Énergie-climat, Oust Brocéliande Communauté trace son sillon
La méthode est unique en Bretagne, participative. Car si l’élaboration du PCAET, plan climat-énergie territorial est une obligation*, l’originalité de celui d’Oust Brocéliande Communauté puise dans ses partenariats et l’implication des ses agriculteurs pour définir un programme d’ actions adaptées à leurs attentes. Enjeu ? Réduire d’ici 2050 de 50 % l’émission de GES, gaz à effet de serre.

Ça chauffe et l’agriculture est à la croisée des chemins. À la fois directement exposée aux conséquences du réchauffement climatique, elle est aussi émettrice de gaz à effet de serre (GES) mais elle peut contribuer à en réduire les impacts. Porteuse de solutions ! Dès 2017, le plan climat-énergie territorial est mis à l’ordre du jour des élus des 26 communes du territoire de Malestroit baptisé Oust Brocéliande Communauté (OBC). "Notre chance, c’est d’avoir un territoire très agricole", estime Yves Hutter, vice président à la transition énergétique et maire de Sérent, "Et donc disposer d’un levier pour agir efficacement, l’agriculture représente ici plus de 50 % des GES quand le transport ne pèse que pour 18 % des émissions". Autre avantage ? "On se connaît bien", renchérit Valérie Gru, élue chambre d’agriculture, éleveuse de porcs à St Marcel. Restait à définir la méthode à adopter pour entraîner l’adhésion et l’ engagement des agriculteurs au plan d’actions. La démarche sera participative. "Elle est non contrainte et se base sur le volontariat des agriculteurs à partir de l’analyse de leurs pratiques et de leurs attentes", cadrent les porteurs de la démarche en cours. Une méthode dont l’originalité a séduit, lauréate d'un appel d’offres. Et elles ne seront que deux communautés de communes en Bretagne, Dinan et l'Agglo de Rennes, avec OBC à s’être vue dotées par l’Ademe et la Région de 150 000 e pour les accompagner sur trois ans.
C'est faisable car ils en ont envie.
Méthode unique
Il y a l’originalité de la méthodologie. En premier lieu un groupe pour suivre la réflexion et l’enrichir à chaque étape : "nous avons mis en place un comité partenarial composé d’un agriculteur élu pour chacune des communes, du comité territorial agricole de la chambre d’agriculture et les finançeurs, Ademe et conseil régional", détaille Yves Hutter. Pour sensibiliser les agriculteurs, tous ont été invités à trois premières réunions. "Nous avons recueilli les expressions des 61 personnes qui étaient présentes". Le confinement arrive, compliquant un peu les choses. "À partir des expressions recueillies, nous avons envoyé un questionnaire à 365 agriculteurs sur 527 exploitations que compte le territoire. 203 y ont répondu", présentent ces élus satisfaits de la représentativité, "car 38 % des exploitations du territoire ont été enquêtées". Le tout débouchant sur "une liste d’actions possibles, ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui les ont déterminées, c’est faisable car ils en ont envie", appuie optimiste Yves Hutter. Au rang des actions envisagées , planter des arbres, vendre du bois plaquette, installer du solaire thermique, en matière de déjections animales, couvrir les fosses, installer un raclage en V, optimiser les engrais organiques, améliorer l’âge au premier vêlage, le poids moyens des génisses à l’abattage et encore travailler sur la gestion des prairies, la place de l’herbe et l’autonomie protéique… Une mine de pistes à mettre en œuvre pour limiter un réchauffement qui n’est pas inéluctable si chacun agit là où il est.
* Pour les collectivités de plus de 20 000 habitants
PCAET, des attentes
Le premier objectif d’un tel plan est environnemental, il vise :
- L’adaptation au changement climatique
- La production d’énergies renouvelables
- La réduction des émissions de gaz à effets de serre
- Des économies d’énergie
- Le stockage du carbone.