L’agriculture : une des solutions pour le climat
C’est dans le contexte de changement climatique qu’Oust à Brocéliande Communauté, 26 communes de la région de Ploërmel (56), et la chambre d’agriculture ont lancé une démarche expérimentale de coopération pour faire converger les objectifs du monde agricole avec les enjeux du Plan climat.

L’objectif de cette action est que l’agriculture se mobilise et co-construise avec la collectivité son propre plan d’actions, plutôt que celui-ci soit décidé par l’extérieur. Ce plan énergie climat de la collectivité ne concerne pas que l’agriculture. Il concerne tous les habitants, les professionnels, les collectivités d’un territoire.
Vous l’avez remarqué… la météo change. L’été dernier a été très chaud et l’automne très humide. Est-ce la conséquence du changement climatique ? C’est ce que nous disent les experts du climat. Quels sont les enjeux pour l’agriculture et comment allez-vous adapter vos activités : élevage, cultures... ? L’expérimentation se poursuit et des réunions de terrain ont pu se dérouler en février.
Comment adapter cultures et élevage au changement climatique ?
Quelle évolution du climat ?
Ils étaient 61 agriculteurs à avoir participé aux réunions organisées avec des profils de participants variés en âge, en production et en mode de production. Les débats ont donc été riches et denses. L’ensemble des agriculteurs avaient un point commun : vouloir en savoir plus sur l’évolution du climat, comprendre d’où venaient les gaz à effet de serre (GES) émis en agriculture et voir où ils pouvaient agir sur leur ferme. Sur les actions à mener, les avis étaient plus partagés. Néanmoins en recoupant toutes les expressions, des sujets communs sont ressortis : développer les échanges parcellaires, impulser des filières locales de protéines végétales pour les bovins, réaliser des diagnostics carbone sur chaque exploitation pour connaître sa situation, être moins dépendant de l’eau et pouvoir la stocker, et entretenir et valoriser le bocage.
Ensuite, les autres actions citées en nombre ont été le développement du pâturage, l’adaptation des bâtiments, la diminution de la consommation de carburant, l’autonomie alimentaire, la contractualisation sur le marché du carbone, la méthanisation, la gestion des stocks de fourrages, les nouvelles cultures (pour l’alimentation humaine, la construction).
Et enfin, ont été également cités les nouvelles techniques culturales, la valorisation des déjections, l’optimisation de la fertilisation, le photovoltaïque et la sensibilisation à la collecte des déchets.
Production et consommations liées
Les participants ont rappelé que, s’ils étaient d’accord pour s’engager sur ce sujet, ils souhaitaient vivement que les collectivités s’engagent aussi par la commande de produits locaux dans les cantines, par de l’achat de matériaux de constructions locaux, par de la réduction de la consommation de foncier agricole, et en privilégiant les portages collectifs locaux plutôt que des investissements privés en matière de production d’énergie (éolien, méthanisation, chaudières bois...). Les équipes techniques vont maintenant chiffrer toutes les actions citées en terme de budget et d’impact sur les GES.
En parallèle chacun des agriculteurs des 26 communes va recevoir un sondage par mail qui va lui permettre de commencer à réfléchir aux actions possibles ou non, en fonction de ses contraintes personnelles et de son système. Ce sondage va permettre d’affiner le plan d’action et de voir quelles actions l'intéressent. Ensuite viendra le temps de l’accompagnement individuel et collectif pour l’expérimentation et la mise en œuvre.
"Cette construction en partenariat est une chance pour l’agriculture et notre territoire rural, estime Valérie Gru , élue de la chambre d’agriculture en charge du dossier. En effet, elle permet au monde agricole d’être force de propositions pour des actions qui à la fois vont répondre aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre, mais aussi vont consolider notre potentiel agricole local en nous adaptant aux enjeux futurs".