Tour d’horizon complet de ses pratiques grâce au groupe
L’exemple de l’élevage des génisses à Chateaugiron
1/4 des sujets choisis par les groupes de Châteaugiron (35) ces deux dernières années de formation étaient consacrés aux génisses. Que ce soit des échanges sur les pratiques, des calculs de coûts ou l’élaboration d’une stratégie de renouvellement, les éleveurs de ces groupes ont pu poursuivre leurs discussions au fur et à mesure des journées de formation.

Les génisses, tout comme d’autres thèmes, représentent un sujet d’échange vaste et technique. Pour réduire les coûts, avoir des animaux en bonne santé ou augmenter ses performances, il faut avoir une vision claire de sa situation pour pouvoir se comparer aux autres.
Vision précise, décision plus facile
Sur ce sujet les éleveurs des groupes lait de Châteaugiron ont réalisé un tour d’horizon complet, alliant échanges techniques, calcul des coûts, observation des animaux, mesures de barymétrie et simulation du nombre de génisses à garder. Un ensemble d’éléments qui leur a permis de conforter des décisions ou d’en prendre des nouvelles.
Faire le point sur mes pratiques
Avec une collecte d’informations en amont des formations, les différentes phases d’élevage de la génisse peuvent être abordées en se basant sur les pratiques concrètes du groupe. Chacun dispose d’un bilan de sa situation et peut ainsi s’intéresser à des points précis qu’il souhaite améliorer ou comparer aux autres. Le temps passé sur les thèmes (colostrum, santé, traitements préventifs …) est dicté par la dynamique du groupe. Mais la majeure partie du temps a été réservée aux pratiques alimentaires : modalités de la phase lactée et l’apport des fourrages et concentrés. Le lien entre technique et coûts est réalisé de la naissance au vêlage, avec l’accent mis sur la phase 0-6 mois.
Les chiffres ne nous disent pas tout
Quoi de mieux pour conforter des décisions prises sur des aspects chiffrés que d’aller observer nos animaux. Les génisses nous parlent avec un ensemble de signes. La méthode "Signe de génisses" a permis au groupe de les interpréter. En petit groupe les éleveurs ont noté l’état corporel des génisses, le remplissage du rumen, l’aspect des bouses, le nombre de génisses qui toussent ou la fréquence de leur respiration. Des éléments qui permettent de faire un point sur l’alimentation, la digestibilité de la ration et la qualité de l’environnement dans lequel elles évoluent. Des mesures de hauteurs de sacrum ou de tours de poitrine ont également été réalisées pour vérifier si les objectifs de développement sont atteints. Cette estimation a d’ailleurs été réalisée par l’ensemble des éleveurs du groupe sur leurs génisses pour pouvoir faire le lien avec leur planning d’alimentation.
Situer mon coût alimentaire
450 €, c’est le coût alimentaire moyen par génisse produite du groupe (pour une génisse née en octobre). Les coûts vont de 309 € à 640 € et ils sont davantage le résultat de la composition de la ration, le prix et la quantité des concentrés que de l’âge au vêlage. Le détail entre les trois périodes d’élevage de la génisse me permet également d’identifier par âge les optimisations possibles.
Mes causes de réformes
J’optimise la croissance, la santé et le coût alimentaire de mes génisses mais celles-ci ont tout de même un coût de production moyen pour le groupe de 1 279 € par génisse produite (pour une génisse née en octobre). élever trop de génisses peut donc coûter cher. Mais combien en élever ? Quel pourcentage de renouvellement se fixer ? 25 % ? 30 % ?
L’étude des causes de réformes est une première piste. Est-ce que je réforme mes vaches car ce sont des réformes qualifiées d’obli gatoire ou parce que j’ai des génisses à intégrer dans le troupeau ?
Pour le groupe, 80 % en moyenne des vaches sorties sont qualifiées de réformes obligatoires.
Faire le point sur sa situation sanitaire en définissant son taux de réforme obligatoire permet en partie de réfléchir à un nombre de génisses à élever. Les autres aspects à prendre en compte sont les résultats et la stratégie de reproduction de l’élevage, ainsi que la marge de sécurité à se fixer. L’ensemble de ces critères étudiés en groupe permettent ainsi d’avoir une vision précise de la situation et de pouvoir prendre des décisions sur la stratégie de renouvellement ou sur l’optimisation des coûts.
Ils ont dit...
Il y a toujours à apprendre ! Se former en groupe c’est avoir un suivi régulier, changer ses pratiques quand il faut et se tenir informer des actualités. Les formations consacrées aux génisses ont fait l’unanimité des groupes de Châteaugiron. Chacun est reparti avec éléments à mettre en place sur son élevage :
- Nous n’élevions déjà pas toutes nos génisses, mais après cette formation nous en élevons encore moins et ça se passe très bien. C’est même plus rentable économiquement.
- Nous élevons trop de génisses par sécurité, mais lorsqu’on calcule son coût de renouvellement, la sécurité finit par avoir un coût.
- Le calcul des coûts et ma situation personnelle au niveau des bâtiments, m’a conforté à déléguer l’élevage de mes génisses.
- Faire le lien entre alimentation et croissance est une approche très intéressante. Cette formation a le mérite de nous motiver à faire des mesures de croissance, ce que nous ne faisons pas habituellement, et permet de conforter des décisions à prendre sur la conduite alimentaire.
Rejoignez nous ! L’ensemble des groupes vous accueillent pour participer à leur prochaine saison de formations.
Le zoom sur les génisses illustre bien le travail possible en groupe. Constitué d’éleveurs du même secteur, le groupe permet d’avancer plus rapidement sur certaines thématiques car l’historique des données ou la connaissance des uns et des autres se fait au fur et à mesure.
Les groupes sont ouverts et accueillent de nouveaux participants chaque année.
N’hésitez pas à nous rejoindre. Précisions - Contact : Guénaëlle Boudier, 02 23 48 26 83