JA
Une nouvelle équipe aux commandes
La semaine dernière, les Jeunes agriculteurs ont présenté leur nouveau conseil d'administration élu pour deux années. Patrice Binet, producteur de lait à Saint-Barnabé, vient d'être élu président et succède à Bertrand Donnio.
A 36 ans passés de quelques jours, le président des JA Bertrand Donnio passe le témoin après deux années d’engagement. Son successeur, Patrice Binet, 33 ans, ancien secrétaire général adjoint, prend les rènes. Le président sortant, élu à la chambre d'agriculture, a expliqué qu'il partait satisfait."La victoire des élections de la chambre et la campagne menée sur le terrain ont été pour moi des moments forts. Là, j'ai pu constater toute l'importance et la mobilisation du réseau", a-t-il déclaré avant de revenir sur quelques souvenirs marquants, notamment la finale nationale de labour à Plumaudan en 2004.
Sur vingt membres du Conseil d'administration, neuf d'entre eux quittent donc le giron des Jeunes agriculteurs (voir encadré). L’équipe renouvelée est une équipe jeune, 30 ans de moyenne, plus féminine (trois femmes). Il faudra attendre le prochain conseil, le 29 mars, pour connaître la répartition des dossiers (productions, installation, structure, formation…) au sein de l'équipe renouvelée.
Patrice Binet, n'a pas manqué dans son discours de remercier les administrateurs sortants, et tout particulièrement, Bertrand Donnio, pour le travail accompli envers la structure. Elu à la chambre, il s'est engagé à porter la voix des JA et bien entendu, à poursuivre le travail engagé au niveau du réseau pour soutenir les équipes cantonales. Une équipe a déjà réservé sa place en tête de liste : il s'agit de l'équipe de Chatelaudren qui s'apprête à accueillir fin août la finale départementale de labour.
Installer et conforter nos campagnes
L'assemblée générale a donné la couleur et le ton des travaux à venir, sous l'œil avisé de Jérôme Volle, vice-président de JA national.
Dans leur rapport d'orientation, les Jeunes agriculteurs se sont penchés sur les solutions pour favoriser l’installation mais aussi conforter les exploitations. Autour de la table, les propositions ont été discutées. Jérôme Volle, Sébastien Delaroche, secrétaire général JA 22, Marc Le Guyader, directeur du lycée de la Ville Davy et Jean-Rémi Bertheleu, du service agriculture du Crédit agricole se sont prêtés au jeu des questions-réponses.
Premier point : le parcours à l’installation. En dix ans, l'installation non aidée a fait un bond. "45% des jeunes s'installent aujourd'hui sans aides et les installation aidée n’ont pas augmenté", souligne Jérôme Volle. Aidés ou non, les JA veulent un parcours à l'installation adapté et efficace. Le VDC, ou "valorisation des compétences", proposé en 2006 par JA National, propose de valider les compétences de toute personne intéressée par le métier d'agriculteur, avant de l'accompagner, dans le meilleur des cas, dans un parcours aidé, personnalisé et professionnalisé. Travailler à la mise en place de la VDC, aménager un parcours à l'installation, plus simple et plus attractif, proposer des alternatives à l'installation, telle que la diversification, font parties des mesures JA proposées pour booster l’installation.
Mais, le coût moyen d'une installation en Côtes d’Armor, 250 000 euros, a été pointé du doigt. Pour les JA, rentabilité et valeur économique doivent aller de pair lorsqu’il s’agit d’évaluer la valeur des exploitations. "Si le fonds agricole, inscrit dans la dernière LOA, va dans ce sens, il ne peut exister seul. Mais nos propositions sur la reprise globale de l'outil ou le fonds crédit-bail pour la transmission n'ont pas été écoutées", rappelle Jérôme Volle.
Vivabilité ou viabilité
Dégager un revenu, faire vivre sa famille, garder du temps libre, maîtriser ses conditions de travail…, pour les Jeunes agriculteurs, viabilité et vivabilité sont indissociables du métier d'agriculteurs. Marc Le Guyader rappelle qu'une des ambitions de la Ville Davy est de former des hommes et des femmes "bien dans leurs bottes". "Qu’il n’y a pas que la réussite sociale, il y a aussi la réussite familiale". Pour le banquier, Jean-Rémi Bertheleu, la viabilité d’un projet se juge aussi à travers l’homme : sa formation, sa capacité à manager, son expérience…
En conclusion, Patrice Binet a insisté pour défendre des installations nombreuses, viables et vivables. "Nous devons avoir une politique réactive et efficace pour accueillir les nouvelles générations. Nous continuerons le travail engagé sur le dossier installation".