Un trophée de la qualité de l'eau remis à des agriculteurs du bassin de l'Arguenon
Une action pour l'eau engagée par des agriculteurs du bassin versant de l'Arguenon a été récompensée par l'Agence de l'eau Loire Bretagne, choisie parmi sept lauréats. Un coup de projecteur bien mérité sur un travail collectif bien mené. Tous les deux ans, un jury récompense une action réalisée sur le vaste territoire de l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne. Sorte de label, les trophées de l'eau Loire-Bretagne ont été décernés au syndicat mixte ArguenonPenthièvre (Smap) et aux agriculteurs associés pour l'implantation de couverts végétaux sous céréales avant moisson dans la catégorie "protection des ressources et réduction des pollutions".
Tous les deux ans, un jury récompense une action réalisée sur le vaste territoire de l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne. Sorte de label, les trophées de l'eau Loire-Bretagne ont été décernés au syndicat mixte ArguenonPenthièvre (Smap) et aux agriculteurs associés pour l'implantation de couverts végétaux sous céréales avant moisson dans la catégorie "protection des ressources et réduction des pollutions". Remis à Pléven à l'usine de traitement de l'eau de la Ville Hatte, ce prix couronne aussi un outil, le semoir Maxicouv', construit par les Établissements Devrand à Trédias. "Notre but est de faire faire percoler la méthode. D'en faire la publicité", rapporte Jean Placines, directeur de la délégation Armorique de l'agence de l'eau Loire-Bretagne. Depuis 1999, 101 actions ont été récompensées.
Une zone de captage à préserver
Le syndicat mixte Arguenon-Penthièvre est chargé de la production et de la livraison d’eau potable d'un tiers du département des Côtes d’Armor, pas moins de 220 000 habitants. Cette production d’eau potable se fait à l'usine de la Ville Hatte de Pléven, au niveau de la retenue du barrage qui collecte l'eau de la rivière Arguenon avant de se jeter plus loin dans la Manche. 12 millions de mètres cubes d'eau potable y sont produits par an. Captage essentiel, arrivent là les eaux du bassin amont de l’Arguenon où 50% de la surface agricole est cultivée en céréales. "Nous avons été chargés depuis 1997 de reconquérir la qualité de l'eau", rappelle Michel Raffray, président de la Smap. "En moins de 10 ans, les pesticides et les nitrates ont été divisés par deux. Nous sommes prêts à exporter notre savoir-faire !". Afin de limiter les pollutions d’origine agricole et de protéger la qualité de l’eau qui arrive au barrage, le "groupe de pilotage agricole" du Syndicat, composé d’élus et d’agriculteurs accompagnés par la chambre d’agriculture a donc expérimenté la méthode de semis de couverts végétaux sous céréales avant moisson.
Un système qui a fait ses preuves
La méthode consiste à semer des couverts deux à trois jours avant la moisson, qui couvrent le sol une fois la moisson réalisée. Un prototype de semoir Maxi Couv' a été conçu par les établissements Devrand à Trédias (22) et est mis à disposition d'une vingtaine d'agriculteurs par le Smap via la Cuma de la Rosette à Broons. "Développer un couvert précoce limite le lessivage azoté et limite le ressuyage des eaux de surface", indique l'agriculteur Guy Corbel, qui décrit des terres limoneuses sensibles à la battance. "Nous avons aussi remarqué un profit pour les abeilles entre la mi-août et la miseptembre et pour la biodiversité en générale. Et puis, cela limite la charge de travail sur la période estivale". La graine (moutarde, colza fourrager...), semée à la volée par le semoir au dessus de la céréale sur une largeur allant jusqu'à 24m, en reprenant les passages de traitement, bénéficie de l'humidité résiduelle du sol pour germer. "Nous semons 2,5ha par heure pour un coût de 9€/ha, ce qui est bien inférieur à un semis classique". Pour un semis réussi, la technique demande d'intervenir sur des parcelles propres. "Sur l'orge, la réussite est de 100% ; en blé, c'est un peu plus compliqué car les conditions météo jouent beaucoup. Mais le système fonctionne bien", atteste Guy Corbel, éleveur à Trémeur.