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Les producteurs demandent une IGP pour protéger la fraise de Plougastel

Voilà trois ans déjà que les producteurs de fraises de Plougastel ont entamé des démarches pour obtenir une IGP, une indication géographique protégée pour le produit emblématique de la commune. Le 29 novembre dernier, en présence de leurs partenaires, ils ont lancé officiellement leur demande auprès de l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao).

Le 29 novembre dernier, l'association des producteurs de fraises de Plougastel a officiellement lancé sa démarche de demande d'IGP auprès de l'Inao. De gauche à droite : Régis Pichon, co-président, Dominique Cap, maire de Plougastel Daoulas, Magali Corre, trésorière, Frédéric Rolland, co-président, et Isabelle le Page, secrétaire.

Comme le poulet de Janzé ou le piment d'Espelette, la fraise de Plougastel est connue de tous les gourmets pour ses qualités gustatives. Mais, contrairement au poulet ou au piment, aucun signe officiel de qualité ne la protège, ce qui a commencé à inquiéter les producteurs quand ils ont vu apparaître en grande surface des fraises de Plougastel... cultivées en Espagne. "Certains de nos concurrents se servaient de notre notoriété pour écouler leur propre production".

 

Lutter contre la concurrence

Pour préserver leur savoir-faire et lutter contre la concurrence des autres régions de production, voilà trois ans que les producteurs se sont réunis en association. "Aujourd'hui, nous sommes 37, en agriculture conventionnelle ou biologique, cultivant en pleine terre ou en jardins suspendus, commercialisant via une coopérative, un grossiste ou en vente directe, à la ferme ou sur les marchés de proximité", énumère Frédéric Rolland, co-président. La fraise occupe une cinquantaine d'hectares, pour une production annuelle de 2 200 à 2 400 tonnes, qui s'étale de février à novembre.

Reconnue aux niveaux français et européen, l'IGP présente de nombreux avantages aux yeux des producteurs. "Elle permettra de pérenniser nos exploitations familiales, en favorisant l'installation de nos enfants ou la reprise par des tiers, et de réhabiliter des parcelles en déprise, affirme Isabelle Le Page, secrétaire de l'association. Elle permettra aussi de maintenir l'emploi sur les territoire, la fraise nécessitant, en moyenne, 15 salariés par hectare de serre. Et de contribuer à la dynamique de nos communes".

Ils ont réussi à fédérer de nombreux partenaires autour de ce projet.

Fédérer

Autour de leur projet d'IGP, les producteurs ont réussi à fédérer largement, des six communes concernées par l'appellation à la Région Bretagne, en passant par la communauté de communes, le Département du Finistère, mais aussi banques et assureurs, grandes surfaces et grossistes, centres de gestion... "La chambre d'agriculture est à nos côtés depuis le début de l'aventure, rajoute Magali Corre, trésorière de l'association. Dans un premier temps pour mettre sur pied l'association et initier la démarche auprès de l'Inao. Et plus récemment pour établir le cahier des charges et trouver les éléments différenciants".

Aux producteurs en effet, de prouver ce qui fait la différence entre une fraise produite à Plougastel et l'une de ses concurrentes, produite en France ou à l'étranger. "Nous creusons du côté du climat, de la qualité de l'eau. Et nous allons engager une étude sur les qualités organoleptiques de notre fruit". Avec une difficulté supplémentaire. "Si notre dossier aboutit, ce sera la première IGP en Europe pour des produits cultivés en jardin suspendu".

Une démarche qui demandera de la patience, comme l'a confirmé Laurence Guillard. "C'est un chemin plein d'embûches sur lequel vous vous êtes engagés". De l'oignon de Roscoff au cidre de Cornouaille en passant par le coco de Paimpol ou la farine de blé noir, la Bretagne compte pour le moment 14 signes de qualité. Bientôt 15 ? Sans préjuger du résultat final, la déléguée régionale de l'Inao n'a pas manqué d'être impressionnée, le 29 novembre dernier, par le nombre des partenaires que les producteurs ont réussi à fédérer autour de leur projet. Et par la motivation des uns et des autres.

 

 

fraise de Plougastel

La fraise, une longue histoire à Plougastel

Ramenée par Amédée-François Frezier du Chili il y a trois cents ans, la fraise a trouvé à Plougastel Daoulas les conditions idéales pour prospérer. Un climat d'une douceur exceptionnelle, des terrains bien exposés au midi et protégés des vents dominants, un sol fertile ont conduit à une expansion rapide de la culture qui, entre les deux guerres, a occupé jusqu'à un quart des 4 600 hectares que compte la presqu'île. Mais la rudesse du métier, les maladies et la dégénérescence des plants conduisent vers un déclin de la fraise avant qu'à la fin des années 90, une Ogaf ne relance la production. À cette occasion, un zonage a été défini, comprenant la totalité du territoire de Plougastel et Loperhet et une partie des communes littorales de Dirinon, Hanvec, Daoulas, L'Hôpital-Camfrout et Logonna-Daoulas. En simplifiant le travail et en améliorant la protection des plants contre intempéries et ravageurs, la culture en jardin suspendu a relancé la fraise, qui occupe désormais une cinquantaine d'hectares sur les six communes.

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