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Gaec des 3 Villages : Efficience du travail et robot d’alimentation

Une enquête a été menée par la chambre d’Agriculture de Bretagne afin d’évaluer le temps d’astreinte en élevage laitier. Les éleveurs des 32 exploitations du réseau Inosys lait en Bretagne ont enregistré leur temps d’astreinte pendant une semaine en hiver et au printemps (période de pâturage). L’objectif de ce travail est double, il est à la fois d’apporter des repères aux éleveurs ainsi qu’aux jeunes en projet d’installation et également de mettre en lumière des techniques et/ou systèmes efficients en termes de travail. Plusieurs exemples parmi les exploitations enquêtées vous seront présentés au cours des semaines à venir. À commencer par le Gaec des 3 villages sur la commune de Carentoir (56).

Un bâtiment conçu pour être efficient.

Cette structure a été fondée en 2008 suite au regroupement de trois exploitations. À ce moment-là, l’exploitation disposait de 100 vaches pour un quota de 760 000 litres de lait.

 

Tous les animaux sous le même toit

Lors du rassemblement des trois cheptels, les associés ont clairement défini leur stratégie parmi laquelle l’une des finalités est d’améliorer l’efficience du travail afin de se libérer du temps la semaine mais également les week-ends (un week-end sur deux de libre et trois semaines de vacances par an). Ils ont donc fait le choix de construire un nouveau bâtiment avec pour objectif que tous les animaux (veaux, génisses et vaches) soient présents sous un même toit. Le bâtiment est scindé en deux avec d’un côté les vaches laitières en production sur 123 logettes paillées (les vaches sont compartimentés en deux lots : "haute" et "basse" production) et de l’autre côté les génisses et le reste des vaches laitières du lot "basse production" sont chacune sur une aire paillée spécifique. À terme, l’objectif est d’améliorer la productivité laitière des vaches afin de réduire le nombre moyen de vaches traites à 125 et d’améliorer l’efficience du travail. Les aires d’exercice des vaches laitières sont raclées au rabot deux fois par jour et le paillage des logettes
est réalisé une fois par semaine et puis rajouté à la main quotidiennement. Pour les génisses et le reste des vaches du lot "basse" production, l’aire d’exercice est curée deux fois par semaine et le paillage est réalisé tous les jours. La paille est stockée sous un bâtiment juste à côté des animaux afin de limiter les trajets. Pour les veaux avant sevrage, une nurserie jouxte la laiterie et est composé de 20 cases individuelles et 28 places en cases collectives. En termes de temps d’astreinte pour le logement des animaux (paillage et curage), le Gaec des 3 villages est très efficient avec 1,5 heure par UTH et par semaine contre 4,7 heures en moyenne dans l’enquête hiver.

 

Gaec des 3 Villages

Un seul trayeur avec un roto de 26 places

Lors de la création du bâtiment en 2008, les associés ont décidé de mettre en place un roto de 26 places. L’objectif était qu’une seule personne puisse faire la traite et donc d’être au maximum deux durant les week-ends (dont un pour l’atelier porc). Pour limiter la pénibilité de la traite, les griffes ont été changées avec un nouveau modèle plus léger. Le robot de traite n’a pas été retenu par les éleveurs du fait de l’investissement nécessaire pour traire les 100 vaches présentes à ce moment-là. Par ailleurs, un chien électrique a été mis en place afin de pousser les animaux vers le roto. Ces choix ont permis de limiter le temps de traite à environ 8 heures par semaine et par UTH lait comparativement à 13,7 heures pour la moyenne du réseau Inosys en hiver.

 

Gaec des 3 Villages

Un robot pour alimenter tous les animaux

En 2014 et suite à la reprise de 360 000 litres de lait, les éleveurs ont pris la décision d’automatiser l’alimentation de l’ensemble des animaux. Tous les animaux étant dans le même bâtiment, cela a facilité la mise en place du robot d’alimentation. Le coût de l’investissement (y compris aménagement bâtiment, béton…) a été de 210 000 €. Le travail d’astreinte des éleveurs concernant cette tâche consiste à remplir la "cuisine" 2 fois par semaine (3 à 4 heures de travail par semaine en hiver). Comme tout automate, un temps de surveillance est nécessaire avec environ 10 minutes par jour. Ainsi, le temps d’astreinte pour l’alimentation est de seulement 1,8 heure par semaine et par UTH contre 7,2 heures en moyenne pour les exploitations enquêtées. Cela se traduit également par une meilleure efficience du travail à la vache avec 3 minutes par semaine/UTH/VL contre une moyenne de 10 minutes par semaine/UTH/VL au sein du réseau Inosys. Le robot d’alimentation permet donc d’"économiser" 7 minutes par semaine/VL, soit un total de 950 heures par an. Avec une référence en termes de temps de travail de 1 800 h/an pour un salarié et un coût annuel de 30 000 €, le retour sur investissement est estimé aux alentours de 13 ans.

Les associés n’habitant pas tous à côté du siège de l’exploitation, ils ont installé une caméra afin de surveiller les vêlages et limiter les allers-retours inutiles.

En conclusion, le temps d’astreinte hivernal s’en trouve nettement diminué avec 17 heures par semaine et par UTH pour le Gaec des
3 villages contre une moyenne de 30 h pour le réseau Inosys.

 

Gaec des 3 Villages

Gaec des 3 villages :

5 UTH dont 1 salarié (4 UTH lait),

SAU : 145 ha (dont 67 % SFP),

160 vaches laitières de race Prim’Holstein pour 1,45 millions de litres de lait vendus,

Atelier porcin (post-sevrage et engraissement) : 2 500 porcs produits par an.

 

Évolution du temps d'astreinte en hiver entre 2003 et 2018 : de 31 à 22 minutes par animal

Gaec des 3 Villages

L’enquête menée par la chambre d’agriculture de Bretagne, dans le réseau d’élevages Inosys, montre qu’en quinze ans les cheptels ont augmenté de plus de 60% (passant de 44 à 74 VL). En parallèle, la main d’œuvre a très peu varié et se situe à 1,9 UTH par exploitation. Malgré une nette hausse de l’efficacité du travail entre les deux périodes d’observation avec un gain de 9 minutes par animal par semaine, le travail d’astreinte a augmenté de 14 heures par semaine. La hausse de l’efficacité n’a pas été suffisante pour compenser l’évolution de la taille des troupeaux. Les tendances sont les mêmes au printemps, même si l’augmentation de l’efficacité du travail est plus modeste (5 minutes par animal par semaine). Seules les exploitations avec robot de traite ont pu, en automatisant, maintenir le temps de travail d’astreinte/UTH. C’est le temps de traite qui a été le plus impacté. 7 heures supplémentaires sont nécessaires pour traire les vaches dans les élevages. 23 heures pouvaient être réalisées par un trayeur en 2003, cela devient beaucoup plus pénible lorsqu’il s’agit de brancher 74 vaches 7j/7 en 2018. Les gains de productivité en 2018 s’expliquent par des équipements supplémentaires. Il y a notamment des robots d’alimentation qui n’existaient pas en 2003 et un tiers des élevages ont une mélangeuse. C’est près de 5 minutes par vache et par semaine qui sont gagnées en hiver sur ces postes alimentation, raclage et paillage. / Nadine Abgrall, Expertise systèmes laitiers

 

 

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