décidé de prendre le problème à bras le corps et a profité d’un appel à projets AEP, agriculture écologiquement productive, pour poser sa candidature. Retenu par la Région, le projet Agrosystème transfert s’est doublé d’un GIEE biodiversité et travaille sur les transferts au sens large.

8 communes, 37 exploitations

"Huit communes sont concernées : la Martyre Ploudiry, Commana Le Tréhou, Locmélar Sizun, Tréflévénez et Loc Eguiner, détaille Bernard Pouliquen, producteur de porcs à Ploudiry. Et les 37 exploitants que j’ai contacté m’ont aussitôt répondu positivement". Animé par Jean-Max Le Filleul, conseiller à la chambre d’agriculture, le groupe a commencé par caractériser le système de production de chaque exploitation, avant de passer au peigne fin les 3 500 ha qu’ils détiennent, en notant les pentes de chaque parcelle…

Des sols actifs toute l’année

"La clé, c’est de ne pas laisser nos sols inactifs", indique l’éleveur, qui souhaite mobiliser les agriculteurs sur ce sujet, bien au-delà de ce qu’impose la réglementation. "Selon les rotations, le sol peut rester nu pendant 9 mois, ce qui nous donne le temps d’y implanter une voire deux cultures intermédiaires". Les enjeux sont nombreux : si les racines vont structurer le sol et limiter l’érosion, les plantes vont assimiler les éléments nutritifs y compris à l’automne et en hiver, dans une région où la minéralisation se poursuit. Et cette végétation présente toute l’année permettra d’augmenter la biodiversité.

Une plus grande autonomie fourragère

Les agriculteurs y trouveront, eux aussi, leur intérêt. "Légumineuses, crucifères, RGI ou mélanges, les cultures auxiliaires, un terme que je préfère aux couverts végétaux, vont avoir trois objectifs : viser une plus grande autonomie fourragère, avec des cultures dérobées à destination des animaux, une plus grande autonomie énergétique, avec des Cive pour alimenter des méthaniseurs, ou nourrir le sol".

Pour aller encore plus loin, le groupe a décidé de plancher ensemble sur les assolements des exploitations. "Ainsi, un éleveur laitier pourra récupérer des fourrages à l’automne ou au printemps chez un producteur de porcs, diminuer ses surfaces en maïs au profit des céréales…".

Butter à l’automne

Tout reste à imaginer. "Il faut qu’on trouve une harmonie sur le territoire, des synergies entre les différentes productions pour être plus performants sur le plan économique", plaide Bernard Pouliquen, qui met aussi en avant les changements de pratique des uns ou des autres. "Avec Bretagne plants, des essais viennent d’être mis en place chez André Donval, producteur de pommes de terre à Locmélar". Après blé, la terra a été buttée, avant implantation d’un couvert végétal. "L’intérêt est multiple," détaille Philippe Dolo, de Bretagne plants. Ainsi, il n’y aura plus de travail du sol au printemps : après destruction du couvert par broyage, il ne restera plus qu’à tamiser le sol et planter les pommes de terre, ce qui permettra de limite les pointes de travail et d’intervenir plus tard, sur un sol mieux ressuyé. "On va aussi tester un couvert sur l’inter-billon, afin de mieux retenir l’eau et la terre". Des pratiques très innovantes, qui demandent encore à être affinées, mais que les producteurs suivent de près.

 

 

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