Conseil des ministres de l’Agriculture : La prochaine PAC sera plus verte
Réunis à Bruxelles, le 20 juillet, les ministres de l’Agriculture ont discuté de l’architecture verte de la prochaine PAC et de la nature et du niveau des engagements des agriculteurs en ce sens.

Pendant que les chefs d’État négociaient le plan de relance européen, les ministres de l’Agriculture étaient réunis à Bruxelles sur le contenu de la prochaine PAC. Le baptême du feu pour le nouveau ministre de l’Agriculture français, Julien Denormandie.
Lors de cette réunion, les ministres ont entendu une communication de la commissaire à la Santé et à la Sécurité alimentaire, Stella Kyriakides, et du commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojchiechowsi. La commissaire a indiqué qu’elle présentera ultérieurement une proposition législative dans laquelle des objectifs quantitatifs de réduction des pesticides seront fixés.
Parmi les autres mesures emblématiques, elle a plaidé en faveur de l’étiquetage nutritionnel et du bien-être animal ainsi que sur la limitation de la promotion des aliments qui ne sont pas considérés comme "sains".
De son côté, le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojchiechowski a évoqué le lien entre la stratégie "De la ferme à la table" et la "Biodiversité" avec la réforme de la PAC. Une discussion sera lancée avec les États membres pour identifier leurs priorités, en vue d’élaborer dans chaque État un plan stratégique destiné à assurer la durabilité de l’agriculture. Des recommandations en ce sens seront publiées par la Commission à la fin de l’année 2020. Auront-elles un caractère contraignant ? La question n’est pas encore tranchée et elle a suscité de longs débats entre les ministres. Le commissaire a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer le pouvoir des agriculteurs le long de la chaîne alimentaire grâce à des coopératives ou des organisations de producteurs et le développement des circuits courts. Ce dernier sujet lui tient particulièrement à cœur.
Compromis en octobre ?
D’une manière générale, la majorité des États membres adhère à l’esprit du Pacte vert et à la nécessité de tendre vers un niveau plus élevé d’ambition environnementale dans la PAC. Les discussions portent davantage sur la position du curseur, notamment sur les programmes écologiques. Seront-ils ou non obligatoires pour les agriculteurs ? Autre sujet qui divise : le pourcentage de terres non productives à imposer dans la conditionnalité.
De nombreuses délégations, ont insisté sur la nécessité de mettre en cohérence la politique commerciale de l’Union européenne avec la stratégie de la "Ferme à la table". À savoir que les normes imposées aux producteurs européens doivent s’appliquer aux produits importés pour garantir des conditions de concurrence équitables. Quant à l’information du consommateur, un certain nombre de pays se sont prononcés en faveur de l’étiquetage du bien-être animal, l’Allemagne étant particulièrement en pointe sur ce sujet avec l’ambition de faire une proposition législative.
D’une façon générale, la présidence allemande a repris à son compte les orientations de la Commission européenne sur l’architecture verte de la PAC. Elle est d’ailleurs déterminée à trouver un compromis dans les mois qui viennent.
Les discussions se poursuivront tout l’été. Julia Klöckner, la ministre allemande de l’Agriculture, espère arriver à un document de compromis lors de la réunion ministérielle, en octobre, même si dans le même temps les deux commissions du parlement, environnement et agriculture n'ont pas réussi à rapprocher leur point de vue.